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Ne les laissez pas lire !

Publié par Lemenuisiart sur 5 Juillet 2019, 19:46pm

Catégories : #lecture, #livre, #bibliothéque, #BnF, #presse, #C'est grâce à vous

Claude Ponti, « L’ABF contre la censure », badge réalisé pour le compte de l’Association des bibliothécaires de France, 2014 © Claude Ponti

Claude Ponti, « L’ABF contre la censure », badge réalisé pour le compte de l’Association des bibliothécaires de France, 2014 © Claude Ponti

Exposition
Ne les laissez pas lire !
Polémiques et livres pour enfants
du 17 septembre au 1er décembre 2019

Interdits, censurés, critiqués, par des particuliers, des institutions, des associations, des groupes politiques, dans la presse ou sur les réseaux sociaux, les livres pour la jeunesse qui ont suscité des polémiques, du début du XXe siècle à nos jours, sont nombreux. Quels sont-ils, en quoi sont-ils révélateurs d’une vision de l’enfance et d’une société face à ses tabous ? Jusqu’où doit aller la protection de l’enfance ? Où s’arrête la liberté d’expression ? Autant de questions que soulève cette exposition en présentant quelque 120 publications ayant fait débat : elle invite à explorer l’histoire de la littérature pour enfants sous l’angle des controverses et de la censure, à l’occasion des 70 ans de la loi du 16 juillet 1949 qui encadre encore aujourd’hui le travail de toute l’édition pour la jeunesse.

En 1978, Geneviève Patte, fondatrice de La Joie par les livres*, publie : Laissez-les lire !, vibrant plaidoyer pour la lecture et le développement des bibliothèques pour la jeunesse. 40 ans plus tard, à l’heure d’internet, des tablettes et des réseaux sociaux, où en est-on ? Si la lecture des enfants apparaît aujourd’hui comme une valeur refuge, les livres destinés aux enfants ne font pas toujours l’unanimité. Bien au contraire, certains suscitent de vives polémiques – voir l’ « affaire » Tous à poil en 2014 –, accusés de présenter aux enfants ou aux adolescents des histoires, des mots ou des images choquantes, dangereuses ou inadaptées. S’appuyant sur la richesse des collections de la BnF, premier lieu de conservation des livres pour l’enfance et la jeunesse en France, l’exposition présente une large sélection de livres pour enfants et de bandes dessinées qui, de 1904 à aujourd’hui, ont été interdits ou déconseillés aux enfants, pour des motifs religieux, moraux, politiques... Les polémiques autour de chacun d’eux, replacées dans leur contexte éditorial, politique et social, sont explicitées par des citations, à charge ou à décharge, – déclarations dans les médias, extraits d’ouvrages -, qui ont suscité ou nourri les débats. Le parcours chronologique proposé donne ainsi à voir des permanences (sur la place centrale du rapport au corps et à la sexualité, par exemple) mais aussi des ruptures et des évolutions dans l’attitude des adultes face aux livres pour enfants.

Au temps de l’abbé Bethléem En1904, parait Romans à lire et romans à proscrire de l’abbé Bethléem, guide de lecture destiné aux familles catholiques qui distingue les « bons » et les « mauvais » livres. Dans l’entre-deux-guerres, l’abbé se lance dans une véritable croisade contre ces mauvaises lectures, visant en particulier les illustrés pour la jeunesse comme L’Épatant (où l’on peut lire les Pieds Nickelés), ou Fillette, publiés par les frères Offenstadt. Son ouvrage devient vite un succès de librairie, vendu à des centaines de milliers d’exemplaires en France mais aussi en Belgique ou au Québec. Maintes fois réédité pendant l’entre-deux-guerres, il sera le principal inspirateur de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

La mise en œuvre de la loi de 1949 sur les publications destinées à l’enfance et à la jeunesse La loi de 1949 instaure un contrôle d’Etat des lectures destinées à l’enfance et à la jeunesse, les bandes dessinées étant particulièrement concernées. Elle entraine chez les éditeurs français et belges un important effort d’adaptation ou de censure, du texte et de l’image. Pour éviter les interdictions, les éditeurs français de comics américains s’adaptent en retouchant les planches originales : retrait des onomatopées trop voyantes, gommage des armes ou suppression de scènes jugées trop violentes... Les éditeurs francophones hors de France sont aussi particulièrement touchés, notamment les éditeurs belges de bande dessinée, comme Dupuis avec Tarzan (dans le journal Spirou) mais aussi Boule et Bill, Jerry Spring ou Lucky Luke.

Après mai 68 : ces livres pour enfants qui dérangent La période qui s’ouvre avec mai 1968 est un moment de bouleversement majeur dans l’édition pour la jeunesse, qui brise les tabous et invente une nouvelle conception de l’enfance et de nouveaux livres pour enfants (par exemple Les filles d’Agnès Rosenstiehl aux Éditions des femmes, paru en 1976). En 1985, dans la filiation de l’abbé Bethléem, Marie-Claude Monchaux, auteur et illustratrice de livres pour enfants, publie Écrits pour nuire, un pamphlet destiné aux parents, aux éducateurs, aux bibliothécaires, qui s’insurge contre « la gangrène de la subversion » propagée dans les livres pour enfants, comme dans L’histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, aux éditions du Sourire qui mord (1976). Le livre pour enfants devient alors un enjeu idéologique : des municipalités s’emparent de ce « guide de lecture » pour supprimer de leurs bibliothèques les livres indésirables et exercer un contrôle étroit sur les acquisitions, suscitant ainsi l’indignation des professionnels et des associations de bibliothécaires.

