Marie LE SCANVE, Garde du littoral -
Maison du littoral de Ploumanac’h
«S’imprégner de la nature et du paysage »
Garde du littoral, Marie aime faire partager sa passion pour un site naturel exceptionnel : les landes et le chaos granitique de Ploumanac’h, au cœur de la côte de granit rose en Bretagne.
« J’ai ressenti comme un appel du lieu, ça a été un vrai coup de foudre » : c’est peu dire que Marie le Scanve est attachée au site de Ploumanac’h. La rencontre a eu lieu en 1996. Tout juste diplômée de la fac de géographie d’Angers, Marie réalise son stage de fin d’études dans cette station balnéaire des Côtes d’Armor (22) célèbre pour ses impressionnants rochers de granit rose. Elle y travaille encore aujourd’hui comme garde au sein de la Maison du littoral. « Ici, on ne connait pas la routine. Je viens tous les jours mais je n’ai jamais l’impression de revenir au même endroit. La lumière change en permanence. » L’équipe compte sept personnes dont trois gardes du littoral. Ils ont pour tâche d’entretenir et protéger ce site naturel de 80 hectares, haut lieu de fréquentation touristique. Les landes et le chaos granitique de Ploumanac’h attire chaque année plus de 600 000 personnes. A la fin des années 1990, le site était très abîmé. Le piétinement des visiteurs avait dégradé la végétation et érodé le sol : « À certains endroits on marchait sur la roche à nue. » Depuis des travaux ont été effectués, des sentiers ont été aménagés, bruyères et ajoncs ont de nouveau prospéré attirant passereaux, insectes et lézards.
Le spectacle de la nature
Autre aspect de la mission des gardes : l’accueil et la sensibilisation du public. En ce mois de février, Marie emmène par exemple ses visiteurs sur le chemin des douaniers jusqu’à la pointe du Skewell à 15 minutes de marche de la Maison du littoral. Sur cet éperon rocheux, le spectacle est partout : « C’est un peu comme si on était au cinéma. » Dans le ciel, c’est un ballet de Fous de Bassan. Ces grands oiseaux de mer plongent sans relâche pour capturer les poissons que font remonter à la surface des dauphins et des marsouins en chasse. Sur les rochers battus par les vagues, des bécasseaux violets recherchent mollusques et crustacés. A l’horizon, des vols de bernaches cravants, de petites oies, croisent des bandes d’huitriers pie, des échassiers noir et blanc au bec rouge. « Lors de ces sorties, mon objectif n’est pas de faire retenir des noms scientifiques au public, explique la garde du littoral. Je veux juste que les gens prennent le temps de profiter du spectacle de la nature. C’est ce contact qui m’intéresse, les gens ont perdu le lien avec la nature. »
Formé dans les profondeurs de la terre
Ici, une des animations phares est bien entendu celle qui amène les visiteurs à la rencontre des imposants rochers de granit rose de Ploumanac’h. « On a quelques fois de 30 à 40 personnes, témoigne Marie. Il faut arriver à bien maîtriser le groupe afin que les enfants prennent plaisir à la visite sans gêner les adultes. » Au cours de celle-ci, l’animatrice raconte l’histoire de ces blocs rocheux formés à partir du magma dans les profondeurs de la terre. « C’était il y a 300 millions d’années. A l’époque, il n’y avait qu’un seul océan et qu’un seul continent, la Pangée. » Expériences simples et manipulations amusantes permettent alors de découvrir les effets de l’érosion, la composition de la roche et l’origine de sa célèbre couleur rose… Mais ce qui motive surtout Marie, c’est bien sûr de faire partager sa passion : « Cette visite est un prétexte pour s’immerger dans le site. J’aimerais que les gens soient transcendés par la beauté de ce lieu magnifique. »
Gaëlle PERRU ROUARD DUC, Patrouilleuse équestre -
Grand Site Salagou – Cirque de Mourèze
« Le cheval : un animal magique pour sensibiliser à l’environnement »
Patrouilleuse équestre, Gaëlle participe à la surveillance et à la protection d’un site exceptionnel : le Grand Site du Salagou et de Mourèze. Ce paysage de collines arides entourant un lac abrite une faune et une flore exceptionnelles.
