Dans la série des actualités que je reçois avec plaisir, je vous ai sélectionné une belle exposition.
Voici le programme et puis après quelques photos de toiles que l'on a autorisées à mettre sur mon blog.
LES ROUART : de l’impressionnisme au réalisme magique
Propriété Caillebotte
Du 28 mars au 5 juillet 2015
Suite au succès de l’exposition “Caillebotte à Yerres, au temps de l’impressionnisme” qui, durant 15 semaines, a accueilli 112 870 visiteurs dans la Propriété Caillebotte, la Ville de Yerres, l’autre capitale de l’impressionnisme,
accueille prochainement l’exposition
“LES ROUART : de l’impressionnisme au réalisme magique”,
sous le commissariat de Charles Villeneuve de Janti, directeur du Musée des Beaux-Arts de Nancy.
Cet accrochage exceptionnel souhaite faire découvrir au public le plus large l’extraordinaire aventure picturale de cette famille.
Ainsi, ce sont près de 130 oeuvres de trois générations de peintres issus d’une illustre famille de collectionneurs, mécènes et artistes, les Rouart, qui vont se retrouver à la Ferme Ornée, trois mois durant.
Les artistes : Henri Rouart (1833-1912), élève de Corot, son fils Ernest (1874-1942), élève de Degas et époux de Julie Manet
— elle-même fille de Berthe
Morisot
— et enfin le petit-fils d’Henri Rouart,
Augustin Rouart (1907-1997), proche de Maurice Denis, moderne des années 1930. Tous les trois font l’objet pour la première fois d’une exposition monographique.
Le public découvrira à cette occasion des oeuvres (huiles sur toile, aquarelles, dessins, tempera sur carton, lithographies, photographies, etc.) de collections publiques :
le Musée d’Orsay, le Musée Marmottan-Monet, le Musée des Années 30, ainsi que de nombreuses collections particulières.
Seront exposées une trentaine d’oeuvres d’Henri Rouart, peintre du paysage et particulièrement des arbres, mais aussi de beaux portraits, attentif qu’il était à saisir ses proches dans leur cadre intime.
L’exposition rassemble également une trentaine d’oeuvres d’Ernest Rouart ; de nombreux portraits sont présentés dont un très beau de son frère, Eugène Rouart et un de son ami, Paul Valéry.
Augustin Rouart, quant à lui, rompt avec l’impressionnisme de son milieu pour construire une oeuvre originale.
Paysages, portraits, natures mortes… 43 de ses oeuvres seront présentées.
Cette exposition est complétée par un livre d’art édité par Gallimard, écrit par Dominique Bona, de l’Académie française.
Le succès rencontré par l’exposition Caillebotte au printemps dernier a fait de Yerres et de la Propriété Caillebotte, un lieu incontournable des destinations culturelles autour de la capitale.
La Ville de Yerres perpétue ainsi le travail de Gustave Caillebotte qui fut un mécène remarquable pour le monde de l’art, en particulier envers le mouvement impressionniste, alors peu apprécié en France.
Pour lui rendre hommage, la Municipalité a transformé la Propriété en centre d’art et d’expositions, ouvert aux artistes contemporains.
S’y succèdent, depuis 2008, des expositions individuelles et collectives, ainsi qu’un rendez-vous important de la sculpture : les trois premières éditions d’automne de la “Biennale” qui deviendront en 2016 le “Printemps de la sculpture”.
Visiter l’exposition “LES ROUART : de l’impressionnisme au réalisme magique” sera l’occasion pour les amateurs du courant impressionniste de découvrir l’univers de Gustave Caillebotte, la Propriété Caillebotte, lieu de villégiature familiale, où le peintre planta son chevalet en plein air, peignant plus de 80 toiles au cours des étés des années 1870.
En vous promenant dans le parc de 11 hectares, vous pourrez faire “le tour du monde” comme le voulaient les paysagistes du XIXe siècle et remonter le temps. Vous découvrirez ainsi le Casin, villa palladienne, et les “fabriques” tels l’Exèdre et ses philosophes grecs, le Chalet Suisse qui abritait la laiterie, la Ferme Ornée, l’écurie, la Volière, l’Orangerie, la Chapelle Notre Dame du Lierre, la Chaumière, la Glacière surmontée du Kiosque oriental et le Banc couvert japonais.
