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Autour de

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Je vous propose de voir mes photos dans des reportages photos. Nature, Promenades, Fêtes, Expositions ....


ITINÉRANCE 2019 ARTISTES DE LA CASA DE VELÁZQUEZ - ACADÉMIE DE FRANCE À MADRID

Publié par Lemenuisiart sur 22 Décembre 2019, 06:20am

Catégories : #exposition, #paris, #beaux-art, #presse, #C'est grâce à vous

ITINÉRANCE 2019
ARTISTES DE LA CASA DE VELÁZQUEZ - ACADÉMIE DE FRANCE À MADRID
EXPOSITION DU 16 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2020
ÉTAPE #2 - ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS - PARIS

Après sa présentation à Madrid en juin 2019, l’exposition Itinérance s’arrête à Paris, à l’Académie des beaux-arts, pour sa deuxième étape du 16 janvier au 2 février 2020.
L’exposition collective Itinérance rassemble les oeuvres de la promotion 2018-2019 des artistes résidents de l’Académie de France à Madrid, section artistique de la Casa de Velázquez.
Plurielle par définition, l’exposition Itinérance couvre un grand nombre de disciplines, de la peinture à l’art vidéo, en passant par la sculpture, la gravure, le cinéma et la photographie. Chacun des artistes y présente les oeuvres les plus représentatives du projet de création qu’il a développé durant un an à Madrid.
« L’exposition Itinérance est, sans nul doute, l’un des reflets les plus fidèles du laboratoire de création qu’est l’Académie de France à Madrid, section artistique de la Casa de Velázquez.
Condensé d’une année de résidence pour une promotion d’artistes aux profils variés, c’est aussi l’occasion de voir comment les nouvelles générations s’emparent de questionnements résolument contemporains : réflexion sur le paysage et l’influence de l’homme sur la nature, transmission des légendes et des croyances, résilience, maternité…
Ainsi, les oeuvres des artistes de la promotion 2018-2019 dessinent un aperçu du souffle créatif qui a habité notre maison durant toute une année.
Réunies en un même lieu, elles mettent autant en lumière la diversité des pratiques que les points de synergie entre les résidents eux-mêmes.
Moment de restitution par définition, l’étape parisienne d’Itinérance résonne également d’une symbolique toute particulière. En se tenant à l’Académie des beaux-arts, qui soutient l’Académie de France à Madrid depuis sa création, l’exposition ramène les artistes aux sources de leur aventure madrilène : c’est en effet en ces murs qu’ils ont passé l’audition qui leur a ouvert les portes de la Casa de Velázquez. » Michel Bertrand, Directeur de la Casa de Velázquez
Moment de rencontre entre le public et la création contemporaine en résidence, l’étape parisienne d’Itinérance est également le témoignage vivant des liens qui unissent l’Académie des beaux-arts et la Casa de Velázquez. Soutien tutélaire de l’Académie de France à Madrid depuis plus d’un siècle, l’Académie des beaux-arts tient en effet un rôle important dans l’accompagnement des artistes résidents, en participant notamment à la sélection des promotions entrantes et en assurant le suivi des projets lors de deux visites d’ateliers organisées au cours de l’année. L’Académie des beaux-arts est aussi l’un des partenaires majeurs du festival ¡Viva Villa!.
Le vernissage de l’exposition aura lieu le mercredi 15 janvier de 18h à 21h au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts de Paris (27 quai de Conti, 75006).

LES ARTISTES

MARIE BONNIN

1988 | France | Gravure

Biographie

Après des études en littérature, Marie Bonnin intègre l’École nationale des Arts Décoratifs, en Image Imprimée. Elle y découvre la gravure, la sérigraphie et leur capacité presque magique à faire apparaître des images. Elle y développe un goût pour l’expérimentation et le mélange des techniques d’impressions ainsi qu’une sensibilité pour le livre et l’objet imprimé. Après son diplôme, elle poursuit sa pratique personnelle, tout en dessinant pour Hermès-Paris et pour différents projets d’illustration. En 2014, grâce à la Bourse Déclics Jeunes de la Fondation de France, elle monte un projet d’imprimerie ambulante et propose ainsi régulièrement des initiations à la gravure dans les écoles et lors de festivals. Sa pratique artistique se concentre sur la contemplation des paysages et de la nature, avec pour point de départ le souvenir de lieux parcourus ou familiers mais aussi la littérature, terrains idéaux pour fabriquer une image.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