« Ici on nous appelle les amazones du lac ou les cowgirls » : ce « nous » désigne Camille et Gaëlle, les deux patrouilleuses équestres du Grand Site du Salagou- Cirque de Mourèze. Chaque année, de mars à novembre, elles assurent - à cheval - la surveillance de cet espace naturel magnifique au cœur de l’Hérault. Imaginez un immense miroir bleu entouré de montagnes rouges. « À certains endroits on se croirait dans le Grand canyon du Colorado, à d’autres au Mali en Afrique » affirme Gaëlle. Classé Grand Site à l’instar de la Baie de Somme ou du Marais poitevin, ce paysage abrite de nombreuses espèces végétales et animales remarquables. On y trouve par exemple un couple d’Aigles de Bonelli, l’un des rapaces les plus rares et les plus menacés de France. Ici, on croise des lézards ocellés, le plus grand lézard d’Europe ou des outardes canepetières, un oiseau des plaines qui a beaucoup souffert de l’intensification de l’agriculture. Récemment, on a découvert sur les rives du lac des traces de la présence de loutres dont « les épreintes [les crottes] ont une odeur de poisson et de miel très caractéristique ».
Surveiller, prévenir, sensibiliser
Chaque jour en saison, Gaëlle parcourt une vingtaine de kilomètres autour du lac. Son rôle, elle aime le comparer à celui d’une « police verte ». Il faut en effet renseigner les randonneurs et les vététistes, prévenir le stationnement sauvage, expliquer et faire respecter la réglementation (feux, déchets), « responsabiliser » les campings-caristes, comptabiliser les voitures… Et il y a du boulot : le lac du Salagou voit passer chaque année plus de 200 000 personnes venues de France et de toute l’Europe. Au quotidien, le meilleur allié de Gaëlle se nomme Ziggy « à cause de ses yeux vairons comme David Bowie ». 17 ans, 1,55 mètre au garrot, c’est un cheval de trait croisé appaloosa (le cheval des indiens). « Le cheval est un outil fantastique pour la sensibilisation. C’est un animal magique qui attire les enfants et les adultes et impose le respect. Quand on croise des gens en quad ou à moto [des véhicules interdits sur l’ensemble du site], ils s’arrêtent spontanément, on peut alors engager le dialogue. »
Des espèces invasives
La mission de Gaëlle l’amène aussi à lutter contre de redoutables envahisseurs venus d’ailleurs : les espèces exotiques invasives qui chaque jour gagnent du terrain. Dans les eaux du lac, deux plantes aquatiques, la jussie et le lagarosiphon, prolifèrent. Respectivement originaires d'Amérique du sud et d’Afrique du sud, elles menacent la biodiversité. Sur les rives, l’adversaire du gestionnaire du site a pour nom Cylindropuntia rosea. « C’est un cactus qui peut atteindre 1,50 m de haut et plus de 2 mètres d’envergure » témoigne la patrouilleuse. Ce cactus est muni d’épines redoutables. Elles peuvent traverser la peau, les chaussures et les pneus de voitures, « j’y ai même trouvé des oiseaux empalés ». Chaque année, Gaëlle prend donc part aux différentes campagnes d’arrachage. Une tâche dure mais nécessaire qui n’entame pas son enthousiasme. « Ici je m’épanouis : je suis toute la journée dehors, je participe à la gestion et à la protection d’un site magnifique » et elle réalise aussi une véritable vocation. Gaëlle patrouille autour du lac du Salagou depuis presque 10 ans, après avoir suivi une formation d’accompagnateur de tourisme équestre. « Ma mère me rappelait récemment qu’à l’âge de six ans, j’avais pour projet de travailler avec mon cheval dans la nature » : un rêve exaucé !
Gilles CARCASSÈS, Chargé de mission biodiversité -
Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise
« Une ville bien aménagée peut protéger la biodiversité »
Chargé de mission biodiversité à la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, Gilles Carcassès collecte des données sur la nature et œuvre à sa préservation.
