5e saison photographique de l'Abbaye royale de l'Epau (Sarthe)
du 13 mai au 5 novembre
Pour la 5ème année consécutive, le Département de la Sarthe a choisi de développer une saison photographique dans différents sites autour de la citoyenneté, thématique de valorisation du patrimoine pour 2017 et 2018.
La photographie est un témoin artistique privilégié du lien social. Elle nous rappelle que les hommes se nourrissent de l’histoire de leur communauté, tels les dignes Lakotas de Guy Le Querrec pour se rassembler autour d’actions participatives comme les Gazaoui de Virginie Nguyen Hoang.
L’abbaye royale de l’Epau reste l’épicentre de la saison présentant 10 photographes en deux temps : les premières expositions s’ouvriront dès le 13 mai et les trois dernières le 23 juin. Le cadre des jardins et des bâtiments médiévaux est un écrin de choix pour accueillir les familles d’Uwe Ommer. Pour sublimer les photos, l’accrochage est souvent original : dans les arbres (Daniel Beltrá) ou en essaim pour les abeilles sauvages de Philippes Boyer.
Parce que l’abbaye royale de l’Epau développe un projet de jardin de permaculture à compter de cette année, il était logique d’accueillir les photos issues d’une résidence au lycée agricole de Rouillon par un photographe sarthois, Georges Pacheco.
La photographie citoyenne est un témoin pluriel de notre société comme le montre Denis Bourges au travers des médecins de campagne ou Rip Hopkins par des portraits très décalés.
Par ailleurs, les expositions sont prolongées en centre-ville, sur les grilles de l’Hôtel du Département et de façon inédite, en 2017, à la gare SNCF grâce à un partenariat avec Gares et Connexions à l’occasion des 24h du Mans pour les photographies des 24H de Denis Lambert et d’Hervé Petitbon.
Enfin, dans une autre propriété départementale, au prieuré de Vivoin situé en Nord Sarthe, des expositions sont également présentées dont l’une est issue d’un travail participatif avec les habitants sur leurs paysages rêvés par le groupe artistique Alice et l’autre une ludique insertion de figurines enfantines dans le paysage du Nord Sarthe par Romain Gibier.
La citoyenneté c’est aussi donner la parole, partager l’art de photographier comme l’a fait si généreusement Boris Wilensky avec les enfants cambodgiens ou Matthieu Ricard, dans sa mansuétude infinie, au travers de paysages sublimes qui dialogueront avec l’architecture de l’abbatiale dans la lumière estivale.
Une saison photographique en Sarthe : 400 photos, 17 expositions, 15 photographes et 4 lieux d’exposition
Pour sa 5e édition, la saison photographique de l’Abbaye Royale de l’Epau propose une diversité de regards sur la citoyenneté, thématique 2017-2018 de la biennale d’animations culturelles proposées par le Département de la Sarthe sur l’ensemble de son territoire.
Ce parcours au sein de l’Abbaye et de ses 13 hectares met en lumière les créations de Daniel Beltrá, Denis Bourges, Philippe Boyer, Rip Hopkins, Guy Le Querrec, Virginie Nguyen Hoang, Uwe Ommer, Georges Pacheco, Boris Wilensky et Matthieu Ricard.
Ce rendez-vous immanquable de l’été à moins d’une heure de Paris offre un double regard sur un lieu chargé d’Histoire et des photos saisissant l’instant d’histoires. Chaque exposition a son propre récit, sublimé par la scénographie qui joue avec le lieu que ce soit au sein de l’Abbaye, sur les troncs d’arbres, sur les murs …
15 photographes invités à s’installer à l’Abbaye royale de l’Epau et autres sites…
Daniel Beltrá
Né à Madrid, en Espagne, Daniel Beltrá vit désormais à Seattle, à Washington. Sa passion pour la conservation est évidente dans les images de notre environnement qui sont évocatrices. Les photographies à grande échelle les plus frappantes de Beltrá sont des images tirées de l'air. Cette perspective donne au spectateur un contexte plus large à la beauté et à la destruction qu'il témoigne, tout en révélant un sens délicat de l'échelle. Après deux mois de photographie du Deepwater Horizon Gulf Oil Spill, il a produit de nombreuses images d'arrestation visuelle de la catastrophe causée par l'homme. Au cours des deux dernières décennies, l'oeuvre de Beltrá l'a emmené dans les sept continents, y compris plusieurs expéditions vers l'Amazonie brésilienne, l'Arctique, les Océans du Sud et les champs de glace de la Patagonie. Pour son travail sur le déversement de pétrole du Golfe, en 2011, il a reçu le Prix du photographe de la faune de l'année et le Prix Lucie pour le photographe international de l'année - Perspective plus profonde. Ses photos SPILL ont visité le monde de manière indépendante et dans le cadre des expositions du Prix Pictet. En 2009, Beltrá a reçu le prestigieux prix Prince's Rainforest Project attribué par Prince Charles. Parmi les autres faits saillants, mentionnons le prix de la Fondation BBVA en 2013 et le «Prix Global Vision» inaugural des Photos de l'année internationale en 2008. En 2007 et 2006, il a reçu des prix pour son travail en Amazonie de World Press Photo. Daniel Beltrá est membre de la prestigieuse Ligue internationale des photographes de conservation.