L’installation proposée par Marie Bonnin pour l’exposition Itinérance trouve son point de départ dans un récit de Julien Gracq, Un balcon en forêt, qui raconte la vie suspendue d’un jeune officier français mobilisé dans les Ardennes pendant la drôle de guerre. Les thèmes abordés par l’écrivain trouvent un écho dans la pratique de Marie Bonnin : rapport intime à la géographie, description de la nature et des paysages, goût pour les hauts-lieux, personnages en partance, à côté du monde et hors du temps. Dans ses oeuvres, l’artiste s’emploie ainsi à retranscrire, à travers une série de gravures, la matière du livre, le laisser-aller et la presque dissolution du personnage dans le paysage qui, à force d’attendre, se laisse glisser dans l’abîme que lui offre la forêt.

SEYDOU CISSÉ

1981 | Mali | Vidéo

Biographie

Seydou Cissé est diplômé du Fresnoy-Studio National des Arts Contemporains et du Conservatoire des Arts et Métiers de Bamako. Originaire du Mali, son travail est largement influencé par la culture ancestrale du pays, ses traditions, ses superstitions, mais aussi les mutations diverses que l’animisme a connu au contact d’autres cultures. Dans ses productions, il mêle les temporalités et invite à un voyage dans l’univers des textures et des couleurs, appréhendées comme des éléments à dompter. Pour cela, il emploie différents supports et techniques, faisant ainsi de la matière l’élément structurant de nombre de ses travaux. À l’écoute des questions posées par la société traditionnelle africaine et les mystères liés aux sciences occultes, son oeuvre accorde une place centrale à la nature et aux pratiques employées par l’homme pour se connecter au monde mystique. Rituels, sacrifices, incantations et gris-gris entrent ainsi en dialogue avec la technologie et les nouveaux médias, comme dans son film Faraw ka taama, où il souligne les similitudes entre l’animisme et le monde de la vidéo d’animation. À travers l’exploration de nombreux médias, tels que la vidéo, la peinture, la sculpture, la photographie ou les installations, il interroge en somme une problématique centrale : qui, de la nature et de la technologie, est finalement au service de l’autre ?

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

L’installation LADJONI est un dérivé du projet film Taamaden (Voyageur) sur les immigrés ouest-africains à Valence (Espagne), dans lequel Seydou Cissé traite autant leur quotidien que leur rapport à la science occulte, via des rituels et des pratiques animistes avant, pendant et après leur voyage. Avant de migrer, certains partent voir le devin, le charlatan ou le marabout pour prédire leur trajet et leur proposer des sacrifices et rituels de protection. LADJONI veut dire « se purifier spirituellement ». La pièce est inspirée du costume des « Donso », chasseurs et tradithérapeutes de la société traditionnelle malienne. Sur ce costume sont tissés des gris-gris.

MARINE DELOUVRIER

1991 | France | Architecture - Peinture

Biographie

Architecte et dessinatrice, Marine Delouvrier travaille principalement dans le domaine du patrimoine architectural et urbain. Son envie de décrypter une architecture déjà construite, de comprendre sa structure et son histoire est pour elle un moyen de poser un regard distant sur la pratique de l’architecture, en se situant d’avantage dans les champs de la recherche et de l’analyse. Diplômée de l’école nationale supérieure de Paris Belleville en 2015, elle se consacre depuis trois ans à l’illustration de l’histoire de l’architecture notamment à travers des missions pour le Studio Différemment, l’Association Madinat Albalat ou encore la maison d’édition CM Exceptions. Ses illustrations du patrimoine, qui restituent les enquêtes menées sur le fonctionnement d’un morceau de territoire ou d’un bâtiment, ont pour but de transmettre l’analyse de leur morphologie et de leur histoire. La liberté que permet le dessin, la richesse des codes de représentation propres à l’architecture et leur dépassement lui permettent de choisir pour chaque sujet la représentation la plus didactique pour faire comprendre la complexité d’un site ou d’un bâtiment.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Le projet Pueblos de Piedra Negra de Marine Delouvrier se concentre sur un fragment de la Sierra Norte de Guadalajara, à 130km au Nord-Est de Madrid, le Monte del Vado. En résidence, l’artiste s’est attachée à observer comment il s’est transformé, comprendre les strates de son histoire et tenter de retrouver la connaissance du milieu naturel qu’avaient les constructeurs et habitants des villages de pierre noire. Les peintures réalisées sont issues d’allers-retours entre paysage intérieur et extérieur, passant de l’observation des cartes dans un espace clos et familier à celle de l’exploration du terrain, ponctuée par des sessions de dessins, de lentes immersions dans le paysage. Le but de cette enquête illustrée sur les villages de pierre noire n’est pas d’idéaliser le modèle rural, mais de tenter de comprendre une manière de concevoir une architecture à échelle humaine, dont la forme émerge des ressources présentes sur place et de contraintes spatiales naturelles.