Vous y découvrirez un élégant passereau observé dans le parc François-Mitterrand à Cergy, des agneaux solognots âgés de quelques jours ou des conseils pour jardiner sans produits chimiques : le blog « Nature en ville à Cergy-Pontoise » est un peu la vitrine des activités de Gilles Carcassès. Le chargé de mission biodiversité de cette communauté d’agglomération de l’ouest francilien y consigne en particulier ses photos et observations naturalistes. « Je fais du terrain au quotidien, j’ai un appareil photo greffé au cou et ne l’enlève que pour dormir » précise-t-il en souriant. Ce jour-là, ce sont des chardonnerets élégants qui ont les honneurs de la une. Mais la photo de ces passereaux amateurs de graines sauvages est un prétexte. « Ces chardonnerets viendraient-ils si la pelouse était régulièrement tondue comme une moquette ? interroge le commentaire du blog. Bien sûr que non, car il leur faut des plantes montées en graines. La gestion différenciée des espaces verts est bénéfique pour la biodiversité. » Car la mission de Gilles ne se limite pas - loin de là - à récolter et à partager des données sur la biodiversité de ce territoire de 200 000 habitants.
L’animal en ville, outil de sensibilisation
La communauté d’agglomération se convertit par exemple peu à peu au pâturage urbain. Tout a commencé en 2011 sur une parcelle d’herbe d’un peu plus d’un hectare située sur la commune de Courdimanche. Gilles souhaitait y « introduire un mode de gestion moins polluant et plus favorable aux papillons, aux sauterelles et aux oiseaux ». Depuis les tondeuses ont laissé leur place à des brebis solognotes, une race « à faible effectif » qui fait l’objet d’un programme de sauvegarde. Le petit troupeau est géré par la Ferme d’Ecancourt, une association d’éducation à l’environnement. « L’animal en ville, c’est une porte d’entrée pour sensibiliser à la protection de l’environnement mais aussi améliorer le lien social, assure le chargé de mission. La prairie est devenue un lieu de rencontre où se retrouvent les mamans et les enfants à la sortie de l’école. » Depuis, la pratique du pâturage s’est étendue à d’autres communes et même à des prairies urbaines appartenant à des entreprises. Le troupeau s’est quant à lui agrandi. Les moutons ont été rejoints par des chèvres des fossés, « particulièrement adaptées au débroussaillage des friches », et par Eden et Hurricane, deux vaches bretonnes pie noire.
Des conseils sur les aménagements et les espaces verts
Le chargé de mission biodiversité a aussi un rôle de conseil et d’expertise auprès des jardiniers amateurs et des techniciens des espaces verts des treize communes de l’agglomération de Cergy-Pontoise. Il faut dire que Gilles a accumulé une certaine expérience en matière d’aménagement, de paysages et de jardins. Ingénieur agronome, spécialisé ensuite en horticulture, l’homme a dirigé – pendant près de 30 ans - les services espaces verts des villes de Sartrouville et Rueil-Malmaison avant de rejoindre son poste actuel. Aujourd’hui, on le sollicite pour installer des jardins partagés dans une résidence, former des jardiniers de l’agglomération au « zéro-phyto », piloter la création d’un sentier d’interprétation… Il accompagne aussi les jardiniers des différentes communes qui participent à Florilèges, un programme de sciences participatives destiné aux professionnels. Une fois par an, à la période de floraison, ces derniers doivent identifier –selon un protocole scientifique très précis – les plantes présentes dans les prairies de leur ville. Objectif : mesurer l’effet de leurs pratiques sur la qualité écologique de ces prairies. « La biodiversité n’a pas de frontière, rappelle Gilles. Comme le dit un proverbe chinois : "Pour l’oiseau, la clôture est un perchoir". Assurer la survie de la biodiversité c’est donc veiller à ce que les conditions de son bien-être soient réunies partout où elle peut s’installer. »
Philippe-Jacques DUBOIS, LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)
« On ne protège bien que ce qu’on connait bien »
Cheville ouvrière de la Ligue de protection des oiseaux, Philippe-Jacques Dubois a deux passions : les oiseaux et la vulgarisation.