Spill : L’impact humain sur notre terre est indéniable et peu à peu les ressources s’épuisent. Pour mettre en images les bouleversements d’un tel développement Daniel Beltrá prend de l’altitude et ses clichés saisis depuis les airs offrent à voir une juxtaposition de la nature et de sa destruction. Les pollutions liées à nos activités achèvent de faire de nos mers et océans une gigantesque poubelle. Avec, en premier lieu, les pollutions dues au passage des pétroliers et des chimiquiers ou aux plates-formes pétrolières. Un phénomène que le photographe espagnol Daniel Beltrá a voulu illustrer par des images d’une terrifiante beauté.
Denis Bourges
Né en 1966 à Saint-Brieuc, c’est dans les huis clos que Denis Bourges observe les sociétés. Au début des années 90, il entre dans le monde très fermé des salles de boxe avec «Sueur Verticale». En s’installant dans les microcosmes, il cherche à faire apparaître des univers qui cohabitent sans se voir. A Bombay, il se campe dans la gare Victoria où se croisent les délaissés de l’Inde et les classes montantes. Dans «Entre 2 mondes», il confronte l’univers silencieux des moines du Mont-Saint-Michel à la foule des touristes qui assiègent chaque jour le monument.De 2003 à 2004, avec «Murmure, un bruit sourd qui se prolonge», il interroge les cloisonnements, réels ou symboliques, qui divisent la ville de Jérusalem.
Ce travail est prolongé par un film «Shalom Alyakum». En photographiant les pauses cigarette remisées au pas de la porte, dans «Espace Fumeur», il observe les limites d’un espace social. A la prison de Nanterre, un autre espace, légal, il tourne «Désintégré», un film sur la rencontre entre sportifs handicapés et prisonniers. Une recherche métaphorique sur la liberté et la contrainte des corps. Entre 2000 et 2009, il explore encore une fois les limites, avec une forme documentaire plus stricte. Il suit, en Bretagne, deux médecins de campagne, son père et le successeur de celui-ci. Avec eux, quand il pénètre chez leurs patients, pour se rapprocher au plus près de corps souffrants, il s’attache à dire ce précieux lien social qui unit, malgré tout, les hommes. En 2011, il crée les Champs photographiques, festival photographique et lieu de résidence et de diffusion des arts visuels en Ille-et-Vilaine. En 2014, paraît Médecin de campagne aux Editions de Juillet. Médecin de campagne : Ce travail photographique témoigne de la relation du médecin de famille à ses patients dans les campagnes des Cotes-d’Armor. Denis, photographe, pénètre cet univers en suivant au plus près son père, un médecin de campagne, dans sa dernière année d’exercice, suivi de la relève, le jeune médecin sur les traces de son ainé. Se tenant à distance avec son Leica argentique, le photographe a su se faire oublier du médecin et de ses patients, se contentant d’une vingtaine de prises de vues dans les cinq premières minutes de la consultation…afin d’être à l’écoute et de regarder.
Philippe Boyer
Philippe Boyer est caméraman et photographe de nature. Il a acquis depuis l'enfance une grande curiosité pour le monde sauvage et plus particulièrement celui des oiseaux et des insectes.
La lecture des écrits emplis de poésie de Jean-Henri Fabre ont été déterminants dans son intérêt pour le monde singulier des abeilles et plus particulièrement celui des abeilles solitaires. Il réalise des photos sans flash pour éviter les artifices et être au plus près de la réalité.
