Un petit tour en arrière pour vous expliquer le reportage qui va suivre.
Il y a un an j'étais invité en tant que ...... journaliste (oui c'est possible vive le blog) à l'Assemblée Nationale pour la charte sur les bois.
Puis après j'avais été infomé de la suite et puis il y a peu j'ai reçu un mail m'invitant à suivre les débâts au SENAT.
Alors, si, le journaliste que je suis (ou pas) aime raconter les histoires, le menuisier ébéniste adore ce sujet.
Voici l'introduction, la suite c'est qu'un ami a fait le journaliste et moi j'ai répondu aux questions et hop le reportage d'actualité.
Mardi 12 janvier, les sénateurs ont débattu sur le thème " La forêt française en questions " et une fois de plus les bonnes questions ont été posé, le constat est fait, une charte des bois a été mise en place, et pourtant en un an rien n'a bougé ou presque.
En quelques mots, un tiers de la France est composée de forêt, le déficit commercial de la filière est d'environ de 6 milliards d'euros par an soit 10 % du déficit total de notre balance commerciale.
Une telle situation résulte du constat d'un modèle économique de pays en développement, fondé sur l'exportation de bois brut et l'importation de produits transformés. Il en résulte un déplacement de la valeur ajoutée vers les marchés étrangers.
Les sénateurs Alain Houpert et Yannick Botrel, qui ont suivi cette enquête en leur qualité de rapporteurs spéciaux de la mission « Agriculture, alimentation, forêts et affaires rurales », estiment qu'en dépit de dispositifs publics de soutien variés, de l'ordre de 910 millions d'euros par an, cette filière est aujourd'hui sans pilote, sans stratégie et sans résultats. Les objectifs et les moyens de notre politique en direction de la filière forêt-bois doivent donc être remis en question, alors que cette filière emploie environ 440 000 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros par an, soit 3 pourcents du PIB.
C'est pourquoi, en s'appuyant sur le diagnostic inédit de la Cour des comptes, les sénateurs Alain Houpert et Yannick Botrel recommandent de construire le pilotage stratégique de la filière et l'axer sur un objectif de valorisation économique, de rapprocher les nombreuses interprofessions, de tourner l'ONF vers une logique de résultats, …. , et faire de la filière forêt-bois un atout.
Après le constat d'élus de droite comme de gauche, voici que pour mieux comprendre le sujet, on va demandé à un artisan menuisier, ébéniste, mais aussi artiste et passionné d'histoire de nous éclairer sur le sujet. Il s'agit bien sur de Christian Séguié qui est un spécialistes des bois rares voir inédit comme le thym ou le bois de plante.
Le menuisier commence « Déjà parlons des bois et de l'actualité : en 20 ans l'âge de l'atelier, le nombre de bois à la vente est en forte chute, l'offre baisse uniquement en bois, diront nous français ! » Et pourquoi ? Les artisans n'utilisent plus ces essences ? Et Christian de poursuivre « Non ! Car si la demande existe, on est plus propice à ne pas chercher des heures un bois, soit on se trouve obligé de dire non soit on va sur un autre bois en vente, directement et facilement trouvable. »
Il faut le dire que Christian, professionnel admet, « J'arrive à refuser un chantier faute de trouver « facilement » un bois dit-rare». Mais qu'entendez-vous par les bois rare ? « si chez moi dans mon exposition les bois sont nombreux et de la région, on va parler de bois rare, des bois qui ne s'achètent pas sur Perpignan comme le noyer, le merisier par exemple » « il faut alors chercher en direction des scieries, aller chercher sur place le bois sur le lieu de production et après qui paye ? Le client ? Non car cela devient tellement hors de prix que ce chantier est déjà perdu. »
Ensuite la charte sur les bois a vu le jour, et chaque vallée en a signé une, et « force est de constater que les artisans ou artistes sur bois n'ont pas été invité » déplore le menuisier ébéniste de Montner.
« Comment voulez-vous acheter des bois si de l'autre côté on nous dit rien, comme si on était rien. »
Si pour les professionnels du bois, la demande existe, personne n'est là pour l'entendre ? «comme dit les sénateurs, c'est sans pilote
»Et si on regardait dans notre histoire, sans oublier, un peu d'écologie, dit Christian le passionné du patrimoine ! « Avant on utilisait surtout les bois locaux et les bois voyageaient dans les rivières. Le résultat était que le bois de la région était plus résistant. Aujourd'hui on utilise des bois venus de loin, le résultat est simple le bois bouge plus, pourri plus vite et en conséquence, on est souvent appeler à se tourner vers l'exotique (Afrique ou Amérique) et cela participe grandement à la déforestation.
C'est donc une force écologique mais aussi économique qui devrait bouger. Espérons-le ! Affaire à suivre …..
Et si vous avez des questions, ce sera avec plaisir !
La première photo est du bois de cerisier, et l'autre du mûrier, deux chefs d'oeuvre, oublier dans l'actualité et pourtant .....