MARIE-PIERRE THIÉBAUT (1933-2010) :
LA FORME-GESTE
Exposition à La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent, Roubaix
19 octobre 2019 - 2 février 2020
Originaire de Nancy, Marie-Pierre Thiébaut se forme à partir de 1954 à la sculpture auprès d’Ossip Zadkine à l’académie de la Grande Chaumière avant de collaborer en 1967 et 1968, en Algérie, avec l’architecte et urbaniste Fernand Pouillon pour qui elle crée fontaines, claustras, volières et portes de bronze. La découverte du Sud algérien et de ses constructions traditionnelles de torchis aux volumes simples et à la décoration dépouillée influence durablement son art, imprégné en profondeur par la lumière, la terre et la pierre.

Installée à Gordes dans le Vaucluse, Marie-Pierre Thiébaut y réaménage une borie pour en faire son atelier et réalise dans cette région plusieurs habitations et ateliers. Elle développe dès lors une production originale, portée par une attraction et une connivence avec la matière et les matériaux, classiques comme la pierre, le bronze, le bois et le plâtre, ou plus inattendus comme la terre crue, le ciment ou le papier.
Ses architecture-sculptures, repérables grâce à leur épure et à leur remarquable intégration dans le paysage, traduisent parfaitement le lien intime que Marie-Pierre Thiébaut entretient avec la nature, son expérience et son ressenti, mais aussi sa recherche philosophique guidée par la pensée de Gaston Bachelard selon lequel « On n’a jamais bien vu le monde si l’on a pas rêvé ce que l’on voyait ». Ses séries d’empreintes de doigts, paumes, mains, seins et ventres, véritables estampes du vivant, soulignent quant à elles l’omniprésence du corps de l’artiste au sein du processus créatif, sujet et objet, apport et support.
Photographiées par la réalisatrice Michelle Porte, ses oeuvres suscitent l’intérêt de nombreuses personnalités du monde de la culture, telles que Marguerite Duras, François Barré, Jean Degottex ou
Maurice Benhamou.
Demeuré en marge du marché de l’art, l’oeuvre de Marie-Pierre Thiébaut intègre peu à peu les collections publiques françaises grâce aux dons consentis par Michelle Porte. Le premier d’entre eux, d’une ampleur exceptionnelle, a permis de faire entrer près de deux cents pièces dans les collections du musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun. Au musée de Roubaix qui dirige depuis plus d’un siècle ses efforts vers la sculpture à laquelle la vaste extension inaugurée à l’automne 2018 est largement dédiée, l’oeuvre de Marie-Pierre Thiébault trouve toute sa place, suscitant divers échos avec les collections existantes.
La diversité des matières abordées, la richesse des textures et finitions explorées, la variété enfin des gestes créateurs (du modelage à l’assemblage, du polissage à la pliure, en passant par l’omniprésente empreinte) enrichissent justement la réflexion du musée sur la fabrique de la sculpture et offrent un support précieux pour aborder la question des techniques et matériaux.
Commissariat Alice Massé et Bruno Gaudichon
Catalogue publié à l’occasion de l’exposition (avec des textes de Chantal Chawaf, Marguerite Duras, Élisabeth Lebovici, Joëlle Pagès-Pindon) aux éditions Invenit
Visite de presse le 18 octobre 2019
Vernissage le 18 octobre 2019 à 18h
La scénographie est réalisée grâce au généreux concours des peintures Couleurs de Tollens.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
« Le papoter sans faim »
Mar. 14 jan. 2020 -- 12h30
« La surprenante du vendredi »
Ven. 13 déc. 2019 -- de 18h30 à 19h30

Marie-Pierre Thiébaut (1933-2010)
10 mars 1933 : Naissance à Nancy dans une famille de bâtisseurs de Meurthe-et-Moselle.
Début des années 1950 : Après un bac en philosophie au collège de Langres, rejoint Paris et épouse le peintre Charles Pierre Humbert (1920-1992).
1954 : Entreprend une formation de sculpteur dans l’atelier d’Ossip Zadkine à l’académie de la Grande Chaumière.
1956 : Première exposition personnelle au musée des Beaux-arts de Locle en Suisse.
1967-1968 : Collabore en Algérie avec l’architecte et urbaniste Fernand Pouillon (1912-1986) pour lequel elle crée des modèles de fontaines, claustras, volières et portes destinées au décor de grands hôtels ou du Ministère du tourisme Algérien ; découvre le Sud algérien et ses constructions traditionnelles, souvent en torchis, aux volumes simples et à la décoration dépouillée.
1968 : S’installe définitivement à Gordes, dans le Vaucluse, où ses oeuvres semblent s’intégrer dans le paysage même qui les inspire ; aménage une borie et construit son atelier à proximité ; ponctuellement, à la demande d’amis, dessine et réaménage dans la région des habitations et des ateliers dans un style épuré défini par beaucoup comme une « architecture-sculpture », conçue de l’intérieur vers l’extérieur, en lien étroit avec l’environnement naturel.
1972 : Exposition Paysages, Sculptures à l’Espace
Pierre Cardin (préface de Marguerite Duras), suivie par une seconde exposition en 1990
1976-2009 : Mue par l’intérêt qu’elle porte aux matériaux, choisis pour leur potentialité expressive et leur énergie spécifique (terre, bois, plâtre, ciment, papier), décline des séries d’oeuvres profondément et intimement liées à la nature, à son expérience, à son ressenti. À l’écart du marché de l’art comme de toute pensée théorique, le geste créateur de Marie-Pierre Thiébaut s’apparente à une pratique originelle.
1983 : Exposition Plages-Sculptures à la galerie des femmes à Paris (préface de Renée Beslon)
19 janvier 2010 : Décède à Paris.
2012 : Exposition Marie-Pierre Thiébaut, un sculpteur en étroite harmonie avec la nature au musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun
2017 : Michelle Porte offre au musée de Roubaix 36 oeuvres de l’artiste (empreintes et imprégnations de terre et d’encre, sculptures de plâtre, ciment et bronze, bijoux).

HORAIRES D’OUVERTURE
Du mardi au jeudi de 11h à 18h
Le vendredi de 11h à 20h
Les samedi et dimanche de 13h à 18h
Fermeture le lundi, le 1er janvier, le 1er mai, le jeudi de l’Ascension, le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre et le 25 décembre.
ENTREE DU MUSÉE
23 rue de l’Espérance 59100 Roubaix
TARIFS
• Hors période d’expositions temporaires : Plein : 9 € / réduit : 6 €
• En période d’expositions temporaires : Plein : 11 € / réduit : 9 €
ACCÈS
• En voiture : à 20 min. de la gare Lille Flandres, départementale D656 en direction de Tourcoing, sortie 10. Parking à proximité
du musée
• En transport en commun : descendre à l’arrêt Gare Jean Lebas de la ligne 2 du métro puis le musée se trouve à 500 mètres. Il
faut compter 30 min de métro depuis les gares de Lille.
• En train : arrêt à la gare de Roubaix. Le musée se trouve à 500 mètres.
• En bus : Ligne 32 ou Z6 arrêt « Jean Lebas »
• En vélo : V’Lille : station 220 arrêt « Musée art et industrie »
