À l'occasion de l'inauguration du mémorial du camp de Rivesaltes, j'étais présent pour suivre non pas les officiels, mais les à-côtés.
Pour une raison sans doute de sécurité, Je n'ai pas vu les officiels. La coupe du ruban comme d'entendre les anciens, les survivants parler n'étaient réservé qu'à deux médias.
Bonne nouvelle pour moi, près de mille personnes, sont venues et je vous propose de voir un reportage de 50 photos sur l'après-midi, entre l'attente interminable au parking, suivi avec les problèmes dans la salle pour les discours avec bien trop de monde. Enfin bref, je suis parti voir dans une salle réservée aux handicapés, entre autres, les discours. Une salle qui se remplira au fil du temps.
Entre temps, le message surréaliste "comme quoi le musée n'était pas ouvert, il le sera finalement après le démontage du podium. Ainsi, de nombreuses personnes ont préféré visiter le musée que de profiter rapidement de la collation dans la cour intérieure.
De 14 heures à plus de 18 heures, l'histoire sera en photos sous un grand soleil.
Ce bâtiment d'une grande austérité avec un éclairage très sombre, pour commencer la visite et donner le ton du musée.
Ce mémorial est enterré, il est d'une grande beauté et bien étudié par l'architecte : Rudy Ricciotti.
Dans les discours, de la présidente du Conseil Général Hermeline Malherbe, du président de la région Damien Alary puis du Premier ministre Manuel Vall. Ils ont parlé « en gros » de l'importance de sauvegarder les traces du passé, avec le travail de Christian Bourquin qui s'est battu des années pour que ce mémorial voie le jour. Et puis comme l'histoire se répète avec les nouveaux migrants de l'autre côté de la méditerranéen.
Jamais des femmes, des enfants et des hommes qui fuit la guerre dans leur pays doivent être traités comme ça.
Le musée sera ouvert prochainement, il sera en visite guidée ou libre à 8€ l'entrée.
Le mémorial se trouve en prenant la zone industrielle de Rivesaltes.
Je passe maintenant dans une salle de cinéma, trop de monde, trop long.
Il faut dire que je ne suis pas grand, deux grands sont devant moi.
Mais comme au fur et à mesure des discours, la place devenait de plus en plus libre, j'aurai pu prendre le Premier ministre de la France. (Pour être sérieux, des personnes ont fait des malaises, trop chaud, trop de monde, pas d'eau ! Honte aux organisateurs.
Mais sans regret, j'étais bien au cinéma, et voir un ministre n'est pas personnellement un objectif (Sauf si, bien sûr, il passe me voir ! Mais ne rêvons pas).
Hors photo, les discours du président de région.
Les discours ont été bons et le Premier ministre a eu droit à de très forts applaudissements.
Pendant que l'on démonte le podium, la visite n'est pas possible.
Mais après oui !
Sinon après le musée sera visible et la visite guidée ou libre sera au prix de 8€.
À visiter absolument !
Et voici quelques photos, pour vous donner envie.
Place maintenant aux journalistes qui devait suivre les officiels pour le journal.
Voici l'article écrit, il est excellent et 5 photos.
Inauguration du Mémorial de Rivesaltes
Le premier ministre Manuel Valls est venu vendredi 16 octobre pour inaugurer le mémorial de Rivesaltes. Un geste fort pour ce fils d’exilé catalans qui n’a obtenu la nationalité française qu’à l’âge de sa majorité. Mais si la symbolique était grande, la venue de M. Valls rappelait aussi que la France, par la voix de son chef du gouvernement, n’oubliait pas son histoire, au-delà de la tragédie des camps de réfugiés et de la honte qu’ils suscitent aujourd’hui encore. Car le camp de Rivesaltes, c’est bien cela : l’internement de dizaines de milliers de d’Espagnols, de Juifs, de Tziganes mais aussi des familles des troupes coloniales Harkis, Guinéens, Malgaches. Tous ses « indésirables » dont personne ne voulait tout au long des 50 ans de vie de ce camp installé au beau milieu de la plaine du Roussillon. C’est ici, dans des baraquements d’infortune, sans eau, sans hygiène, sans dignité et plantés sur ce plateau rocailleux soufflé par la Tramontane qu’ont vécus toutes ces familles, poussées là par la dictature et la guerre. Lors de la découverte du site et du mémorial, le chef du gouvernement accompagné de la ministre de l’éducation nationale, de la secrétaire d’état aux personnes handicapées et du secrétaire d’état aux anciens combattants, s’attarde un long moment dans chacune des salles de l’exposition permanente, silencieux ou écoutant le témoignage poignant de cet homme expliquant comment 40 ans après il a retrouvé une lettre que sa grand-mère lui avait envoyé alors qu’elle se trouvait internée ici. Devant le livre d’or qui l’attend, le premier ministre médite et pèse chacun des mots qu’il va écrire sur la page encore vierge : « ce lieu de mémoire, des mémoires, est unique. Nous devons regarder notre passé avec humilité, notre histoire avec les yeux ouverts pour éclairer le présent et l’avenir ». Des paroles qui rappellent celles prononcées par Christian Bourquin, qui fut à l’origine du projet. Par ces quelques lignes, M. Valls s’interroge sur le sens que notre société doit donner à ces monuments de mémoire et à la rhétorique qui leur est attachée. Ce sera d’ailleurs l’un des axes majeurs du discours inaugural prononcé devant la presse et les représentants d’association : «tous les lieux de mémoire sont les postes avancés de cette reconquête des esprits que nous devons mener au nom de la République et de tout ceux qui se reconnaissent en elle (…). Je le dis : le temps de la reconquête des cœurs et des esprits est venu ». Avant de conclure « la France est le seul pays au monde avec un Premier Ministre né à Barcelone et une ministre de l’Education Nationale née au Maroc».
Lionel SANCHEZ
Crédit photo : Sébastien Triquère