
Lumière ! Le cinéma inventé
Du 23 novembre 2019 au 6 septembre 2020
L’exposition Lumière ! Le cinéma inventé est consacrée aux pionniers lyonnais du cinéma, Louis et Auguste Lumière, et à leurs inventions phares dans le domaine de l’image.

Du programme de la première séance publique du Cinématographe à la diffusion exhaustive des 1422 films Lumière dans un couloir immersif, de la maquette du site originel des usines Lumière à des jouets optiques du XIXe siècle, entre affiches, Autochromes et vues panoramiques ou en relief, le visiteur est plongé au coeur de la créativité de la famille Lumière.
L’épopée du Cinématographe est le fil conducteur de l’exposition. Cette prouesse technique est à la fois le point d’aboutissement de tentatives antérieures et l’acte fondateur d’une pratique artistique qui révolutionne encore aujourd’hui notre vision du monde.

Après Paris, Bologne et Lyon, c’est tout naturellement que la Ville d’Evian accueille l’exposition Lumière ! Le cinéma inventé.
Dès 1896, en plus de diverses propriétés et terrains dont notamment l’Hôtel de Paris et Beau Rivage, Antoine Lumière acquiert en effet à Evian une villa inachevée.
La somptueuse Villa Lumière terminée en 1898 sera un lieu de villégiature privilégié pour Antoine et sa famille jusqu’en 1924, avant de devenir l’hôtel de ville en 1927.
Outre cette empreinte architecturale laissée par Antoine Lumière, Evian fut aussi le lieu de tournage de 10 films du Cinématographe Lumière entre 1896 et 1900, tous présentés dans l’exposition.
Les Lumière et leurs inventions sont ainsi à nouveau les hôtes de la Ville d’Evian, dans les espaces d’expositions des anciens thermes voisins de la Villa, bâtiment baptisé « Palais Lumière » en leur honneur en 2006.

Exposition conçue et produite par l’Institut Lumière en 2015 avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de la Ville de Lyon, de la Région Ile-de-France, du musée des Confluences de Lyon et la contribution de BNP Paribas, Chopard, Corniche Pictures, Renault Trucks et In Extenso Experts-Comptables.
Commissariat : Thierry Frémaux et Jacques Gerber - Scénographie : agence N.C

Lumière, une saga industrielle lyonnaise
A la fin du XIXe siècle, Antoine Lumière, photographe, s’intéresse avec ses jeunes fils à toutes les innovations photographiques de l’époque. En 1881, la mise au point par Louis, à l’âge de 17 ans, d’une plaque photographique « sèche » permettant le développement de la pratique amateur grâce à sa simplicité d’usage, marque le point de départ de la réussite industrielle de cette famille.

Face au succès de cette invention, le studio photographique paternel est rapidement remplacé par une fabrique artisanale, puis par de véritables usines. « Antoine Lumière et ses fils » devient la première industrie européenne de plaques photographiques. Ainsi, les frères Lumière, lorsqu’ils mettent au point le Cinématographe et en déposent le brevet en 1895, sont déjà des industriels accomplis, qui s’emploieront tout au long de leur vie à innover dans le domaine de la photographie et du cinéma.

Le Cinématographe, aboutissement technique et acte fondateur
Le désir de projeter et d’animer des images est bien antérieur au Cinématographe. Retracer l’invention de celui-ci suppose de rembobiner le fil du temps jusqu’à la seconde moitié du XVIIe siècle lorsqu’apparaissent les lanternes magiques permettant de projeter des images fixes.

Au XIXe siècle, des jouets optiques et objets tels que le Thaumatrope, le Phénakistiscope, le Zootrope, le Praxinoscope illustrent autant de tentatives plus ou moins abouties de mettre les images en mouvement. L’apparition de la chronophotographie permettra des recherches sur l’outil d’enregistrement successif d’images photographiques et donnera naissance à la caméra. Les inventions par Thomas Edison du Kinétographe et du Kinétoscope, permettant respectivement d’enregistrer des images puis de les visionner, marquent une étape décisive.
Souhaitant rendre la vision d’images animées non plus individuelle, mais collective, les frères Lumière effectuent des recherches sur la chronophotographie et fabriquent des prototypes d’appareils permettant l’agrandissement sur un écran d’images successives animées. Fin 1894, Louis trouve enfin la solution en s’inspirant du mécanisme d’une machine à coudre.
En opérant une synthèse de toutes les découvertes précédentes, les frères Lumière mettent au point le Cinématographe, littéralement « l’écriture du mouvement », dont ils déposent le brevet le 13 février 1895.