En habits de soies : Passionné par les abeilles sauvages, le Nogentais Philippe Boyer a plongé dans leur intimité en les photographiant patiemment depuis des années. Tout un monde à retrouver pas plus loin qu’au bois de Vincennes... Au fil de ces images prises sur le vif, l’auteur y explique la vie de ces espèces de manière simple et témoigne de sa perception de la nature. Apprendre à les connaître, c’est aussi contribuer à leur sauvegarde. Grâce à ses photographies, Philippe Boyer nous fait entrer dans leur vie intime. Leur diversité, leur élégance, leurs amours, leurs ennemis, leurs relations avec les fleurs… toute cette vie insoupçonnée qui est à nos portes, il nous la révèle comme on ne l’a jamais vue pour peu qu’on sache les observer.
Rip Hopkins
Né en Angleterre en 1972, Rip Hopkins est toujours à la recherche de nouveaux terrains d’expérimentation. Dès ses études à l’Ecole Nationale Supérieure de Création industrielle à Paris, il se consacre à la photographie et aux films documentaires avec Médecins Sans Frontières. Pendant plus de dix ans, il va s’intéresser aux populations en danger et aux personnes en marge de la société à travers le monde. À la frontière entre photographie documentaire et expression artistique, son travail est abondamment exposé et publié. Ainsi, il dit avoir « choisi d’évoluer dans le domaine artistique tout en révélant une approche documentaire sur des contextes réels. » Aujourd’hui, Rip Hopkins s’est mis en quête de nouveaux espaces d’expression tout près de lui. Les images qu’il crée donnent une vision peu banale de notre société. Il se concentre avec une grande finesse sur la pratique de la couleur et passe avec une totale liberté du paysage à la mise en scène ou au portrait. Tout en répondant à des commandes pour la presse, les institutions, la publicité, il développe des projets personnels explorant toujours les limites, les possibles, les surprises de la photographie. Son travail figure dans des collections publiques et privées internationales. Rip Hopkins est membre de l’Agence Vu, il est représenté par la galerie Le Réverbère et par LT2.
Belgian Blood : Avec cette série de portraits, il s’inscrit dans la lignée des tableaux de maîtres qui ornent les murs des vieilles demeures. Mais il dépoussière ici cette vision de l’aristocratie grâce à l’usage d’un médium populaire : la photographie et montre toute la diversité et la singularité de chacun d’eux. Il nous transmet ainsi une somme documentaire unique. Entre tradition et humour, Rip Hopkins présente avec talent les contrastes, les paradoxes et la complexité de l’aristocratie belge contemporaine…Loin de l’image d’une classe sociale conservatrice et refermée sur elle-même. On y découvre dans leurs intérieurs respectifs, des hommes et des femmes qui dévoilent leur intimité avec beaucoup d’autodérision.
Denis Lambert & Hervé Petitbon
« 24H » : Photographes au Maine Libre, ils nous présentent une série en noir et blanc, composée à quatre mains autour de leur vision des 24H du Mans. Transparait ici leur complicité construite au fil des années de collaboration. Leurs photos sont présentées à la fois sur les grilles de l’Hôtel du Département et à la gare SNCF.
Guy Le Querrec
Guy Le Querrec (né le 12 mai 1941 à Paris) est un photographe français. Il fait partie de l'agence Magnum. Il achète son premier appareil photo d'occasion à l'âge de 14 ans, puis son premier Leica en 1962. Il s'intéresse plus particulièrement à l'Afrique et aussi au jazz dont il fait des photos de musiciens. Il fait ses débuts professionnels en 1967 et est ensuite embauché comme photographe par le magazine Jeune Afrique. En 1972, il est l'un des cofondateurs de l'agence Viva, qu'il quitte quatre ans plus tard, pour rejoindre Magnum. Trois albums du trio de jazz Romano-Sclavis-Texier ont été inspirés par ses photos ou bien par des voyages effectués avec lui sur le continent africain. Il a suivi pendant de nombreuses années le festival de jazz organisé à l’abbaye royale de l’Epau. En 1977, il publie Quelque part aux éditions Contrejour et expose à la galerie du même nom dirigée par Claude Nori. Il a notamment publié aux éditions Marval « Le JAZZ de JàZZ. » En 1990, il est le photographe du projet Oyaté du musicien Tony Hymas en complicité avec le producteur Jean Rochard (nato) qui l'amène en terre amérindienne où il revient pour le Big Foot trail qui sera l'occasion d'un de ses grands livres (Sur la piste de Big Foot). Il expose régulièrement aux États-Unis et en Europe, et a reçu le Grand Prix de la ville de Paris en 1998.