FERNANDO JIMÉNEZ

1976 | Espagne | Peinture

artiste boursier de l’ayuntamiento de valencia

Biographie

Fernando Jiménez est titulaire d’un diplôme des Beaux-Arts de la Faculté de San Carlos de Valence et d’un Master en graphisme de la CEI. Peintre essentiellement figuratif, il envisage la peinture de façon transversale et métisse, comme le carrefour de différentes techniques qui mènent à un résultat final souvent inattendu et imprévisible. Il construit ainsi un discours autour de concepts psychologiques appliqués à la représentation picturale, comme un dictionnaire visuel servant à la fois à décrire et à amener le public vers l’introspection et la connaissance de soi. Depuis quinze ans, il combine son travail d’enseignement avec des travaux de peinture murale et de design graphique. Au cours des dix dernières années, il a remporté une douzaine de premiers prix nationaux et autant de mentions d’honneur, dont récemment le Prix National de peinture de la Real Academia de Bellas Artes de San Carlos de València. Son travail peut être vu dans différentes institutions en Espagne, telles que le Consell insular d’Eivissa et de Formentera, le Club Diario de Ibiza, le Diario Marca, la Fondation Jorge Alió, le groupe E. Jesús Barcenas ou l’UNED de Cuenca.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

RESILIENTE 9 fait partie de la série RESILIENTES-KINTSUGI, oeuvres picturales réalisées dans le cadre de la bourse Casa de Velázquez – Ayuntamiento de Valencia. Il s’agit d’un polyptyque composé de 25 pièces de 24x24cm, qui exalte le concept des kintsugi japonais, dont les coutures en fil d’or viennent souligner les « blessures » et les erreurs issues des défauts de transfert de l’image sur la toile. Dans ce projet, il prend pour point de départ des images issues de la statuaire classique. Plus généralement, le projet RESILIENTES-KINTSUGI est un projet pictural qui naît de l’idée pratique de réparer les fractures de la céramique avec du vernis, ou de la résine saupoudrée d’or ou d’argent. Il soutient que les bris et les réparations font partie de l’histoire d’un objet et devraient être montrés plutôt que cachés. De cette pratique, émerge le terme résilience, et la substitution par l’émotionnel de ce qui au départ n’était que matériel. L’objectif principal du projet Resilientes-Kintsugi est de rendre visible une expérience personnelle et commune tel que le dépassement des difficultés, et de mettre en évidence la nouvelle force qui en découle, laissant ces cicatrices visibles comme bouclier et antibiotique pour les futures épreuves qui, inévitablement, surviendront. Être résilient, ce n’est pas seulement essayer de recoller le vase cassé : c’est être conscient qu’il ne sera plus jamais le même.

