des Ducs de Wurtemberg
Situé au coeur de la ville de Montbéliard, le château des ducs de Wurtemberg se dresse sur un éperon rocheux dominant le confluent de la Lizaine et de l’Allan. Constitué de deux grosses tours rondes (1424 et 1590) et d’un corps principal reconstruit en 1751, le château est pendant quatre siècles, de 1397 à 1793, la résidence des ducs de Wurtemberg qui marquèrent le Pays de Montbéliard d’une indépendance d’esprit et d’une liberté qui se conforta au XVIème siècle avec la réforme luthérienne. En 1960, le château devient un musée regroupant diverses et riches collections : archéologie, histoire naturelle et beaux-arts. Depuis 1970, le musée développe également une collection d’art contemporain. La collection des Musées de Montbéliard compte à ce jour 600.000 pièces.
Du 11 avril au 27 septembre prochains, le musée du château des ducs de Wurtemberg de Montbéliard propose de redécouvrir l’œuvre d’Albert André (1869-1954), peintre au cœur des évolutions de la scène artistique du début du XXème siècle et fortement présent dans ses collections.
Plus de soixante ans après sa mort, l’exposition rend hommage à un artiste qui, flirtant dans sa jeunesse avec les Nabis, s’est tenu sa vie durant à l’écart des courants officiels et de l’abstraction, leur préférant le réalisme.
Cette rétrospective apporte un nouveau regard sur cet homme discret, relativement méconnu en France, qui réalisa pourtant de son vivant près de 200 expositions à travers le monde, porté par l’éminent galeriste Paul Durand-Ruel.
Intitulée Intimité d’un peintre réaliste, cette exposition d’envergure rassemble une centaine d’œuvres et de documents déployés sur plus de 500 m2.
Portraits, nus et scènes d’intérieur illustrent les relations intimes qu’Albert André entretenait avec ses proches, sa famille, le milieu de l’art et ses amis, parmi lesquels Vuillard et Vallotton, mais aussi Louis Valtat, Marquet, Monet et en particulier Auguste Renoir.
Ainsi, les bourgeoises fréquentant la scène intellectuelle de l’époque côtoient des modèles dénudés enfilant leurs bas ou s’appliquant du rouge à lèvres.
Ailleurs, de longues séances de lecture devant la cheminée, de somptueux bouquets déployés au fil du temps et bien d’autres scènes de la vie quotidienne sont marqués par la présence d’une certaine Jacqueline, posant inlassablement. Tableaux, aquarelles, dessins, objets personnels, photographies, lettres et manuscrits permettent de pénétrer chambres et ateliers, maisons et appartements, salles de musées, salons et brasseries, dans une vie intérieure captivante.
Dévoilant des œuvres inédites rassemblées pour la première fois, l’exposition permettra de redécouvrir ce peintre quelque peu oublié et pourtant maître d’un réalisme silencieux, proche de ce qu’ont pu développer des artistes tel Edward Hopper.
Dévoilant des oeuvres inédites rassemblées pour la première fois, l’exposition permettra de redécouvrir ce peintre quelque peu oublié et pourtant maître d’un réalisme silencieux, proche de ce qu’ont pu développer des artistes tel Edward Hopper.
Le parcours se décline en cinq parties, dont la première est consacrée aux oeuvres de jeunesse du peintre, influencées par le mouvement Nabi. L’exposition se poursuit par l’affirmation d’un style propre à l’artiste, marqué par la transcription réaliste d’un quotidien.
Évoquant l’amitié profonde d’Albert André avec Auguste Renoir, puis son rôle dans le monde de l’art en tant que conservateur de musée, critique et écrivain, l'exposition se termine par un focus sur la personne de Jacqueline Bret-André, sa fille adoptive et son modèle favori.
Cette dernière, née à Belfort et petite cousine du peintre montbéliardais Georges Brétegnier, choisit en 1969 les Musées de Montbéliard, via le Musée national d’art moderne, pour accueillir une partie de la vcollection de son père.
Cet ensemble d’une cinquantaine d’oeuvres est largement complété par des emprunts à d’autres musées français, parmi lesquels le Musée d’art sacré du Gard de Pont-Saint-Esprit, le Musée Albert-André de Bagnols-sur-Cèze, ainsi que le Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer.
Un catalogue, rassemblant toutes les oeuvres d’Albert André conservées aux Musées de Montbéliard depuis 1969, sera édité à cette occasion. L’exposition sera par ailleurs complétée par une riche programmation s’étalant sur plusieurs mois, intégrant conférences et lectures de textes d’Albert André sur Renoir.
De très belles peintures, un cadre magistral.
Pas de doute une pause plaisir est à prendre.
ALBERT ANDRÉ (1869-1954)
INTIMITÉ D’UN PEINTRE RÉALISTE
MUSÉE DU CHÂTEAU DES DUCS DE WURTEMBERG, MONTBÉLIARD
DU 11 AVRIL AU 27 SEPTEMBRE 2015