Vous pourrez enfin découvrir le Potager, représenté par Gustave Caillebotte dans plusieurs toiles, vous promener en barque ou canoë, et vous laisser guider par une tablette numérique (en location) pour repérer les lieux précis peints par l’artiste. Grâce à la réalité augmentée, le visiteur pourra comparer plusieurs tableaux avec le décor actuel.
Un conférencier se met également à disposition du public pour des visites guidées, sur réservation.
Découvrez cette propriété du XIXe siècle, au riche patrimoine historique, qui perpétue l’héritage des impressionnistes !
Les Rouart : de l’impressionnisme au réalisme magique par Dominique Bona, de l’Académie française
La récente mise en relief des Rouart semble un défi. Car s’il est un défaut - ou une qualité - qu’on ne peut prêter aux peintres de cette famille, c’est d’avoir eu le désir d’occuper le devant de la scène. Loin d’avoir tout fait pour être connus, ils ont tout fait
pourrait-on dire pour rester méconnus. Appréciés des seuls amateurs et des historiens de l’art, Henri (1833-1912), Ernest (1874-1942), Augustin (1907-1997) ont peint dans la lumière qui leur importait : un amour fou des maîtres - ceux qui les avaient précédés -, et des contemporains, les impressionnistes, qu’ils ont aidés de toutes les manières possibles.
Pour eux-mêmes, comme si l’admiration avait paralysé leur ambition d’exposer et de s’exposer, ils ont choisi l’ombre, le retrait, la discrétion. De communier avec l’art des autres suffisait à leur bonheur et les dispensait d’essayer de rivaliser avec eux. Soudain, avec le XXIe siècle naissant, ils sont apparus sous les projecteurs de l’actualité.
Le grand succès de l’exposition Au coeur de l’impressionnisme, la famille Rouart, organisée au Musée de la Vie romantique, à Paris en 2004, a fait prendre conscience qu’ils avaient joué un rôle essentiel dans la propagation de l’art des XIXe et XXe siècles.
Au point qu’un critique a pu les considérer dans un article comme “les Médicis français”.
Cette exposition suivie par la rétrospective d’Augustin Rouart au Musée des Années
30 à Boulogne Billancourt en 2006, et par celle d’Henri Rouart au Musée Marmottan en 2012, ainsi que le livre de David Haziot, Le Roman des Rouart, ont permis d’approfondir la connaissance que nous avions d’eux et accru leur notoriété. Le public a alors pu mesurer qu’ils existaient eux aussi comme peintres. À la différence des Médicis, ils ne sont pas seulement des mécènes mais des artistes à part entière.
Désormais ces peintres ne sont plus seulement tenus en haute estime par leurs prestigieux amis - Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, Maurice Denis -, ou par de non moins prestigieux critiques d’art - Waldemar George, P.A. Lemoisne, Sophie Monneret, Adrien Goetz ou Bruno Foucart - ils sont là, ils existent. Autour d’eux il y a un mystère non pas tant celui d’avoir été de fabuleux collectionneurs de l’impressionnisme comme Henri, l’ami de Degas, mais d’avoir illustré par leurs oeuvres pendant trois générations cette passion de la peinture. Henri, même s’il reste sous l’influence de Corot dont il a été l’élève, exprime un puissant amour de la nature qu’on retrouve chez Ernest, marqué par le dur apprentissage que lui a fait subir Degas.
On retrouve chez Augustin ce culte familial de la nature même si ce “moderne des années 30” pour reprendre l’expression de Bruno Foucart tire son inspiration des primitifs. Pour les Rouart qui ont retenu la leçon austère et janséniste de leur ami Degas, l’art ne se nourrit pas d’une ambition sociale ou mondaine, et ne peut être l’instrument d’une gloire personnelle. C’est pour eux une aventure toute intérieure, secrète et fervente.
Les Rouart ont une mystique de la peinture.