Ornithologue, naturaliste, écologue, éditeur, conférencier, journaliste, écrivain… Philippe-Jacques Dubois cumule peut-être les casquettes mais il assure n’avoir qu’une vocation. « Je suis un passeur de savoirs, un vulgarisateur » explique celui qui partage aujourd’hui l’essentiel de son temps entre la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et la direction des éditions Delachaux et Niestlé, célèbre maison d’édition naturaliste. « J’essaye d’être le trait d’union entre la communauté scientifique et le grand public. En France, les scientifiques connaissent des tas de choses mais ne savent pas bien communiquer, contrairement aux Anglo-saxons. » Cette passion pour les sciences est d’abord une passion pour l’ornithologie. « J’avais 12 ans quand une grande tante m’a offert un Peterson [célèbre guide d’identification des oiseaux]. Ça a été la révélation » Vient alors le temps des études. Après un diplôme de chirurgien dentaire « passé par sécurité », Philippe se consacre à la biologie. Il planche sur une thèse consacrée à l’échasse blanche, élégant oiseau noir et blanc aux pattes rouges. Nous sommes en 1982, le jeune diplômé est alors recruté par la LPO. Il y poursuit ses travaux de recherche sur l’échasse et plus largement sur le limicoles, ces petits échassiers habitués des marais et des zones humides.
L’ornithologue prend la plume
Au début des années 1990, Philippe se tourne vers le livre. Il garde un pied au sein de la LPO comme administrateur puis vice-président et devient conseiller scientifique aux éditions Nathan puis Gallimard. C’est à cette époque que l’ornithologue prend la plume et publie ses premiers livres. « J’avais déjà écrit des articles dans des revues scientifiques, j’avais envie de partager mes connaissance avec un plus large public. » On lui doit ainsi L’Inventaire des oiseaux de France*, « somme des connaissances avifaunistiques effectuées depuis un siècle », un pavé de 600 pages plutôt réservé aux amateurs – très - éclairés. Mais il signe également La passion des oiseaux **, « le b.a.-ba pour se lancer dans l’observation » ou Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux***, « un bon résumé de ma passion ».
Des espèces indicatrices du réchauffement climatique
1998, retour à la LPO. Philippe est nommé attaché de presse et porte-parole de l’association aux côtés d’un certain Allain Bougrain-Dubourg : « une période passionnante ». Ensemble, ils monteront par exemple une campagne de dons pour tenter de sauver les oiseaux mazoutés victimes du naufrage de l’Erika. Le 12 décembre 1999, ce navire se brisait en deux au large de la Bretagne. 20 000 tonnes de fioul se sont déversées sur 400 kilomètres de côtes, tuant des dizaines de milliers d’oiseaux. Philippe est désormais en charge de la problématique « biodiversité et changement climatique » pour l’ONG de protection de la nature. Il étudie des espèces indicatrices du réchauffement à l’instar de la cigogne blanche. Ce bel oiseau qui passait autrefois l’hiver en Afrique n’hésite pas à hiverner désormais dans le sud de la France. Parallèlement, il fonde et dirige enfin Ornithos, la revue française d'ornithologie de terrain éditée par la LPO, « l’une des plus importantes en Europe ». On vous l’a dit : l’homme est passeur.
*Inventaire des oiseaux de France, Georges Olioso, Pierre Le Maréchal, Pierre Yésou, Philippe-Jacques Dubois, Ed. Nathan.
** La passion des oiseaux, Philippe-Jacques Dubois, Marc Duquet, Ed. Delachaux et Niestlé
*** Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux, Philippe-Jacques Dubois, Ed. de La Martinière.
Thomas MICHEL, Animateur nature - association Demain la Terre !
« Ouvrir les yeux sur la diversité du vivant »
Animateur nature dans une association de l’Hérault, Thomas Michel aime sensibiliser petits et grands aux richesses de la biodiversité et à la préservation de l’environnement.