Sur la piste de Big Foot : Pendant l’hiver 1990, cent ans après le massacre de Wounded Knee où l’armée américaine assassina le chef sioux Big Foot et les siens, les cavaliers Lakotas repartent sur les traces de leurs ancêtres. Le photographe Guy Le Querrec entrainé par Jean Rochard suit cette chevauchée héroïque par un froid polaire dans le décor des neiges des montagnes du Dakota.
Nikolaj Lund
Installé à Copenhague, au Danemark, il est un photographe internationalement acclamé spécialisé dans la représentation de la musique classique. Il a toujours eu deux grandes passions, la musique classique et la photographie, qui ont d'abord conduit à une maîtrise en performance de violoncelle en 2006. En 2008, il a décidé de mettre tous ses efforts dans la photographie. Une décision qu’il n’a jamais regretté !
EVERYBODY LOVES CLASSICAL MUSIC II : Ses visuels de musiciens classiques un tantinet décalés vous ont enchantés l’année dernière ? Par chance, ce photographe et musicien danois revient avec une nouvelle série de photos tout aussi bluffante.Il est exposé à l’occasion de l’organisation du festival de musique classique de l’abbaye royale de l’Epau du 16 au 23 mai 2017.
Virginie Nguyen Hoang
Né en Belgique en 1987, Virginie Nguyen Hoang a fini d'étudier le journalisme à IHECS (Bruxelles) ainsi qu'une formation en photojournalisme au Danish Shool of Media and Journalism (Danemark). En 2010, elle est devenue photographe de l'agence de presse française Wostok Press qui a quitté en 2013. Pendant ce temps, elle a rejoint le Studio Hanslucas (mai 2012) et est devenue cofondatrice du Collectif HUMA. De janvier 2012 à août 2014, elle s'installe en Egypte en tant que pigiste, mais aussi comme journaliste photo pour les journaux locaux «Egypte indépendante» puis «Mada Masr». Grâce à ses photos, elle vise à raconter des histoires, en particulier celles concernant l'exclusion sociale et les conséquences d'un conflit sur les populations locales. Depuis le début de sa carrière, Virginie a réalisé plusieurs histoires en Belgique, mais aussi en Syrie, en Egypte, en Turquie, La Libye, l'Ukraine, le Vietnam, les Philippines, à Gaza et la République centrafricaine. Virginie travaille avec de nombreux journaux et magazines tels que Le Monde, Le Parisien Magazine, Le Figaro, VSD, L'Obs, Libération, La Croix, Le Pèlerin, Causette, l'Hebdo, l'Illustré, Le Temps, The Washington Post, Politiken, De Standaard, La Libre Belgique, ...
En 2012, elle a reçu un prix de presse Nikon Benelux dans la catégorie des jeunes photographes prometteurs et histoires avec son histoire sur les roms de Bruxelles. En 2014, Virginie a reçu une mention spéciale au prix Roger Pic de l'escroquerie avec le sujet «Gaza, les conséquences». En 2016, son travail à Gaza a remporté le troisième prix dans la catégorie Éditorial - Photo d'essai de la MIFA. Le lauréat de la Vocatio Grant en Belgique, finaliste au Camille Lepage Award 2016 et candidat au «Prix Bayeux Calvados de correspondants de guerre» dans la catégorie «Young Reporter».
L’arc-en-ciel de Gaza : Au mois de juillet 2015, juste un an après la guerre de 2014, Virginie est passée par le quartier Al Zeitoun, au centre de la bande de Gaza. Elle a alors découvert un quartier haut en couleurs. Ses échanges avec les habitants l’ont mené à rencontrer le peintre Mohammed Al Saedi. L’envie est née de raconter l’histoire de ce quartier si particulier à travers cette figure inspirante et pleine d’espoir. Après la guerre de 2014, Mohammed Al Saedi, peintre de 58 ans, a décidé d'y créer une meilleure atmosphère pour ses habitants et d’ainsi permettre qu’un autre regard soit porté sur le quartier. Après avoir peint sa maison, puis, avec l’aide de ses voisins, il décore les murs et les rues du quartier avec des couleurs vives et pastelles.