SYLVAIN KONYALI

1990 | France | Gravure

Biographie

Après avoir étudié à Lyon et à Bruxelles, Sylvain Konyali s’inscrit pour la première fois dans un atelier de gravure à Milan lors d’une année d’échange. Après un premier Master en Dessin (ERG, Bruxelles), il reprend un cycle de Master, cette fois-ci spécialisé en Gravure et Image Imprimée à l’Académie Royale de Bruxelles. Une fois celui-ci terminé, il aménage un petit camion en atelier pour sillonner les routes de France, de Belgique et d’Italie. Cet atelier de gravure déployable et mobile lui permet ainsi de développer sa pratique au cours de ses voyages, comme cela a été le cas à Florence, où il a suivi récemment une formation technique de «graveur-imprimeur» durant trois mois à la fondation Il Bisonte. Ses images traitent de la captation d’un instant face à l’autre, et parfois face à soi-même. Ce sont des tentatives de transcription de la nature d’un moment, d’une relation ou d’une histoire avec quelqu’un. Il a reçu la mention d’honneur du jury au prix de la gravure de la fédération Wallonie-Bruxelles en 2015. Il a depuis participé à de nombreux prix, festivals et résidences en France, Belgique, Luxembourg, Italie et Suisse. En 2017, il a été doublement primé au vernissage du prix Hamesse de Bruxelles.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Le travail de Sylvain Konyali se concentre sur la notion de serialité, la gravure permettant d’imprimer tous les états d’une image jusqu’à celle dite «finale». Il s’intéresse ainsi à chacune de ces étapes, comme construction même de l’image, acceptant l’évolution de la série comme partie prenante du processus de création. La suite d’images se construit au fil des rencontres avec la personne représentée. L’impression des différents états de la plaque laisse aux images la capacité d’évoluer et de se transformer, à l’image de la relation à l’autre imposée par ces rencontres répétées et du lien invisible entretenu avec le sujet. Les différentes techniques de la gravure permettent d’appuyer le ressenti de l’instant : entamer un rapport physique et direct sur le métal grâce aux pointes-sèches ou bien indirectement via la lente morsure de l’acide. Le long processus de l’estampe devient alors une manière de penser cette relation, depuis la préparation d’une matrice métallique jusqu’à son incision, de son ancrage à son impression sur un support papier. Les images se construisent aussi autour des possibles repentirs ou ratés. L’impression se fait la trace graphique de l’instant partagé.

YANN LACROIX

1986 | France | Peinture

Biographie

Diplômé de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole en 2010, Yann Lacroix a également passé six mois à l’École des beaux-arts de Porto. Particulièrement marquant dans son parcours, ce séjour au Portugal a été le point de départ d’un travail sur les notions de paysage et de mémoire. Ces dernières années, il a effectué plusieurs séjours en résidence en France — résidence Shakers en 2013, Chamalot en 2014 , la Source en 2015, Fondation Dufraine de 2015 à 2017 et le DomaineM en 2017 — ainsi qu’à Bangkok, où il a passé deux mois à la Tars Gallery. C’est là qu’il a commencé à s’intéresser aux lieux clos, constitués de leur propre artificialité, comme les zoos et les lieux de villégiatures. Des lieux miroirs d’un fantasme et d’un imaginaire collectif que l’artiste perçoit comme des allégories de la peinture, mettant en exergue l’idée même du jeu des apparences. Il a participé à de nombreuses expositions collectives en France comme à l’étranger : en Pologne (In tranlsation, à la Galerie Pracownia), en Thailande (Sandwiches, au Cartel Art Space), en Belgique (Continents et anecdotes, à la Galerie Felix Frachon) ainsi que dans plusieurs galeries parisiennes (Underconstruction Gallery, Galerie T&L, Galerie Rue Visconti, Galerie Anne-Sarah Bénichou).

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Sur la toile, Yann Lacroix travaille par couches maigres, les premières donnant selon ses mots la luminosité au tableau. Il travaille d’après des photographies qu’il prend ou d’autres glanées sur internet desquelles il extrait un motif qu’il tente d’interpréter sur la toile. Son processus de création laisse la place à l’essai, voire à l’erreur, ce qui, par ce parcours d’effacement, laisse des traces, des marques qui vont nourrir et densifier la suite de la composition. D’une certaine façon, la surface de la toile devient l’espace de convergence de sa mémoire, du paysage et de la peinture. La dualité de l’observateur de paysage est une posture à laquelle il s’identifie. Selon lui, « observer un paysage (urbain, semi-urbain, et « naturel ») c’est être à la fois partie intégrante à celui-ci et à la fois extérieur = observateur (contemplatif) ». Le paysage est fait de strates géologiques, de transformations par l’homme, un lieu de l’histoire qui porte en lui la mémoire des civilisations, des époques et des ères tout comme leur fragilité.

