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Autour de

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Je vous propose de voir mes photos dans des reportages photos. Nature, Promenades, Fêtes, Expositions ....


espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

Publié par Lemenuisiart sur 28 Septembre 2016, 07:22am

Catégories : #manifestations, #C'est grâce à vous, #muséum, #presse, #ours

espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

Informations pratiques pour voir l'exposition au Muséum national d’Histoire naturelle "espèces d’ours !" Ce sera du 12 octobre 2016 – 19 juin 2017 au Jardin des Plantes Grande Galerie de l’Évolution 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris 5e
Ouverture de 10h à 18h tous les jours — Tarif plein : 11€ - Tarif réduit : 9€ (billet couplé avec la visite de la Grande Galerie de l’Évolution). — Informations pour le public : 01 40 79 54 79 / 56 01
Site internet de l’exposition : especesdours.fr (dès le 5 octobre 2016)

espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

À la découverte des ours …


L’exposition Espèces d’ours ! développée par le Muséum national d’Histoire naturelle, est une véritable plongée dans le monde des ours. À travers cinq parties, le public peut approcher d’un peu plus près ces animaux sauvages et bousculer son imaginaire sur les huit espèces d’ours qui peuplent actuellement la Terre. Quelles sont leurs caractéristiques biologiques, leurs divers habitats, leur histoire évolutive, leurs relations avec les hommes, les mythes et légendes qui leur sont associés ? Et comment parler de ces animaux, références tantôt féroces, tantôt enfantines, sans évoquer les menaces qui pèsent sur eux et les enjeux liés à leur conservation ? Pour répondre à ces questions, plus d’une centaine d’objets issus des collections du Muséum mais aussi prêtés par des institutions extérieures sont présentés dans l’exposition. Parmi eux, il y a 25 spécimens d’ours naturalisés (22 issus des collections du Muséum national d’Histoire naturelle, 3 prêtés par le Muséum de Toulouse) et plus d’une vingtaine de pièces ostéologiques, dont 3 squelettes complets d’ours. Le visiteur peut ainsi naviguer entre ces objets d’une incroyable richesse et des dispositifs interactifs variés : bornes multimédia, projections, manipulations. La scénographie stylisée et épurée dessine, par ailleurs, un parcours fluide et aéré entre les différents univers. Un espace pédagogique attenant à l’exposition propose aussi plusieurs ateliers. Enfin, pour clôturer la visite, le public est invité à sortir de la Galerie afin de partir à la recherche des onze « ours » du Jardin des Plantes !

Grand panda © Hung Chung Chih / Shutterstock.com

Grand panda © Hung Chung Chih / Shutterstock.com

1 - LES OURS, QUI SONT–ILS ?


Quelles espèces composent la famille des ursidés ? L’ours blanc et l’ours brun sont bien connus mais cette famille compte en réalité huit espèces présentées ici sur un plateau central, pièce phare de la première partie : les quatre ours asiatiques avec le grand panda, l’ours à collier, l’ours malais et l’ours lippu ; les deux ours américains avec l’ours noir et l’ours à lunettes et enfin, les deux ours transcontinentaux avec l’ours brun et l’ours blanc. Pour les découvrir, plusieurs spécimens naturalisés sont exposés, agrémentés de cartes explicatives, de photographies grand format ou encore de jeux interactifs…

espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle
espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle
espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle
espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

Ils sont partout… ou presque !


Excepté le continent africain, ces huit espèces se partagent le monde, principalement dans l’hémisphère Nord, mais pas seulement puisque l’ours à lunettes et l’ours malais se sont aventurés au sud de l’équateur. Le visiteur prend ici conscience de la diversité des habitats des ours : banquise, forêt tropicale, montagne, plaine… une myriade de milieux pour huit espèces, dont les caractéristiques biologiques communes sont pourtant nombreuses.

 

Que mangent-ils ? Comment se déplacent-ils ? Et les petits ?


Quels sont les points communs entre les huit espèces d’ours ? Leur régime alimentaire, tout d’abord, qui les placent parmi les « omnivores opportunistes » capables de manger racines, insectes, fruits, petits ou grands mammifères, poissons… Mais il existe des contre-exemples, certains s’étant restreints à un régime unique (bambous, phoques). Puis, tout comme l’homme, les ours sont plantigrades : ils posent toute la surface de leurs pattes sur le sol. Cette caractéristique morphologique leur donne leur stature imposante et leur permet de se tenir à quatre pattes comme debout, d’être stables et de se déplacer rapidement ! Enfin, de nombreuses caractéristiques entourent le développement des petits oursons qui naissent aveugles et sans poils.