Uwe Ommer
Né à Bergisch-Gladbach, en Allemagne, Uwe Ommer est fasciné par la photographie très jeune. Initialement intéressé par la photographie des oiseaux, il a reçu son premier appareil à 14 ans et a commencé à expérimenter son équipement limité. Il travaille comme apprenti dans un magasin de photo et a rapidement repris des projets parallèles pour les journaux locaux. En 1962, Ommer a reçu le premier Deutscher Jugend Photo Preis (Prix allemand de la photo jeunesse) à Photokina. L'année suivante, il est parti pour Paris (pour seulement un an pour apprendre le français) et a commencé à travailler comme assistant du photographe publicitaire Jean Pierre Ronzel. En 1966, il a ouvert son propre studio de photographie, principalement tirant des photos de mode et de publicité pour les magazines féminins et a publié différents ouvrages.
1000 familles : C’est en 1995 que germe l’idée de « 1000 familles », l’album de famille de la planète. De 1996 à 2000, il sillonne les cinq continents en voiture, avec son Rolleiflex et son studio portable. Il photographie et interviewe 1 251 familles dans 130 pays… C’est à la Photokina 2000 (Cologne) qu’il présente pour la première fois le résultat de ces quatre années de travail : l’exposition 1000 familles, qui voyage depuis dans le monde.
Georges Pacheco
Diplômé en 2012 de l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles, avec mention, d’un DEA de Psychologie de l'Art et d’une Maîtrise de Psychologie expérimentale de la perception. Depuis plusieurs années, il développe des projets personnels à moyens et longs termes et aborde, dans le cadre intime de son studio, le portrait d’identité selon un modèle psychologique qui essaye de capter en profondeur certaines vérités fondamentales du sujet. Pour cela, il utilise la pratique de « l’autoportrait unique de l’autre » au travers d’un dispositif qui amène le modèle à se trouver dans la situation d’un face à face avec lui-même, en évitant la médiation du photographe. Les questions de la représentation de soi, des mécanismes psychologiques intérieurs qui sous-tendent cette représentation, le rapport photographe/photographié et l’acte photographique sont alors au centre de son questionnement.
Parallèlement à ces recherches intimes en studio sur l’autoportrait de l’autre et sur la photographie unique, il essaye d'entreprendre des projets et des voyages dans lesquels l’humain et ses problématiques individuelles et sociales sont au coeur de son travail. Ces voyages sont alors l’occasion de se confronter à l’autre dans son milieu, de scruter les conditions humaines dans leurs différents quotidiens et d'essayer de poser un regard engagé sur le genre humain. Son implication, la frontalité et la proximité qu’il crée avec les personnes qu’il photographie, ou à qui il demande de réaliser un autoportrait, sont autant de nécessités pour lui d'éprouver et de questionner l'autre. En 2017, son film "Et in Arcadia ego" est projeté au festival Circulation(s) Paris, en tant que coup de coeur du festival Encontros da Imagem de Braga. En 2016 il est finaliste de l'International Photography Award Emergentes DST de Braga au Portugal ; finaliste de la Bourse du Talent Mode à Paris ; fait parti des sélections internationales du Festival Voies Off d’Arles ; finaliste Kolga Photo Award à Tbilisi en Géorgie ; Honorable Mention at the Red Photo Competition. Prix de la Photographie PX3 ; Finaliste Fine Art Photography Awards dans la catégorie Fine Art et la catégorie Portraits aux Etats-Unis.
Germinations : Dans le cadre d’une résidence de 2 ans (Janvier 2014-décembre 2015) au lycée agricole La Germinière de Bouillon. Georges Pacheco a témoigné du quotidien des rituels et des questionnements de jeunes confrontés aux spécificités de leur enseignement. En portant un regard singulier sur cette période transitoire qu’est l’adolescence, ce projet représente un travail documentaire inédit. Germinations est le résultat d’interventions artistiques qu’il a menées auprès de 2 classes de Terminale et qui ont permis à ces élèves de revisiter leur futur métier souvent de façon décalée.