MATHILDE LAVENNE

1982 | France | Vidéo

Biographie

Après avoir orienté en 2011 sa démarche vers les technologies émergentes et les outils numériques par l’écriture de courts-métrages et la réalisation d’installations interactives, Mathilde Lavenne reçoit en 2014 le prix Pierre Schaeffer, Brouillon d’un rêve de la SCAM. En 2016, elle sort diplômée du Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains avec les Félicitations du jury. Elle se consacre durant ces deux années à l’art vidéo réalisant le film FOCUS ON INFINITY, court-métrage tourné en Norvège, mettant en scène un voyage initiatique à la rencontre d’un glacier, sublimant la matière en la filmant à 300 images par seconde. Il sera semi-finaliste du G2 Green Earth film festival de Venice à Los Angeles, Prix Talents Contemporains de la Fondation François Schneider en 2015 et mention spéciale Eco Film en 2016, au Rural Film Festival, el Eden
de la Mancha Valle de Alcudia y Sierra Madrona en Espagne. Son travail est montré en France au Palais de Tokyo dans le Rêve des formes, mais aussi à l’international : en Italie à la Villa Médicis lors des Écrans parallèles, au Tampere film festival en Finlande, au festival Madatac en Espagne et au festival Arica Nativa au Chili. En 2018, elle reçoit pour son film TROPICS, le Prix Golden Nica du Festival International Ars Electronica à Linz en Autriche.En 2019, ce même film est selectionné au Festival International du Film de Rotterdam et reçoit, au Festival Ann Arbor dans le Michigan, le Prix du meilleur film expérimental.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

SOLAR ECHOES est issu d’un travail d’investigation mené par Mathilde Lavenne durant sa résidence en Espagne. La réflexion autour de laquelle s’articule le projet s’intègre dans le cadre de la transformation technologique et idéologique de notre société en termes d’énergie. Son point de départ se trouve dans la zone désertique d’Almeria et dans les centrales solaires du sud de l’Espagne. Au-delà des codes du documentaire, invoquant une science-fiction imaginaire en lien avec les traditions alchimiques du XVIIIe siècle, il s’attachera à sublimer la matière première du cinéma : la lumière. Pour l’artiste, l’idée de faire côtoyer les outils technologiques et l’approche scientifique, en faisant émerger une dimension poétique qui s’inscrit dans la lignée d’un travail sur le paysage et sa profondeur entrepris depuis plusieurs années. Ainsi, son intérêt pour les phénomènes naturels a pris, au fil du temps, des formes singulières dans sa pratique : initiatique, archéologique, magnétique et cosmique.

CEDRIC LE CORF

1985 | France-Allemagne | Sculpture

Biographie

D’origine allemande et bretonne, Cedric Le Corf est né en 1985 à Bühl (Allemagne). Diplômé en 2009 avec félicitations et mention de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne de Lorient. Bilingue francais-allemand, il vit et travaille sur l’île de Groix, à Paris et à Berlin où il s’est installé pendant sept ans et a enseigné la gravure à Bethanien. De 2016 à 2017, il a été résident de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France à la Fondation Dufraine à Chars dans le Val d’Oise. De retour d’une résidence au Spitzberg en arctique, il est nominé en 2017 par l’Académie des Beaux Arts et de l’Institut de France, en tant que lauréat
du prix Georges Coulon en sculpture. Durant l’année 2018-2019, il développe à la Casa de Velázquez un projet en sculpture et en gravure autour du baroque espagnol. Projet qu’il a pu poursuivre lors de sa bourse à la Fundació Pilar i Joan Miró à Mallorca.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Cedric Le Corf porte un grand intérêt à l’art sacré. En résidence, il a ainsi développé son projet autour du baroque espagnol, de son théâtralisme et de son culte de la mort, en s’instruisant des oeuvres des figures majeures de la sculpture du XVIIème, des polychromées en bois de Juan de Juni, d’Alonso Berruguete, de Gregorio Fernández et de Pedro de Mena. Ainsi l’investigation et l’étude constituent l’essentiel de sa recherche et de son travail en atelier dans lequel il réalise des sculptures en bois taillé et peint, enrichies et nourries par la beauté tragique du pathos et du réalisme baroque.