Romancière et biographe, Dominique Bona est membre de l’Académie française. Elle est l’auteur de l’ouvrage LES ROUART : de l’impressionnisme au réalisme magique paru aux Éditions Gallimard à l’occasion de l’exposition. Elle est l’auteur également de Berthe Morisot, le secret de la femme en noir (Grasset), Camille et Paul, la passion Claudel (Grasset) ou encore Deux soeurs : Yvonne et Christine Rouart, muses de l’impressionnisme (Grasset, 2012).
L’exposition
126 oeuvres sont rassemblées.
Elles proviennent de collections publiques : le Musée d’Orsay, le
Musée Marmottan-Monet, le Musée des Années 30 à Boulogne et
de nombreuses collections particulières.
Aux côtés des oeuvres d’Henri, Ernest ou Augustin Rouart, sont
présentés dans l’exposition des grands maîtres de l’impressionnisme,
amis de la famille, tels Edgar Degas ou Berthe Morisot, qui
ont fait leurs portraits et illustrent la passion de toute une famille
pour la peinture.
Autour de l’exposition
Visites
- Visites guidées de l’exposition et de la propriété (semaine et week-end) à la demande
- Documents d’accompagnement à la visite pour grand public, enseignants et enfants
Conférences autour de l’exposition
Des conférences seront proposées durant la durée de l’exposition, les dates seront
confirmées ultérieurement.
Auditorium du CEC - entrée libre
Le parcours de l’exposition profite de l’espace de la Ferme Ornée pour présenter les oeuvres d’Henri, Ernest et Augustin Rouart. Le contexte artistique et familial est illustré par la présence de chefs-d’oeuvre d’artistes contemporains et amis. Henri Rouart (1833 – 1912) Ingénieur, peintre, collectionneur et mécène, Henri Rouart se passionne très jeune pour la peinture exposant dès 1864 au Salon puis régulièrement aux côtés des impressionnistes.
Il constitua tout au long de sa vie une collection exceptionnelle qui envahit son hôtel particulier de la rue de Lisbonne dans laquelle sont présents Corot, Delacroix, Millet, Jongkind, Courbet, Daumier, Degas, Manet, Monet, Cézanne, Renoir, Morisot, Gauguin….
Ce n’est qu’à la cinquantaine qu’il abandonne toute activité professionnelle pour se consacrer entièrement à sa passion. Peintre du paysage et particulièrement des arbres, il réalise cependant de beaux portraits, attentif à saisir ses proches dans leur cadre intime.
33 oeuvres d’Henri Rouart sont présentées.
Ernest Rouart (1874 – 1942)
Ernest Rouart entreprend des études de mathématiques avant de se tourner vers la peinture. Degas, grand ami de la famille, lui fait rencontrer sa future épouse Julie Manet, fille de Berthe Morisot.
Ernest Rouart a contribué à la mise en valeur du courant impressionniste, organisant des expositions majeures et s’intéressant notamment au travail d’Édouard Manet, Edgar Degas et bien sûr Berthe Morisot.
L’exposition rassemble 37 de ses oeuvres, dont 11 gravures. De nombreux portraits sont présentés dont un très beau de son frère, Eugène Rouart et un de son ami, Paul Valéry.
Augustin Rouart (1907 – 1997)
Augustin Rouart construit une oeuvre originale. Influencé à ses débuts par les nabis et notamment par Maurice Denis, il reste en marge des mouvements artistiques de son époque. Devant ses tableaux, on est séduit par la force des couleurs, la simplicité des compositions, la sérénité des sujets.
Jean-Marie Rouart, Académicien et fils d’Augustin, l’évoque en ces termes : “On pourrait à son propos parler de réalisme magique. Des tableaux comme Lagrimas y penas, Le Petit pêcheur, Le Nageur, illustrent sa tentation du merveilleux. Si j’ai parlé chez lui de la passion de la lumière, il n’était pas moins obsédé par la vérité – vérité de l’art s’entend – dont la nature donne l’exemple. Loin d’être réaliste, il cherchait à transmettre cette poésie du réel qui enchante notre vision devant un paysage, ceux du Béarn ou de Noirmoutier en l’occurrence, ou devant des fleurs.”
43 de ses oeuvres sont présentées dans l’exposition.
Une exposition à ne pas manquer si vous êtes dans le secteur.