« Je suis un animateur multicarte » avance Thomas Michel. Depuis près de 4 ans, ce dernier travaille au sein de l’association Demain la Terre !* Implantée dans le Pays Cœur d’Hérault, « entre le Causse du Larzac, le Lac du Salagou et les gorges de l’Hérault », cette structure est spécialisée dans l’éducation à l’environnement et la valorisation du patrimoine. Thomas assure ici des animations sur le thème de la nature, de l’eau, des déchets, du jardinage ou de l’énergie. Cet après-midi-là, il accompagne un petit groupe d’adultes sur le « Sentier des garrigues » au-dessus du village de Nébian. Cette belle balade de 6 kilomètres offre un joli point de vue sur la vallée de l’Hérault et les contreforts du sud du Massif central. Elle permet aussi et surtout d’observer de nombreuses plantes méditerranéennes. En chemin, l’animateur attire par exemple l’attention de ses visiteurs sur des Nombrils de Vénus, une plante grasse qui s’agrippent à la rocaille, plus loin, c’est une Barlie de Robert, une orchidée et des Narcisses douteux, une des premières fleurs de la garrigue à la fin de l’hiver. « J’aide les gens à ouvrir les yeux sur la beauté et la diversité du vivant. »
Accompagner, encadrer, sensibiliser
A 37 ans, Thomas a « toujours travaillé dans le champ de l’éducation à l’environnement ». Son bac en poche, il suit des études de géologie à Montpellier puis à Grenoble et décroche son Master en 2002. Mais alors que « [ses] camarades effectuent tous leur stage dans des laboratoires et des bureaux d’études », Thomas, lui, enchaine les missions d’animateur nature. « Au départ, je n’imaginais pas ça comme un vrai métier mais plutôt comme un job d’été. » Mais il va y prendre goût : « Ce qui me plaît c’est transmettre, accompagner la découverte. » Il complète alors sa formation, passe un brevet d’animateur (BPJEPS loisirs tous publics, option nature, environnement et patrimoine) puis un diplôme d'accompagnateur de moyenne montagne, utile aujourd’hui quand il amène des groupes bivouaquer au-dessus du lac du Salagou.
Renouer le contact
De la maternelle au lycée, l’association Demain la Terre ! intervient également en milieu scolaire. Thomas travaille actuellement avec des élèves de l’école primaire de Saint-André-de-Sangonis : un projet sur « les petites bêtes du jardin » construit « en lien étroit » avec les enseignants de l’établissement. L’animateur emmène dans un premier temps les élèves sur le terrain à la recherche de myriapodes, d’araignées, de fourmis ou de coléoptères. « Il faut les amener à renouer le contact avec la nature, précise Thomas. Je rencontre parfois des enfants qui ne veulent pas s’asseoir par terre "à cause des bêtes" ou qui demande des gants pour toucher la terre. » Le petit groupe retourne alors en classe pour observer et dessiner le fruit de sa collecte. « Passer par le dessin permet de fixer le regard, de repérer la présence ou non d’antenne, le nombre et la position des pattes… » Les enfants identifient par exemple un iule, « un mille-pattes qui dégage une forte odeur quand on le prend dans les mains » et se passionnent pour la redoutable technique de chasse de la larve de fourmilion. « Ils comprennent aussi qu’il n’est pas nécessaire d’aller dans la savane ou en Amazonie pour s’émerveiller et découvrir des animaux surprenants. »
Amélie SANDER, club CPN l’Héron dans l’eau, Villeneuve d'Ascq (59)
« Transmettre la culture naturaliste »
Retraitée passionnée par la pédagogie et l’éducation à la nature, Amélie Sander est engagée depuis plus de 30 ans au sein de la fédération des clubs CPN.