MARTA MATEUS

1984 | Portugal | Cinéma

Biographie

Née dans la région de l’Alentejo au Portugal en 1984, Marta Mateus a fait des études de philosophie à l’Université de Lisbonne (Universidade Nova), de dessin et de photographie à Ar.Co., et de musique et de théâtre. Elle a travaillé en tant qu’actrice et assistante réalisatrice au Portugal. Son premier film en tant que réalisatrice, Pics et friches (« Farpões Baldios », 2017) a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes et dans plusieurs festivals tels que le New York Film Festival, la Viennale, Mar del Plata et Courtisane. Il a reçu plusieurs prix, dont le Grand Prix du festival de Vila do Conde, le Grand Prix de l’Hiroshima Film Festival, et le prix CAMIRA du Festival international du film de Vérin. En 2018, elle crée CLARÃO Companhia, une structure de production, dans le but de développer des travaux collectifs de cinéma, de littérature et d’arts.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Les photographies présentées dans l’exposition sont tirée de son nouveau film : Évoquer la langue. L’oeuvre se définit comme l’ébauche d’une attente qui a pour point de départ deux femmes, dans le sud d’un pays perdu. Vêtements noirs, de deux âges différents, contre un mur de pierres qui atteint le milieu de leur corps. Les pieds posés sur les pierres qui ont glissé de ce mur. Elles murmurent, nous les entendons à peine. Chacune dans son soliloque. Deux soliloques peuvent-ils faire un dialogue ? Une prière ? Une confession ? Elles sont là. Elles sont. Il n’y a pas de champ/contrechamp, seulement chacune dans sa solitude. Des sibylles ? Des sorcières ? Une mère et sa fille ? Des habitantes du même village ? Seuls le mur, la campagne, le noir qu’elles revêtent, le chant des oiseaux, le silence dans le monde permet de les lier l’une à l’autre.

NAOMI MELVILLE

1994 | France | Arts plastiques

Biographie

Naomi Melville a été diplômée de l’ENSAD en juin 2017, où elle a suivi la formation du secteur Art-Espace, visant à développer une pratique artistique personnelle. Elle a ensuite bénéficié d’une résidence en Guadeloupe, soutenue par le Ministère de la Culture et les Ateliers Médicis, puis à la Casa de Velázquez en 2018-19. Au cours de ses études, elle a eu l’occasion d’établir plusieurs collaborations, notamment avec l’éditeur Bruno Robbe ou la chorégraphe Emilia Giudicelli. En duo avec une autre jeune artiste, Pauline Frémaux, elle développe également un travail performatif sur le langage. Naomi Melville souhaite poursuivre une recherche contextualisée, nourrissant sa production à partir de l’histoire de territoires ou de lieux. En 2020, elle sera notamment en résidence aux Ateliers Sahm (Brazzaville, Congo).

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Le travail de Naomi Melville s’articule autour des mots de transmission, d’hérédité, en se basant sur l’étude approfondie de pans d’histoires, de faits culturels ou religieux, en particulier sur la notion de métissage. À la manière d’un archéologue, il s’agit de faire émerger des fragments, puis d’en créer le liant, pour restituer une mémoire et l’ouvrir vers d’autres imaginaires. Pour Itinérance, elle présente l’oeuvre Suspectés d’hérésie qui consiste en un pan de tissu où sont brodés des ensembles abstraits de lignes, figures antropomorphes ou, parfois, visages entièrement reconnaissables. Ce sont les portraits d’individus recherchés pour s’être rendus coupables d’hérésie. Retracés à partir de descriptions écrites trouvées dans les archives de l’Inquisition espagnole, elle les a ensuite diffractés, éclatés puis agencés en séries, au sein desquelles un même visage se répète tout en variant subtilement. Chacune de ces descriptions faisait aussi bien appel à des stéréotypes raciaux qu’à des détails physiques d’une extrême précision. La composition d’ensemble dessine, vue de loin, un paysage (dont elle a observé le relief en Castille, non loin de Ségovie). L’utilisation du tissu est un clin d’oeil au Saint-Suaire, dont la fonction était de capturer l’essence unique d’un visage.