Il utilise alors les bandes d’une largeur de 35mm, format qui fera référence dans l’industrie cinématographique jusqu’à l’avènement du numérique dans les années 2000.

Des inventions majeures dans le domaine de l’image
Si le Cinématographe s’inscrit comme l’invention la plus révolutionnaire des frères Lumière, Louis Lumière a également été à l’origine d’autres innovations majeures dans le domaine de l’image.
L’Autochrome constitue sa plus grande fierté : breveté en 1903, il s’agit du premier procédé commercial de photographie en couleur. Il consiste à intégrer à une plaque de verre en noir et blanc un écran composé de millions de grains de fécule de pomme de terre, teintés en trois couleurs, celles-ci permettant de filtrer à l’échelle microscopique les radiations colorées de la lumière.

Dès 1896, il imagine le Kinora Lumière, une visionneuse permettant de feuilleter des photogrammes issus des films Lumière, qui mettra la photographie animée à la portée du grand public.

Breveté par Louis Lumière en 1900, le Photorama consiste à projeter une photographie à 360°, présentant un tour d’horizon complet dans une salle ronde. La photo est réalisée en un seul cliché grâce à un appareil appelé Périphote. L’exposition présente une reconstitution du spectacle vertigineux et hypnotique de ces images projetées tout autour des visiteurs.

Au cours des années 1930, Louis Lumière expérimente les films en relief, en transposant au cinéma les principes de la stéréoscopie. Avec des lunettes équipées de filtres de couleurs, le relief de l’image apparaît. Hélas, l’usage imposé de lunettes rebutera le public. Le remake de 1935 de l’Arrivée du train en gare de La Ciotat est présenté dans l’exposition avec un dispositif ne nécessitant pas de lunettes.

Un bouleversement radical de notre vision du monde et de nos pratiques
Le Cinématographe est bien plus qu’une avancée technique. Le Cinématographe, c’est déjà le cinéma tout entier.
Le geste de Louis Lumière relève d’une inspiration créatrice, d’un imaginaire et d’une vision du monde inestimables. Le Cinématographe va d’emblée imposer ses univers à une foule active. En se posant des questions de mise en scène, en inventant des sujets dont des centaines de réalisateurs reprendront l’inspiration, en envoyant des opérateurs aux quatre coins du monde, Lumière agissait en cinéaste.
Louis Lumière n’est pas une sorte de Monsieur Jourdain qui inventait le cinéma sans le savoir, c’est le premier des cinéastes dont l’exposition donne à voir la richesse, la créativité et la modernité de son oeuvre.
Les frères Lumière ont ouvert avec leurs films une véritable fenêtre sur le monde, témoignant de la vie quotidienne de l’époque mais offrant aussi un regard inédit sur des pays et cultures lointaines. Ces films constituent par ailleurs la genèse de l’écriture cinématographique et du développement d’une nouvelle forme majeure d’expression artistique.

Le Cinématographe constitue également la pièce fondatrice d’une nouvelle forme de divertissement collectif, dont l’avènement fut lors de la première projection publique des films Lumière, donnée au Salon Indien à Paris le 28 décembre 1895, devant 33 personnes. Ce furent très rapidement des milliers de spectateurs enthousiastes qui se pressèrent pour assister au Cinématographe. Depuis cette époque, et encore aujourd’hui, à l’heure où les films sont tournés en numérique, le public continue à rire, à pleurer ou à frissonner dans les salles obscures.

De l’argentique au numérique
Depuis l’avènement de la pellicule impressionnant la lumière sur sa surface sensible, le cinéma a connu de nombreuses évolutions techniques. Le passage de l’argentique, support physique, au numérique, support virtuel, a considérablement transformé les systèmes de « filmage », ceux de projection mais aussi les modes de consommation des images.

Cette mutation affecte le cinéma dans son essence. Elle redéfinit les milieux professionnels et engendre de nouvelles théories esthétiques. Elle questionne aussi le devenir de l’expérience collective de la salle traditionnelle de cinéma, en regard de l’expérience individuelle sur l’écran miniature d’un téléphone portable.

Palais Lumière
Quai Charles-Albert Besson
74500 Evian
+33 4 50 83 15 90 - courrier@ville-evian.fr
www.palaislumiere.fr
Facebook.com/PalaisLumiereEvian
Ouvert tous les jours 10h-18h (lundi et mardi 14h-18h) y compris les jours fériés.
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier
