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Du 17 novembre 2022 au 26 mars 2023, le musée des Avelines, musée d’art et d’histoire de Saint-Cloud, présente une exposition sur l’artiste René Crevel.
Plus de 200 œuvres sont à découvrir : peintures, dessins, vases, mobilier et tapisseries.
René Crevel couvre pratiquement cinquante années de création : la première moitié du XX e siècle. Durant cette période, il est présent à tous les événements célébrant l’architecture et la décoration : le Salon d’Architecture Moderne (1923), l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes (1925) et l’Exposition universelle de 1937.
Le duo « confort » et « utopie » constitue la puissante trame d’un renouvellement de l’entreprise édilitaire et ornementale. Les artisans s’unissent aux artistes, les architectes aux décorateurs, les bâtisseurs aux peintres, dans une société que l’on souhaite plus harmonieuse et moins inégalitaire.
Crevel s’inscrit dans un contexte d’excellence qui traverse l’esprit de tous ses confrères du moment.
Ses créations rendent l’environnement urbain et domestique agréables et convoquent le souci de dépassement, ce qui le conduit à livrer des projets parfois impossibles à réaliser.
Nous vous proposons de découvrir cet artiste méconnu qui joua pourtant un rôle fondamental dans la refondation de l’architecture et du décor.
Biographie de René Crevel (1892-1971)
René Crevel est un artiste à la production prolifique. Tout à la fois architecte, décorateur et peintre, il est partisan d’un art total et incarne parfaitement la riche période de l’Art déco, qui s’étend des années 1920 à la Seconde Guerre mondiale.
Né à Rouen en 1892, Crevel dessine et peint. Dès son arrivée à Paris en 1913, il s’intéresse aux avant-gardes et notamment aux Nabis, au fauvisme et au cubisme, qui nourrissent son œuvre.
L’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, qui se tient à Paris en 1925, est déterminante pour Crevel : elle le propulse au panthéon des grands noms du nouveau style, l’Art déco, aux côtés d’artistes tel Jacques-Émile Ruhlmann.
Il s’installe à Saint-Cloud en 1928 et fait édifier une villa dans laquelle il réside pendant 35 ans. Il est très investi dans la vie sociale et artistique de Saint-Cloud. Il vit et travaille dans sa maison-atelier, chef-d’œuvre d’architecture. Citoyen à part entière, il met sa créativité et son énergie, ses compétences et sa notoriété au service de la population et de la municipalité, s’engage dans la vie civile, développe sans relâche la vie culturelle et artistique de la ville.
Il apparaît notamment comme l’un des plus grands architectes décorateurs de la période Art déco, aménageant de nombreux hôtels particuliers et intérieurs de magasins. Il s’intéresse à de nombreux domaines des arts décoratifs : panneaux décoratifs, vitrail, papiers peints, tissus, tapisserie, tapis, céramique ou encore le mobilier. Ses créations sont exécutées et diffusées par les plus célèbres manufactures et enseignes de son temps : la manufacture de Sèvres, les porcelaines de Limoges, les tapisseries d’Aubusson... Il conçoit également des costumes et décors de théâtre, notamment pour la pièce L’Atlantide, première adaptation théâtrale du roman à succès de Pierre Benoit (1919), jouée au théâtre Marigny en 1920.
René Crevel à Saint-Cloud
René Crevel s’installe à Saint-Cloud en 1928. Deux ans plus tôt il a choisi de construire sa villa au sommet d’un coteau, 2 chemin de Suresnes. Le site offre un superbe panorama sur le bois de Boulogne et au loin sur la Tour Eiffel. Maison d’architecte d’inspiration moderniste, la villa a été conçue et mûrement réfléchie par Crevel pour abriter son foyer et son atelier d’artiste.
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Peu après son installation, il prend rapidement ses marques dans la cité. Il fait de nombreuses rencontres, tisse des liens d’amitié avec ses concitoyens, s’engage bientôt dans la vie civile et artistique.
Il fréquente entre autre Émile Piquerez, inventeur d’un procédé de graissage de moteurs, fondateur et administrateur de la Société industrielle Técalémit avec qui il partage la même passion pour l’automobile.
Lorsqu’en 1932 Émile Piquerez implante en plein cœur de Paris, tout près des Champs-Élysées, la station Super-Service Técalémit « la plus moderne du monde », il fait appel à René Crevel qui conçoit pour la première fois un bar entièrement en métal, décor et mobilier.
À Saint-Cloud, René Crevel se lie aussi rapidement d’amitié avec le docteur François Debat, président-directeur général des Laboratoires médicaux et pharmaceutiques de Garches. Homme de sciences et chef d’industrie, ce dernier est également un esthète, protecteur éclairé des arts et des lettres. En 1936, Crevel est aux côtés de François Debat qui crée le syndicat d’initiative de Saint-Cloud et de Garches et organise le premier Salon de peinture à la Mairie-Musée de Saint-Cloud.