CARLA NICOLÁS

1981 | Espagne | Arts plastiques

artiste boursière de la diputación provincial de zaragoza

Biographie

Carla Nicolás est une artiste plasticienne espagnole. Son travail est principalement centré sur la gravure et le livre-objet, même si durant sa résidence à la Casa de Velázquez, elle a également intégré l’installation comme forme d’expression artistique. Diplômée en Arts Plastiques, spécialisée en Gravure et Estampage, par l’École d’Arts de Saragosse, elle a poursuivi sa formation dans des centres d’études graphiques aux Etats-Unis (Pyramid Atlantic Art Center), en Écosse (Edinburgh Printmakers) et au Centre International de l’Estampe Contemporaine à Bentanzos (Espagne). Imprimeuse de profession, elle développe sa pratique depuis 2011 au Calotipo, studio de création et d’impression artisanale, où elle réalise également des travaux de commande commerciaux pour particuliers et entreprises.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Abrigo est un projet artistique né en 2017, pendant le premier trimestre de sa grossesse. Il découle des peurs propres à l’enfance et des réflexions sur la manière d’éduquer une personne vers le chemin de l’autonomie et de la confiance en soi. Ce projet s’est développé et a muté en même temps que son auteure, qui pendant sa résidence, a trouvé de nouvelles voies de réflexion, de pensée et d’inspiration. Abrigo nous parle de la distance, de la culpabilité, de l’expérience d’élever un enfant tout en créant sans renoncer aux opportunités artistiques. Il parle aussi de la manière dont cela est perçu par l’entourage social. Il parle de conciliation familiale à travers la générosité et l’affection. Il fait référence au temps et à l’importance de respecter les temporalités autres. Sa propre temporalité.

ANDRÉS PADILLA DOMENE

1986 | Mexique | Vidéo

Biographie

Andrés Padilla Domene est un artiste multimédia né en 1986 au Mexique où il suit un cursus artistique axé autour des arts numériques. En France, il est diplômé du Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Son travail personnel et collaboratif a été exposé et primé dans divers festivals et expositions à l’international. Ses projets artistiques, impliquent souvent le développement de dispositifs technologiques qui sont ensuite intégrés dans l’oeuvre. Il est co-réalisateur du projet SEFT-1 Sonde d’Exploration des Chemins de Fer Abandonnés.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Les travaux présentés sont issus d’un projet de création et d’investigation qui commence avec l’identification d’objets transportés par les courants transatlantiques d’hier à aujourd’hui. Quels sont-ils ? D’où sont-ils partis et sur quelle rive ont-ils échoué ? Qui les récupéra ? Et pour quel usage ? Ces objets, qu’ils soient graine tropicale, sculpture en céramique, bout de bois ou gant en caoutchouc sont tous porteurs d’un récit. Ce qui est amené par les flots fascine de par son voyage et son origine toujours plus exotique que sa destination. C’est l’océan qui produit cela, cette mystérieuse entité qui semble vouloir communiquer, déposant d’une rive à l’autre des messages à déchiffrer. Le récit s’active, tirant vers le mythe, l’anecdote ou le billet scientifique, et prend de l’ampleur à mesure que les objets sont trouvés, identifiés, localisés puis renvoyés sur un autre réseau, celui de nos communications actuelles.

CLÉMENT VERGER

1988 | France | Photographie

Biographie

Clément Verger est un artiste français dont le travail questionne l’apparente naturalité des paysages qui nous entourent, à l’époque de l’anthropocène, mixant production artistique et protocole scientifique dans une démarche fondée sur la recherche. Après avoir étudié la communication visuelle à l’ENSAAMA Olivier de Serres, Clément Verger a bénéficié de la bourse internationale Leonardo da Vinci. En 2011, il a obtenu le Master in Photographic Studies de l’University of Westminster de Londres. Depuis 2013, il travaille régulièrement à la création de workshops avec la Fabrique du Regard, plateforme pédagogique du BAL. Il a été lauréat de la Cité Internationale des Arts de Paris au cours de la session 2017/2018.

OEUVRE ET TRAVAIL EN RÉSIDENCE

Dans son projet Endeavour débuté au Portugal en 2016, Clément Verger utilise l’exemple de l’introduction de l’Eucalyptus en Europe pour confronter le large phénomène du transport et de l’implantation d’espèces dans le monde. A partir d’une approche fondée sur la recherche, le travail de Clément Verger questionne l’apparente naturalité des paysages qui nous entourent. La photographie sert alors d’outil de lecture et d’analyse des mécanismes complexes de l’anthropocène, époque de l’influence des êtres humains sur leur environnement naturel. Le projet Endeavour tire son nom du voilier de James Cook qui, en 1768, a quitté les côtes anglaises en direction de Tahiti, afin d’observer et de documenter le transit de Vénus devant le soleil. Ce premier objectif atteint, la deuxième partie de l’expédition - sous les ordres de la Royal Society - consistait alors à explorer les eaux du Pacifique Sud à la recherche de la mythique Terra Australis Incognita. De ce voyage, le jeune Joseph Banks, naturaliste et important mécène de la mission, rapporta les premiers spécimens d’eucalyptus en Europe.