Boris Wilensky
Boris Wilensky est un photographe d’origine ligérienne de 45 ans. Ses premières photos ont pour cadre le milieu du Hip-Hop au sein duquel il évolue en exécutant des portraits d'artistes tels Kool Shen, Oxmo Puccino, Kery James, IAM... Grand voyageur, il réalise au fil de ses pérégrinations de nombreux carnets photographiques. Après un séjour en Asie, la nécessité de mener une réflexion plus profonde sur le monde urbain s'impose à lui. Eblouissement et décadence, vitesse et effondrement, Boris Wilensky a relevé ces paradoxes dans un premier ouvrage fine art intitulé HURBAN VORTEX, disponible dans les réseaux Fnac et Cultura. La série Hurban Vortex a été exposée à la Galerie La Passerelle (Paris - avril mai 2016), au Festival Ilsan (Séoul - octobre 2016), à l'hôtel de l'Industrie et au Bastille Design Art Center (Prix du Jury Professionnel Paris Artistes 2016) ainsi qu'à la Galerie Joseph (Paris - Octobre 2016).
Over the rainbow : « L’idée est de saisir la fugacité, l’émotion photographique et la magie de la prise de vue en s’amusant. Donner à réfléchir sur notre rapport à l’image. A quoi sert un appareil photo ? A photographier les autres ? Réaliser des selfies ? Quel pouvoir donne-t-il ? Que ressent-on lorsque l’on photographie ? Quelle est la relation entre pauvreté et technologie ? Et derrière ces questions, cette série nous interroge-t-elle in fine sur la force de l’imaginaire enfantin, ce trésor que nous avons perdu en grandissant ? Réponses en images…A chacun de voir… ».
Les deux photographes suivants sont exposés au prieuré de Vivoin : le Groupe Artistique Alice et Romain Gibier.
Le Groupe Artistique Alice est un collectif nantais qui utilise la photographie comme medium artistique participatif. La compagnie invite les habitants, ici ceux de Vivoin, à partager leurs paysages rêvés et intimes en se mettant en scène dans cette balade appelée « In dreams ». Les photographies issues de la résidence (de décembre 2016 à avril 2017) sont ensuite exposées dans le village pendant tout l’été. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que ce type de résidence est menée à Vivoin car en 2012, le Groupe Artistique Alice avait déjà réalisé des portraits d’habitants qui sont restés affichés dans la commune plus de 6 mois. L’exposition est en place depuis le 30 avril et les visiteurs peuvent trouver le plan d’installation au prieuré de Vivoin, une propriété du Département située au centre de la commune.
Romain Gibier est un photographe habitant à Tours. Passionné des figurines que nous avons tous connus dans notre enfance (des petits nains bleus, un lapin américain à grandes dents, des petites briques danoises…), il les collectionne pour ensuite les mettre en scène dans des sites patrimoniaux ou des environnements totalement contemporains. Romain créée in situ donc en plaçant ses collections dans les paysages du Nord Sarthe et nous pourrons découvrir son exposition photographique TOYZ à partir du 23 juin au prieuré de Vivoin. Une exposition ludique et décalée.
Visages de paix, terre de sérénité par Matthieu Ricard
Cela fait plus de trente ans que Matthieu Ricard réside au coeur de l’Himalaya.
Au cours de ces années, il a lié d’étroites relations avec certains des plus grands maîtres du bouddhisme, de Dilgo Khyentsé Rimpoché au Dalaï-Lama dont il est, en France, le traducteur et le porte-parole. Il est aussi un photographe hors du commun.
Ainsi, ces grands tirages photographiques invitent le spectateur à un voyage en Asie en noir et blanc. Un regard pur et serein sur l’Asie entre couleurs chatoyantes et noir & blanc dépouillé :
Si certains de ses photographies reflètent de manière incroyable l’univers coloré et éblouissant si typique du monde himalayen, d’autres nous emmènent au-delà de cette approche.
En privilégiant le noir et blanc, il nous propose alors de porter un nouveau regard sur son travail avec des images réalisées au Tibet, au Bhoutan, en Inde et au Népal ou même au-delà de l’Himalaya. L’oeil se pose sur la ligne, caresse les ombres, surprend un éclat, balaie la composition.
On ne peut alors que mieux méditer sur les grands espaces…un regard profond ou un visage lumineux. Matthieu Ricard a dépouillé ici sa photographie de tout artifice pour simplement s’attacher à l’essentiel.
Présentation de l’Abbaye royale de l’Epau
L’Abbaye cistercienne Royale de l’Epau a été fondé en 1229 par Bérangère de Navarre, veuve de Richard Coeur de Lion. Ce site a été racheté par le département de la Sarthe en 1959 et offre l’un des plus beaux exemples de l’architecture cistercienne en France. Une politique ambitieuse de valorisation patrimoniale menée par le Département de la Sarthe anime ce remarquable site cistercien, classé Monument Historique.