Et aujourd’hui ? Débats de société autour des livres pour enfants au XXIe siècle La loi de 1949 est toujours en vigueur, bien que le texte comme la composition de la commission aient été revus en 2011 et que sa légitimité soit périodiquement remise en cause. La période plus contemporaine n’en est pas moins riche en polémiques. En 2014, Jean-François Copé met en cause la recommandation, selon lui, par l’Éducation nationale, d’un livre intitulé Tous à poil, dénonciation qui provoque de vifs débats dans les médias entre défenseurs et détracteurs du livre. Plus largement, les oppositions très vives suscitées par l’adoption de la loi sur le mariage pour tous dans la société française se cristallisent aussi autour de livres pour enfants qui promeuvent l’égalité entre les sexes ou mettent en scène l’homoparentalité, comme Tango a deux papas, et Pourquoi pas ? En 2018, dans la continuité du mouvement #metoo, plus de 140 000 personnes ont signé une pétition demandant à retirer du marché le livre « sexiste et dégradant » On a chopé la puberté, publié par les éditions Milan. Ce livre n’est plus commercialisé aujourd’hui. À travers l’histoire de ces polémiques, c’est ainsi un portrait en creux de la société française face à ses peurs et ses interdits qui se dessine, mettant en évidence les constantes et les évolutions de son rapport à l’enfance.

Tables rondes et conférences : Des ateliers à destination d’un public scolaire et des rencontres, tables rondes et conférences ouvertes à tous, seront programmés pendant la durée de l’exposition. 26 novembre 2019 : table ronde autour de l’actualité de la loi du juillet 1949. avec le juriste et essayiste Emmanuel Pierrat et l’éditeur Thierry Magnier, autour de l’actualité de la loi du juillet 1949

* La Joie par les livres est à l’origine une association créée en 1963 à l’initiative d’une riche mécène, Anne Gruner Schlumberger, dans le but d’installer une bibliothèque pour enfants dans un quartier populaire à Clamart et de promouvoir la littérature pour la jeunesse. Le 1er janvier 2008, La Joie par les livres devient le Centre national de la littérature pour la jeunesse, service spécialisé de la Bibliothèque nationale de France.

Exposition

Ne les laissez pas lire !

Polémiques et livres pour enfants du

17 septembre au 1er décembre 2019

Allée Julien Cain BnF

I François-Mitterrand Quai François Mauriac, Paris XIIIe

Du mardi au samedi 9h > 20h Lundi 14h > 20h Dimanche 13h > 19h Entrée libre

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M
La bien-pensance a toujours existé pour nous dire ce qu'on doit lire, dire et penser. Il suffit d'en être informé et la laisser à ses chimères en haussant les épaules.
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L
Bien dit
C
Bonsoir Christian.<br /> Laissons les lire, il est important que leur sens critique se développe aussi par la lecture, et c'est à nous de veiller, d'expliquer à nos jeunes certaines choses. Il faut en sortir de ses interdictions bêtes à mourir.<br /> Au musée de l'imprimerie de Lyon, une expo "L'Odyssée des livres sauvés", les uns se battent pour sauver le savoir, les autres veulent l'interdire, éternel combat.<br /> Bonne soirée<br /> @mitiés
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L
Oui éternel combat mais j'ai l'impression que le combat promet toujours d'être d'actualité.
T
Salut, A force d'interdire il ne reste plus rien. Cela devient de la dictature.<br /> <br /> On a de la chance le temps devient supportable.<br /> Un peu de pluie ferait du bien et aussi à la nature.<br /> <br /> Bonne journée
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L
Pas faux
J
ce doit être très intéressant. aucun doute.
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L
Je le pense bien
M
voilà une expo qui doit mériter d'être vu....et de débattre....passe un doux samedi
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L
Je le pense aussi
É
Je suis d'accord avec Virjaja : les enfants ont accès à bien pire sur internet...
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L
C'est très juste
O
Bonjour d’Angers …<br /> Ha ! … Les enfants … j’en ai trois …<br /> Que ne dit-on pas à leur sujet ! ...<br /> Bonne journée ... Amicalement ... ¢ℓαυ∂є …
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L
Je pense que cela doit-être bien à trois enfants
B
La censure ne doit pas exister
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L
En rêve oui, mais actuellement c'est pire c'est l'auto-censure
L
C'est vrai qu'il y a des livres pour enfants qu'il ne faut pas mettre entre leurs mains car ils leur assène des contre vérités, j'en ai balancé plusieurs. Belle journée
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L
Si tu le dis
M
Une expo que j'irai voir volontiers si j'habitais la région parisienne :)
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L
Les kilomètres toujours
M
Les enfants de notre époque n'ont rien à voir avec ceux du début du XXe siècle, mais ce n'est pas pour autant, qu'il ne faut pas respecter leur maturité
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L
Logique
V
quand on voit a quoi les enfants ont accès sur internet, même les pires livres semblent bien innocents.... bisous Christian. cathy
Répondre
L
Pas faux, mais le papier et l'écran ne sont et ne seront pas sur la même ligne
D
merci pour cet éclairage sur un sacré sujet de débat !
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L
Ici c'est un débat dans fin

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