Après la visite de l'église, puis du musée que l'on verra prochainement, place au spectacle avec un la visite de palais des fêtes et puis le concert final des journées du patrimoine 2023.
LES REMPARTS
Devenu comte de Roussillon en 1172 à la mort de Girart II, le roi Alphonse II d'Aragon s'attache à renforcer la zone frontalière Nord de son territoire, en tissant un important réseau d'alliances et en améliorant les dispositions défensives de cette région, tant sur le plan militaire (création de la place fortifiée de Salses) que civil, par la création d'enceintes villageoises.
Le 23 octobre 1172, l'abbé de Lagrasse et les habitants de Rivesaltes obtiennent ainsi l'autorisation d'édifier une enceinte fortifiée. Le regroupement de l'habitat se fait alors autour de l'église Sainte-Marie et de son cimetière, située plus en hauteur. L'église Sainte-Marie devenue église paroissiale prendra par la suite le vocable de Saint-André.
Il n'existe pas, dans l'état actuel des connaissances, d'indications sur la date et la durée de la construction des remparts. Cependant, en 1375, l'enceinte villageoise est gunlifiéo de fortalicium de Rippisaltis (C.L. Salch, A. Catafau), montrant qu'il s'agit d'ores et déjà d'un ensemble défensif cohérent et probablement achevé. Les remparts jouent un rôle important dans l'histoire de Rivesaltes, tout au long de la longue succession de troubles qui constituent l'histoire du Roussillon jusqu'au traité des Pyrénées en 1659 .
Et ... Charles VIII (...) envoya vingt milles hommes dans le Roussillon (1496), usa de représailles et s'empara de Rivesaltes après avoir rasée une partie de ses remparts (F. Castello et A. Llouquet)
LA LÉGENDE DU BABAU
Au XIIe siècle, le four communal était aménagé non loin des murailles surplombant l'Agly. Non loin de ce four, le rempart présente une ouverture de taille moyenne par laquelle les habitants de Rivesaltes jetaient les ordures. Sa proximité au four lui vaut le nom d'el forat del forn, «trou du four». Ce dernier fait de nos jours, l'objet d'une fête populaire, ayant lieu tous les ans durant le mois d'août, basée sur une légende du XIIIe siècle, l'histoire du Babau. La naissance de la légende du Babau se passe la nuit du 2 au 3 février 1290, veille de la Saint-Blaise. Durant cette nuit sans lune, un grand bruit réveille la population, ponctué de cris et pleurs d'enfants. Un hurlement rauque vient clôturer ces cris de douleur, un silence pesant prenant place. Six enfants ont disparu, enlevés semble t-il par un monstre surgit de l'Agly qui s'était faufilé par le forat del forn.
La bête sévit deux nuits durant. La ville de Rivesaltes décide de remettre en place des veilleurs sur les sept tours de l'enceinte. Une énième nuit, les gardes voient surgir des berges un monstre, similaire à un iguane géant, couvert d'écailles, d'une longueur de 80 à 100 pams.
Un des gardes, interrogé par le conseil de la ville, en état de choc, ne peut que répéter
Vavau (il a, il a...), donnant à la créature son nom actuel de Babau Le seigneur des Fraisses et Périllos, Galdric Trencavent, bel homme à la fière allure, décide de venir au secours des Rivesaltais. Une nuit, il attache comme appât un jeune porc, non loin du forat del forn. A l'approche du Babau, le seigneur Galdric de Tren-cavent lui décoche une flèche au fond de la gorge. Blessé, le monstre replonge dans le lit de l'Agly.
Quelques jours plus tard, une rumeur se diffuse, un monstre échoué près d'Ortalanes a succombé à ses blessures. Il s'agit semble t-il du Babau. Une commission, allant vérifier ces dires, en ramena trois côtes. La première côte fut déposée dans l'église Sainte-Marie, la seconde côte dans l'église Saint-André. La troisième côte fut offerte en remerciement au seigneur Galdric de Trencavent.
De nos jours, contribuant à la diffusion de ce patrimoine populaire, une côte géante, dite du Babau, est exposée à l'Office d'Animation et du Tourisme de Rivésaltes: sa présence montre la survivance de la légende du Babau et son importance dans l'esprit des Rivesaltais.
Le forat del forn et la portion de muraille qui le porte sont partie prenante de cette légende, et par conséquent l'un des points forts de la visite et de l'animation culturelle du centre ancien de la ville.