 

L’hiver dans une tanière


L’hibernation : quel sujet ! Cette merveille de la nature permet aux ours de ralentir le fonctionnement de leur corps pendant l’hiver. Au fond de leur tanière, ils s’endorment mais leur température baisse peu et leur cerveau reste actif en cas de danger ou de redoux. Ils ne mangent pas, ils ne boivent pas et ne font pas non plus leurs besoins : ils diminuent ainsi drastiquement leurs dépenses en énergie et passent l’hiver sans encombre…

Ours brun qui pêche © Gleb Tarro / Shutterstock.com

Ours brun qui pêche © Gleb Tarro / Shutterstock.com

 2- LES OURS ?


Cette seconde partie permet de répondre à de nombreuses questions sur la captivante histoire paléontologique et évolutive des ours : qui sont les ancêtres des ours actuels ? Quand sont-ils apparus ? Comment se sont-ils déplacés pour être présents dans de si nombreux territoires aujourd’hui ? Des réponses sont ici apportées grâce à des reconstitutions, à la présentation de fossiles, de montages de squelettes et d’arbres phylogénétiques mais aussi de bornes multimédia et de films d’animation retraçant notamment l’« Histoire de la famille Ours ».

Couvercle d’un pot de graisse d’ours, début du 20e siècle © M.N.H.N – Bernard Faye --- Jeunes ours à collier © Khrushchev Georgy / Shutterstock.com --- --- Jeunes ours bruns grimpant à un arbre © Erik Mandre / Shutterstock.com

Couvercle d’un pot de graisse d’ours, début du 20e siècle © M.N.H.N – Bernard Faye --- Jeunes ours à collier © Khrushchev Georgy / Shutterstock.com --- --- Jeunes ours bruns grimpant à un arbre © Erik Mandre / Shutterstock.com

À travers les âges… à travers les continents…

 

Il y a 35 millions d’années… C’est en Asie que sont découvertes les premières traces d’existence des ours. Ils ressemblent alors à des renards et autres coyotes en raison de structures dentaires et de morphologies assez proches. Cette similitude s’explique aisément, leur filiation étant la même : l’ordre des Carnivores (sous-ordre des Caniformes).

 

Il y a 34 millions d’années… Les premiers fossiles de la famille des ursidés (Filholictis, Cephalogale, Ballusia et Ursavus), découverts en Europe datent de cette période, et permettent de comprendre que l’ours de cette époque se déplace de l’Asie vers l’Europe suite à l’assèchement du bras de mer séparant les deux continents. Quelle diversification alors ! Plus d’une dizaine d’espèces différentes cohabitent. Et parmi elles, les ancêtres à l’origine des huit ours actuels.

 

Il y a 20 millions d’années… La migration des ours prend une nouvelle ampleur. Grâce à une intense glaciation en Arctique, ils passent en Amérique. La famille a conquis tout l’hémisphère Nord. De son côté, le groupe du grand panda, apparu il y a 17 millions d’années en Europe - et non en Asie - se diversifie, suivi du groupe de l’ours à lunettes apparu en Amérique du Nord il y a 10 millions d’années.

 

Il y a 8 millions d’années… Parallèlement à l’évolution du grand panda et de l’ours à lunettes, le développement de la calotte glaciaire arctique ouvre de nouvelles opportunités d’évolution. Apparaît alors le groupe commun des six autres ours actuels : les Ursus. Ils s’adaptent eux aussi à tous les territoires de l’hémisphère Nord.


Il y a 5 millions d’années... Le passage entre l’Amérique et l’Asie disparaît avec la formation du détroit de Béring. Les habitats se diversifient et les ours évoluent séparément. Ainsi, il y a 3 millions d’années, les différentes lignées connues aujourd’hui prennent place : l’ours lippu en Asie, puis l’ours brun en Eurasie, suivi de l’ours malais en Indonésie, de l’ours noir en Amérique du Nord et de l’ours à collier en Asie. Pendant ce temps, l’ours à lunettes, apparu bien avant, migre progressivement en Amérique du Sud. Enfin, il n’y a pas si longtemps (-500 000 ans), l’ours blanc se différencie de l’ours brun. C’est grâce à la découverte et à l’étude des fossiles, mais aussi aux avancées de la recherche, notamment en génétique, qu’il est aujourd’hui possible de mieux comprendre la longue évolution des ours jusqu’à nos jours.

espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

Qui était vraiment l’ours des cavernes ?


L’imaginaire collectif associe généralement l’ours des cavernes à un ancêtre sauvage et vorace de l’ours brun. Cela est bien loin de la vérité. En effet, bien que très ressemblants avec leur stature imposante (l’ours des cavernes devait mesurer près de 3 mètres debout et peser près de 500 kg), ils sont en réalité cousins, descendants tous deux de l’ours étrusque. Apparu en Europe il y a environ 150 000 ans, l’ours des cavernes possède des molaires broyeuses, caractéristique des espèces végétariennes. Son aire de répartition était très vaste sur le continent européen, du nord de l’Espagne à la chaîne de l’Oural en Russie. Disparu il y a 28 000 ans, il n’aurait pas résisté face aux bouleversements environnementaux. La présentation dans l’exposition de deux squelettes – deux spécimens exceptionnels, l’un debout et l’autre à quatre pattes, prêtés par le Muséum de Toulouse – permet aux visiteurs de mieux réaliser qui était vraiment cet ours un peu à part dans la culture populaire.

