Bienvenue à Notre Dame de Roure , un lieu très loin des grandes routes et pour y arriver il faut prendre une petite route qui tourne beaucoup . J'ai visité ce lieu le 24 décembre . L'information qui suis se trouve dans l'église . A peu de distance de Céret, en face du village de Reynès, on voit au milieu des montagnes couvertes de vignes et de chênes verts, un monticule gracieux surmonté d'une blanche chapelle. Un sentier serpentant sur le flanc des collines y amène le pèlerin. Au milieu des terres brûlées, on découvre enfin une fontaine , puis, à quelques pas, en face, le village qui s'étage sur la croupe du monticule , au pied de la chapelle.
Celle-ci est bien petite , mais d'aspect fort gracieux . L'extérieur se compose d'un bâtiment en rectangle , surmonté d'un petit clocher en bretèche : l'abside est semi-circulaire en saillie au dehors .
Au dedans, c'est une nef. Précédée d'un petit vestibule, avec une tribune au fond. L'autel se compose d'un retable , avec des peintures dans les encadrements de panneaux. Ce retable est assez gracieux . Mais il cache l'abside, devenue la sacristie, à la voûte de laquelle se voit encore les restes d'une ancienne peinture . Au dessus de l'autel, se trouve l'image de Marie . Ce n'est point là évidemment la statue primitive , car il n'y a pas , sous les vêtements de soie , qu'un buste informe , de date bien récente . L'usage d'habiller les Vierges peut être assez antique dans l'église , mais ce qui est certainement récent , en Espagne et dans tous les anciens pays de domination espagnole , c'est l'usage de faire des statues incomplètes , sortes de mannequins destinés à être habillés .
Le pèlerinage , qui dépend de la paroisse de Taillet , doit son nom à la découverte de l'image de Marie dans le tronc d'un chêne vert , appelé Roure en Catalan . Les chênes-verts abondent , en effet , dans tous les taillis voisins , et nous venons de traverser précisément le bois appelé encore Champ de Marie , où eut lieu , dit-on , la merveilleuse découverte . On montre , dans une armoire placée à gauche du maître autel , un reste du tronc de chêne , qui dit être celui de l'invention . On coupe pour les pèlerins quelques fibres de ce bois , que les malades de la fièvre plongent pieusement dans leur boisson , pour demander leur guérison à Marie .
Le père Camos signale , parmi les chapelles particulières du diocèse d'Elne , Notre Dame de la Roura , sur le territoire de Taillet . Et il en raconte l'origine légendaire : "On dit que ce fut un boeuf , de la maison appelée Maspuig , qui fit découvrir la statue au sommet d'un chêne dont il s'approchait souvent , jusqu'à ce que la petite bergère qui le gardait s'en fut enfin aperçue . Vers l'an 1100 , on lui construisit une chapelle , par les soins de l'abbé de Vallbonne , de qui ces terres relevaient . On fait sa fête à la Nativité avec un grand concours et aussi à l'Annonciation ."
L'église pouvait bien être construite à cette époque , car ses fortes murailles et sa voûte indiquent une haute antiquité , mais elle ne put appartenir à l'abbaye de Vallbonne avant la fondation de celle-ci , en 1242 . Elle dut être un des fiefs qui lui furent primitivement cédés .
Un acte de 1381 constate la visite de Raymond , abbé de Vallbonne , à la chapelle de la Royra ou Roura .
Au siècle suivant , de nombreux testaments sont faits en faveur de cette église et en particulier celui des deux frères Pierre et Bernard de Terminis .
Les goigs font mention d'un saint évêque venu pour consacrer ce temple . Un vieillard de Taillet se souvient fort bien d'avoir vu , dans son enfance , le texte de l'acte de cette consécration , que l'on conservait dans une bourse suspendue à l'intérieur de l'église .
En 1578 , l'abbaye de Vallbonne tombant en décadence , Notre-Dame de la Roura devint une possession des seigneurs d'Oms et fut desservie par un bénéficier . Nous connaissons le nom de deux d'entre eux : Joachim Balderan , en 1715 , et , en 1768 , Jean-Laurent d'Aguillon , précédemment bénéficier de Saint Jean , de Perpignan .
La statue de la Vierge et les deux cloches de l'ermitage furent sauvées du vandalisme révolutionnaire , en 1793 , mais cette statue a disparu depuis pour faire place au simulacre dont nous avons parlé . Quelques-uns croient que cette statue primitive est celle de l'autel latéral , qui n'a point d'ailleurs les caractères d'une statue antique .
On prie volontiers dans la petite chapelle de la Roura , où tout est riant et gracieux .
Le paysage est grandiose . De toute part , on domine un entassement de vallées et de collines , d'où monte , sous les rayons d'un soleil de feu , la pénétrante odeur des cistes . A la droite et à la gauche de l'humble sanctuaire , s'élèvent d'autres montagnes , qui semblent lui faire une couronne d'honneur , et parmi elles , celle du nord , qui cache le Canigou . Si la vue est bornée de ce côté , on se dédommage en plongeant le regard au levant , vers la plaine du Tech , dont on suit le cours capricieux entre Amélie-les Bains et Céret . Puis , la plaine s'ouvre vers Saint-Jean-Pla-de-Cors , et on devine là-bas , au pied de l'Albère , la Méditerranée , dont le bleu se confond , dans la légère brume , avec celui du ciel .L'histoire se termine , je rajoute que la porte est superbe et de style roman , les photos que je montre sont prises de l'église à la route qui va à Taillet . Une seule a été oubliée c'est la vue sur Céret depuis l'église . Cette route est magnifique ! Pour terminer l'article , des lamas , ils sont superbes .
Bon faire des photos en voiture , n'est pas facile , comme 2 photos sont un peu ratées , elles ont été retouchées par ordinateur en mode solarisation .