En cette fin des années trente, alors que la firme est en plein essor, Debat confie à Crevel la tâche d’édifier des bâtiments d’habitation pour les salariés de ses laboratoires à Garches.
À la même période, Crevel élabore un grand projet de réaménagement de Saint-Cloud en bordure des rives de la Seine. Après trois ans de travail, avec la collaboration de l’architecte Lucien Lepeltier, il termine les plans au début de l’année 1941. Ce projet d’ampleur ne pourra être mis en œuvre.
Pendant l’Occupation, Crevel s’engage pour venir en aide à la population, de plus en plus touchée par la pénurie alimentaire. En 1941, il transforme une péniche qui servait à la belle saison d’école de natation pour en faire une cantine, la Cantine des Coteaux. La même année, Crevel occupe la fonction d’architecte à l’hôtel de ville de Saint-Cloud.
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En mars 1942, après avoir exercé ses fonctions pendant quelques mois, il démissionne « volontairement après certains démêlés avec les autorités occupantes ». Il quitte Saint-Cloud pour Saint-Cyr-sous-Dourdan, où il réside jusqu’à la Libération.
Dès son retour en 1944, et pendant les cinq années suivantes, il remet en état et transforme les villas du Dr Debat et de nombreuses personnalités à Saint-Cloud.
Au lendemain de la guerre, Crevel s’investit de plus en plus dans la vie artistique de la cité. En 1946, il fonde le Salon d’Art de Saint-Cloud, qui devient rapidement l’un des plus importants de la région parisienne. Peintre, il revisite les lieux qui l’ont toujours inspiré, variant inlassablement les vues du Parc et des bords de Seine. Composition, teintes nuancées et jeux de lumière donnent une atmosphère méditative à ses aquarelles. Pendant trente-cinq ans, il a vécu et travaillé dans sa maison-atelier, chef-d’œuvre d’architecture Art déco. Citoyen à part entière, il a mis sa créativité et son énergie, ses compétences et sa notoriété au service de la population et de la municipalité, s’est engagé dans la vie civile, a développé sans relâche la vie culturelle et artistique de la ville.
René Crevel architecte
Formé dans des cabinets d’architectes à Fécamp, René Crevel s’installe à Paris en 1913. Durant toute sa carrière, il est à la recherche d’une Arcadie aussi poétique qu’insaisissable et ambitionne de concevoir la ville des temps modernes.
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Il s’affirme comme une figure montante du style Art déco à l’issue de la première guerre mondiale. En 1923, il réalise la maquette de sa future maison-atelier. Cette Villa, aujourd’hui disparue, se situe sur les coteaux de Saint-Cloud. Il y vit de 1928 à 1963. Dans cet intervalle, Crevel mène différents projets. Dès 1930, il réalise les premiers « autos-relais » modernes et un modèle standard de station-service qui jalonnera les grandes routes de France. Pour l’exposition universelle de 1937, il conçoit le Palais de l’Artisanat.
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En 1938, il crée la société « Idées de France » et met au point un programme de maisons fonctionnelles et esthétiques. Son discours architectural s’infléchit vers le régionalisme, afin de s’ancrer davantage dans le terroir. En ce sens, il imagine le réaménagement de la rive de la Seine à Saint-Cloud (1938-1941) et entreprend la réalisation de la Cité ouvrière de Garches (1939-1956) pour les salariés des laboratoires pharmaceutiques de son ami le docteur Debat.
Agréé par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) après la Seconde Guerre mondiale, il mène dès 1950 des travaux financés par l’État pour les sinistrés. Fustigeant à la fois la concentration des grands ensembles et l’uniformisation des lotissements sans âme, il appelle à repenser l’architecture comme discipline de création au service des besoins et du bien-être de tous.
Le décor mural
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Farouche adversaire du mur nu et de l’édifice purement fonctionnel, René Crevel affirme rapidement la légitimité du panneau décoratif dans le contexte architectural. Dès les années vingt, il conçoit de somptueux intérieurs où il déploie ses motifs de prédilection dans la veine des paradis perdus de Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) et de Maurice Denis (1870-1943) : une nature abondante peuplée d’oiseaux, de faunes, baigneurs et cavaliers. Il agence et décore entièrement le Théâtre de l’Avenue (1924), la librairie Le Temps retrouvé (1927) et l’Hôtel de Paris (1929). Nommé architecte décorateur de la Société des Grands Hôtels, il intervient ensuite dans les palaces parisiens comme l’Hôtel Continental, quartier Vendôme, où il crée le restaurant Les Tuileries (1931), l’Hôtel Astoria, ou à Monte-Carlo, l’Hôtel de Paris (1934). Jusqu’aux années 1940, Crevel mène également d’innombrables projets pour magasins, boutiques de luxe, bars et brasseries parisiennes.