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LA CASA DE VELÁZQUEZ ET L’ ACADÉMIE DE FRANCE À MADRID

LA CASA DE VELÁZQUEZ Institution relevant du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la Casa de Velázquez fait partie du réseau des cinq Écoles français à l’étranger (EFE). Elle a pour particularité de soutenir conjointement la création contemporaine et la recherche en sciences humaines et sociales.
Depuis sa fondation il y a près de cent ans, la Casa de Velázquez oeuvre à la faveur des échanges culturels et universitaires, affirmant ainsi son rôle majeur dans le champ de la mobilité internationale. Elle déploie tout au long de l’année un vaste programme de bourses et de résidences, piloté par les deux composantes de l’établissement :

- L’Académie de France à Madrid coordonne les dispositifs destinés aux artistes, émergents ou confirmés, autour d’un grand éventail de disciplines : architecture, arts plastiques, cinéma, composition musicale, photographie et vidéo.
- L’École des hautes études hispaniques et ibériques accueille des chercheurs aux profils variés dont les travaux portent sur la péninsule Ibérique ou ses liens avec les aires latino-américaine et maghrébine.

La Casa de Velázquez joue en outre un rôle majeur dans la diffusion et la valorisation du travail réalisé en résidence à travers une programmation riche et variée, s’appuyant sur un vaste réseau de partenaires internationaux.

L’ACADÉMIE DE FRANCE À MADRID est un espace privilégié qui accueille chaque année en résidence une trentaine d’artistes d’origines géographiques et culturelles diverses. Tous les ans, treize membres artistes sont sélectionnés pour développer en résidence leur projet de création. Avec eux, deux boursiers espagnols, respectivement nommés par la Ville de Valence et la Diputación Provincial de Zaragoza, sont également accueillis pour un an. Des temps de résidence plus courts sont aussi proposés tout au long de l’année, grâce à un tissu de bourses en collaboration, permettant des séjours de deux à six mois. La diversité des artistes accueillis relève d’une double mission de l’Académie de France à Madrid : soutenir les talents émergents dans l’affirmation de leur pratique et donner les moyens à d’autres, déjà reconnus, de parcourir des pistes de travail inédites.

L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS

L’une des cinq académies composant l’Institut de France, l’Académie des beaux-arts encourage la création artistique dans toutes ses expressions et veille à la défensedu patrimoine culturel français. Elle poursuit ses missions de soutien à la création en aidant de très nombreux artistes et associations par l’organisation de concours, l’attribution de prix, le financement de résidences d’artistes et l’octroi de subventions à des projets et manifestations de nature artistique. Instance consultative auprès des pouvoirs publics, l’Académie des beaux-arts conduit également une activité de réflexion sur les questions d’ordre artistique lors de ses séances hebdomadaires. Afin de mener à bien ces missions, l’Académie des beaux-arts gère son patrimoine constitué de dons et legs, mais également d’importantes fondations culturelles telles que la Fondation Paul Marmottan (Musée Marmottan Monet et Bibliothèque Marmottan), la Fondation Claude Monet (Giverny), la Villa Ephrussi de Rothschild (Saint-Jean-Cap-Ferrat), la Fondation Jean et Simone Lurçat (à Paris), la Fondation Dufraine (à Chars) et la galerie Vivienne (à Paris) dont elle est copropriétaire. Elle entretient en outre une politique active de partenariats avec un important réseau d’institutions culturelles et de mécènes.
Constituée autour de l’idée de pluridisciplinarité, l’Académie des beaux-arts réunit soixante-trois membres répartis au sein de neuf sections artistiques, seize membres associés étrangers et soixante-trois correspondants. Son secrétaire perpétuel est Laurent Petitgirard, membre de la section de composition
musicale, depuis le 1er février 2017.

Exposition du 16 janvier au 2 février 2020
Du mardi au dimanche de 11h à 18h - Entrée libre
Académie des beaux-arts - Pavillon Comtesse de Caen
27 Quai de Conti - 75006 Paris

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