De nombreuses manifestations culturelles impliquant des interprètes et des créateurs contemporains sont programmées tout au long de l’année (Festival de musique classique, des concerts, expositions etc.).
Cette programmation s’articule autour de trois thématiques : l’architecture, l’artistique (musique, parole, photographie et cinéma) et la notion de paysages au travers de la relation entretenue entre l’Abbaye Royale de l’Epau et ses jardins et la création d’un verger conservatoire.
Depuis le 1er juillet 2016, le Centre culturel de la Sarthe (satellite culturel du Département) s’est vu confié la gestion de l’Abbaye royale de l’Epau.
Acteur majeur dans la valorisation de la politique culturelle du département, le C.C.S a objectif de contribuer au développement de la fréquentation et du rayonnement du site par une valorisation et un développement d’activités culturelles et artistiques.
L’histoire de l’Abbaye royale de l’Epau
L’Abbaye Royale de l’Epau constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture cistercienne en France.
En 1229, Bérengère de Navarre, veuve de Richard Coeur de Lion, décide de fonder l’abbaye où elle sera enterrée un an plus tard.
À la Révolution, l’abbaye, presque désertée par les moines depuis le XVIIIème siècle, est vendue comme bien national à un industriel. Elle traverse difficilement le XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle voit se succéder de multiples activités au sein des bâtiments mal entretenus.
En 1958, le Département de la Sarthe s’en porte acquéreur et décide alors de sa restauration qui dure depuis près de 50 ans. Le parti pris est de restituer l’abbaye dans son aspect originel du XIIIème siècle. C’est dans le même temps que le Département de la Sarthe lui donne une vocation culturelle.
BÉRENGÈRE DE NAVARRE
Bérengère de Navarre, fille du roi de Navarre, est née en 1170 dans les Pyrénées. En 1191, elle épouse Richard Coeur de Lion et devient par cette alliance reine d’Angleterre mais aussi reine de Chypre, duchesse de Normandie et comtesse de l’Anjou et du Maine. En 1199, Richard, alors parti guerroyer en Haute-Vienne, reçoit une flèche dans l’oeil et meurt.
Le frère de Richard, Jean sans terre, refuse de donner à la Reine Bérengère les terres qui lui sont dues. Par concours de circonstance et d’alliance, elle reçoit finalement la terre de l’Espal et en prend possession en 1204. Elle souhaite construire une abbaye afin d’y accueillir son corps à sa mort. En 1229, elle lance la construction de l’abbaye de la Piété-Dieu, connue sous le nom d’abbaye de l’Epau et meurt un an après.
Elle souhaite que le monastère de l’Epau accueille l’ordre des cisterciens, ces moines que son père avait protégés avant elle. L’architecture associée à cet ordre monacal n’a qu’un maître mot : la sobriété. Ce monastère, issu de sa volonté, est officiellement fondé le 7 février 1229 et voit arriver les premiers moines, à l’Espal, début 1230, avec à leur tête l’abbé Jean.
La construction va s'étendre de 1230 à 1365. En 1234, l'évêque du Mans Geoffroy de Laval effectue la dédicace du bâtiment monastique en le mettant sous le patronage à la fois de Notre-Dame et de Saint Jean-Baptiste. Les bâtiments principaux ne sont terminés qu'en 1280. L’abbaye est alors presque achevée.
LA GUERRE DE 100 ANS
En mars 1365, en pleine guerre de Cent Ans, les Manceaux qui ont peur que l’abbaye ne serve de base arrière aux anglais la brûlent. L’abbatiale va être largement détruite. Pourtant, dès 1366, on décide de reconstruire les parties endommagées, mais les donations manquant, cela durera plus de 40 ans. Le principal artisan est Guillaume de Bonneville.
Malgré des travaux d’agrandissement faits aux XVIème et XVIIIème siècles (aile droite et logis de l’abbé), à la veille de la Révolution, il n’y a plus beaucoup de moines qui vivent et prient à l’Epau. L’abbaye est vendue comme bien national à la Révolution et transformée en ferme. Elle sombre pour un siècle dans l’endormissement.
APRÈS LA RÉVOLUTION...