Au fur et à mesure, Crevel expérimente toutes les techniques, des plus traditionnelles et artisanales aux procédés les plus innovants de l’industrie pour enrichir son expression et élargir le champ de sa création. La liaison du Beau et de l’Utile fait consensus dans chacune de ses réalisations. La production en série répond à l’une de ses aspirations fondamentales : diffuser la création contemporaine en la mettant à la portée d’un plus grand nombre.
L’art de l’ameublement
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L’Exposition de 1925 le consacre comme l’un des créateurs les plus novateurs. Ce succès lui ouvre de nouvelles portes ; fait naître des collaborations fructueuses avec fabricants, industriels, entrepreneurs ; suscite de grands projets de décoration. Crevel travaille ensuite régulièrement avec les manufactures de Sèvres et de Limoges, au premier rang desquelles Bernardaud et Haviland & Le Tanneur, et contribue aussi au renouvellement de l’art de l’émail, en s’associant à Jules Sarlandie, maître émailleur à Limoges. Dès 1929, la collaboration privilégiée qu’il entretient avec lui donne naissance à des œuvres d’exception diffusées dans le monde entier.
L’artiste crée aussi du mobilier. Il culmine au Salon d’Automne de 1928 avec une salle à manger, ensemble en bois et métal, à dominantes vert et jaune, dont il est ici présenté un siège. Crevel respecte la structure et la logique fonctionnelle du meuble, et y associe des formes simples, aux lignes élégantes, ornées sobrement. En 1945, dans le cadre de la Reconstruction, il crée les « meubles montables S.O.S. ». Peu coûteux et produits en série, ces meubles préfigurent le mobilier en kit qui fait aujourd’hui la fortune de grandes enseignes marchandes.
René Crevel et le spectacle
La salle de spectacle est le lieu d’évasion par excellence et un terrain de jeu idéal pour celui qui veut expérimenter des formes artistiques originales. René Crevel est certes architecte et décorateur d’intérieur, mais il est aussi sollicité pour créer costumes et scénographies.
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À son arrivée à Paris en 1913, Crevel découvre un monde du spectacle en plein renouveau. Le phénomène le plus marquant à ce moment-là est le triomphe des Ballets russes, arrivés à Paris en 1909. D Crevel est aussi fasciné par une autre forme de spectacle : le cinéma. Il s’inspire de son esthétique et de ses chefs-d’œuvre dans son travail de peintre en proposant notamment une variation autour du film de Carl Theodor Dreyer La passion de Jeanne d’arc sorti en 1928 et salué par la critique comme l’un des monuments du cinéma muet pour son intensité et sa stylisation.
Peintre et dessinateur
La peinture et le dessin tiennent une place capitale dans l’œuvre de René Crevel.
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Il s’intéresse aux courants les plus novateurs et explore plusieurs voies. Il est d’abord influencé par le japonisme et le cloisonnisme chers aux Nabis dont il adopte les aplats de couleurs franches cernées de noir. Son style s’affirme au sortir de la Première Guerre mondiale, en premier lieu à Triel-sur-Seine dont il peint une suite de tableaux au graphisme expressif et aux tons fauves ; puis à Fécamp où son expression se fait très synthétique, aux marges de l’abstraction, et sa palette plus nuancée. Nus, cavaliers et baigneurs donnent naissance à de nombreux motifs dans son œuvre décoratif. Au tournant des années 1930, de la même manière, Crevel peint des paysages idéalisés peuplés de personnages imaginaires. Il s’oriente aussi vers un réalisme simplifié et poétique, qui le conduit à observer la vie quotidienne et les métiers. Impliqué dans la vie artistique de Saint-Cloud, qu’il dessine à l’aquarelle et peint à plusieurs reprises, Crevel fonde le Salon d’Art de Saint-
Cloud en 1946. Président de la Société des Artistes Clodoaldiens et Vice-Président des Amis de Saint-Cloud, il se consacre, les années suivantes et jusqu’à son départ en 1963, à promouvoir localement l’art et les artistes.
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Programmation en lien avec l’exposition
Visites guidées, concerts, conférences ou encore ateliers pour les enfants... Retrouvez la programmation
des activités liées à l’exposition sur le site Internet du musée des Avelines : www.musee-saintcloud.fr
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INFORMATIONS PRATIQUES
Musée des Avelines, musée d’art et d’histoire de Saint-Cloud
Jardin des Avelines
60, rue Gounod - 92210 Saint-Cloud
01 46 02 67 18
musee-avelines@saintcloud.fr
www.musee-saintcloud.fr
Musée ouvert du mercredi au samedi de 12h à 18h
Dimanche de 14h à 18h
Fermé du 24 décembre au 3 janvier inclus
Source : M. G. Relations presse - Community Manager - Service Communication. Reçu boite mail le 10 oct 22
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