« Je ne suis pas une naturaliste de haut niveau mais plutôt une éducatrice » soutient Amélie Sander. Cette jeune retraitée est la vice-présidente de la Fédération des CPN, ces clubs Connaitre et Protéger la Nature initiés dans les années 1970 par Pierre Déom, instituteur, naturaliste et fondateur de La Hulotte, « Le journal le plus lu dans les terriers ». Mais Amélie est aussi et surtout la cheville ouvrière du CPN l’Héron dans l’eau à Villeneuve d'Ascq près de Lille. Ce club accueille chaque année 70 enfants de 4 à 15 ans. Encadrés par des parents ou « des grands-parents » bénévoles, ils se répartissent en cinq groupes en fonction de leur âge. Têtards, crapauds, tritons, anoures et lièvres aux aguets - le groupe d’Amélie - se retrouvent tous les quinze jours pour une sortie qui - selon les saisons – sera consacrée aux oiseaux des jardins, aux plantes des rues ou aux petites bêtes de la mare… « On apprend à découvrir la biodiversité locale pas les ours polaires ou les pandas, précise Amélie Sander. Il faut que cela ait du sens pour l’enfant. L’éducation passe par le réel. Les fleurs et les insectes à côté de chez lui sont aussi importants que les grands singes et les éléphants. »
Découvrir la nature dans la nature
C’est au milieu des années 1980 qu’Amélie Sander découvre le mouvement CPN. Elle est à l’époque professeur de chimie « ce n’était pas la chimie qui m’intéressait, au de là de l’enseignement de ma discipline, c’est surtout la pédagogie, le contact avec les jeunes » et souhaite partager sa passion pour la nature avec ses deux ainés âgés de 7 et 9 ans. « Dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps dehors. Le dimanche, mon père nous emmenait souvent à la pêche et j’ai fait du scoutisme ». Elle inscrit ses enfants au club CPN de Villeneuve d’Ascq et va peu à peu prendre goût à aux sorties naturalistes. Amélie prend alors en charge l’animation d’un groupe. « Et quand les enfants sont devenus grands, j’y suis restée : ça fait maintenant plus de 30 ans que ça dure ! »
La biodiversité près de chez soi
Cet automne, Amélie a par exemple proposé à son groupe d’apprendre à identifier les fruits sauvages. Après un rappel de ce qu’est un fruit - « organe de protection pendant le développement des graines », la petite troupe se disperse dans les bois à la recherche de faines, de châtaignes, de noisettes ou de prunelles. « Ce moment de recherche et de balade est très important, c’est du temps libre pour observer la nature. Et si ce jour-là, l’enfant s’émerveille sur une coccinelle sans voir qu’elle est posée sur une baie de cynorhodon, cela n’a pas d’importance ! » Amélie rassemble alors son groupe Les Lièvres aux aguets avec leurs trouvailles. Ensemble, ils les découvrent, les trient, les classent, les dessinent, « le dessin est primordial, on apprend à observer dans les détails » et cela facilite l’identification,. « Notre ambition est de leur transmettre une culture naturaliste. Cette culture de base qui permet de nommer les choses quand on se promène. Savoir nommer, c’est la première étape du respect. »
Après les informations nationales données par l'organisateur.
Voici la date auquelle vous êtes personnellement invité.
Fête de la nature à Tautavel
Dimanche 22 mai toute la journée.
Et si on mariait les fêtes ? D'un côté la « fête de la nature » avec le monde de l'abeille et du miel, et de l'autre une « Balade en Terre d'Artistes » qui va entre autre faire la part belle à la nature avec un « spécial bois de plante en ébénisterie ».
Pas de doute les amoureux de la nature vont être heureux de découvrir avec André Huguet, le monde des abeilles, du miel, de la nature dans l'écomusée.
On trouvera la projection d'un film, des débats sur les problèmes de l'apiculteur, et la présentation du miel nouveau.
C'est le programme du miel nouveau qui n'a pu se tenir, normalement, lors de la dernière fête à cause de la pluie.
La nature toujours avec le menuisier ébéniste, et actuellement, un reportage exceptionnel passe sur TvSud après les Journées Européennes des Métiers d'Art. Christian Séguié proposera la suite avec un spécial « bois de plante » en ébénisterie. Les plantes viendront de Tautavel lors d'une balade la veille. Pas « d'immortelle » pour dimanche, mais des surprises que seul le bois de plante peut donner comme nous l'explique Christian.
Ils seront aussi présent le peintre Irkat Lain et le sculpteur sur cep de vigne Jean-Pierre Constans.
Dimanche 22 mai à Tautavel, la fête sera pluriel entre connaissance, nature, savoir-faire et art