Le site fut d’abord acquis par Pierre Thoré le 15 juin 1791. Il y aménagea au rez-de–chaussée une blanchisserie de toile. Pièces de chanvre et de lins lavés baignant dans des cuves sont installées dans l’ancienne sacristie et la salle capitulaire éventrées pour l’occasion. Pierre Thoré est maire éphémère du Mans en 1794. Son fils Charles lui succède en 1830. Il abandonne alors la blanchisserie de toiles en 1835 pour convertir le site en exploitation agricole. Il perfectionne le système d’irrigation des prairies commencé par les moines en creusant 5,5 km de canaux qui achemineront l’eau sur 64 ha.
Si les prairies font l’objet d’un soin attentif, ce n’est pas le cas des bâtiments. L’abbatiale est transformée en grange, la chapelle Saint-Sébastien en atelier de menuiserie. La famille Thoré reste propriétaire du site jusqu’en 1924, date à laquelle l’ensemble du mobilier le garnissant est vendu, les arbres abattus et les terres morcelées.
Le noyau entouré de mur est alors racheté par M. Guerrier le 30 octobre 1924. Pour préserver l’unité immobilière et foncière de l’ensemble monacal, le Ministère des Beaux Arts de l’époque classe par décret l’église, la sacristie et la salle des moines.
Des travaux de restauration de l’abbatiale et de sa couverture commencent en 1938 mais sont interrompus par la guerre. Les troupes allemandes prient alors les propriétaires de quitter les lieux en 1943. L’occupant s’installe partout. L’abbatiale devient le garage des camions, la salle capitulaire l’atelier de vidange.
La famille Guerrier, toujours propriétaire, vend l’ensemble de ses biens au sortir de la guerre à l’Institut des Orphelins d’Auteuil au début de l’année 1947. Elle désire y installer un centre d’apprentissage et de vacances. Parallèlement, les travaux de restauration reprennent à partir de 1946. L’institution des Orphelins d’Auteuil bridée par les divers classements ne peut ni moderniser, ni construire.
L'association se résout donc à le vendre au Département de la Sarthe en juin 1959. Une phase de restauration intensive des bâtiments commence. Parallèlement, un classement général de l’édifice est prononcé en 1961 et les travaux se poursuivent. Ce n’est qu’en 1971 que l’abbaye redevient utilisable. Plusieurs affectations sont envisagées dont l’installation d’un musée.
Le projet d’affectation du lieu connaît un revirement inattendu en devenant alors le lieu de réunion de l’Assemblée départementale pour palier la menace de l’effondrement de la salle plénière qui l’accueille jusque-là à la Préfecture.
La restauration de l'édifice a été menée depuis 1959, année de l'acquisition - sauvetage par le Département. L'édifice plusieurs fois endommagé et transformé au grès de ses usages, de sa vente en bien national en 1791 à son achat en 1959, connaît dès lors un grand chantier de restauration quasi ininterrompu pendant 50 ans (1959 - 2010) mené avec la volonté de retrouver les lignes et la sobriété de son architecture cistercienne du XIIIe. Tour à tour, travaux de mise hors d'eau / hors air (couverture- charpente, vitraux, menuiseries) et de maçonnerie -carrelage redonnent aux bâtiments monastiques leur lustre d'antan (sacristie, église abbatiale, dortoir, ancien réfectoire, logis abbatial, scriptorium, chauffoir, cloitre, aile XVIIIe) et lui permettent d'accueillir désormais outre les séances de l'assemblée départementale, de nombreux évènements culturels.
L'abbaye bénéficie parallèlement pour faciliter son développement et sa mise en tourisme de travaux d'aménagements et d'accessibilité complémentaires sur la période (1978- 2016) : parking et aire de stationnement, travaux de sécurisation et de réseaux informatiques et électriques, ascenseur PMR, ré aménagement de l'accueil boutique (2016) pour les plus récents. En 2017, la valorisation de l’abbaye se poursuivra en continuant d'améliorer les services au public (aménagement d'une cafétéria dans l'ancien passage charretier) et de diversifier son offre de découverte en réconciliant le site et son passé agricole notamment : cela passe par le lancement de la première étape de transformation du parc en jardins menée via un design permaculturel qui permettra de structurer dans le temps et dans l’espace la réalisation de jardins pour produire, à terme, des fruits et des légumes transformés et vendus à l’abbaye.