espèces d’ours au Muséum national d’Histoire naturelle

3- ET DES HOMMES


Pour évoquer les relations complexes qu’entretiennent les ours et les hommes, l’exposition propose deux séquences distinctes permettant d’appréhender des milliers d’années de vie en commun : la mythologie d’un côté et l’histoire de l’autre. À travers costumes et objets rituels, contes et illustrations, le visiteur pénètre tout d’abord dans un monde de légendes. Puis la réalité reprend sa place grâce à un parcours chronologique de la Préhistoire jusqu’à nos jours, en Europe, en Russie et en Amérique du Nord. Ce parcours reflète toutes les représentations de l’ours brun qu’ont pu avoir les hommes occidentaux : ours chassé, vénéré, diabolisé, dompté et récemment réhabilité. La présentation d’objets préhistoriques, d’oeuvres réalisées tout au long des siècles, ou encore de photographies et cartes postales, sans oublier une vitrine d’ours en peluche, explicitent cette grande histoire…

En Russie : Invasion d’ours, Le Petit Journal, 26 novembre 1892 © M.N.H.N – Bernard Faye

En Russie : Invasion d’ours, Le Petit Journal, 26 novembre 1892 © M.N.H.N – Bernard Faye

Mythes et rites


Que de représentations, d’histoires, de légendes associées à la figure de l’ours ! Au fil des siècles, des relations étranges se créent… Tout un imaginaire en découle, un imaginaire empreint de mythologies et de cérémonies ancrées dans les différentes cultures du monde. Mais pour quelles raisons cet animal prend-il une place si particulière ? Tout semble converger vers une première explication esthétique ; l’ours et l’homme se ressemblent physiquement, tous deux peuvent se tenir debout. L’ours serait donc en quelque sorte un double de l’homme, plus féroce et capable de conquérir le coeur et le corps des femmes… De nombreuses légendes en attestent, évoquant des liaisons ours-femmes comme une transposition humaine de l’animal sauvage. L’un des contes traditionnels les plus connus sur ce thème est pyrénéen : il s’agit de Jean de l’Ours, enfant mi-homme mi-ours. Cette histoire a été transposée sous de multiples noms à travers le monde. Mais ce n’est pas tout… L’ours provoque aussi crainte et respect. Et les hommes, à travers de nombreux rituels, invoquent son esprit afin de limiter son courroux et obtenir son appui lors des activités de chasse et de pêche notamment. Aujourd’hui, en Europe et ailleurs, des « fêtes de l’ours » célèbrent l’animal dans une liesse populaire. Il y est souvent représenté comme une bête brutale, figure de la débauche humaine qu’il faut canaliser. Ces fêtes sont aussi le moment de célébrer le retour du printemps symbolisé par la sortie de l’hibernation de l’ours. Un folklore traditionnel, un moment culturel fort, qui perdure dans de nombreuses communautés, en particulier dans le sud de la France, mais aussi en Moldavie, en Allemagne, en Suisse, au Royaume-Uni, en Bolivie…

Les ours et les hommes à travers l’histoire


L’étude chronologique des rapports ours-hommes est étonnante. En se concentrant sur l’ours brun et l’ours des cavernes en Europe, le visiteur peut ici remonter le temps de la Préhistoire à nos jours etprendre conscience de la palette de sentiments et de comportements que l’homme a eus à l’encontre de l’ours.


La Préhistoire…


Les Néandertaliens (-350 000 à -30 000 ans) et les premiers hommes modernes (Homo sapiens, -45 000 ans) ont côtoyé les ours, bruns et des cavernes. Ils les ont peu chassés et n’ont qu’occasionnellement consommé leur viande et récupéré leur fourrure. Ils utilisaient parfois leurs dents et leurs os comme parures ou outils. Les représentations gravées et dessinées sont aussi passionnantes à découvrir. Dans l’exposition, un mur d’art pariétal en rassemble une dizaine, dont certaines très bien conservées (grotte Chauvet, grotte d’Ekain...). Pour d’autres, un dispositif interactif permet de faire réapparaitre leurs contours devenus quasiment invisibles avec le temps (grotte de Lascaux, grotte des Trois-Frères…).

 

Merveilleuse Grande Ourse : les légendes d’une constellation


Formée de sept étoiles, seule constellation visible en toute saison dans les cieux de l’hémisphère Nord, la Grande Ourse, souvent appelée « Chariot » ou « Casserole » est entourée de nombreuses légendes dont : La légende grecque : Le maître des Dieux, Zeus, tomba sous le charme de la sublime nymphe Callisto. Pour la séduire, il la dupa en changeant d’apparence. De cette union, Callisto donna naissance à un fils, Arcas. Lorsque l’épouse de Zeus l’apprit, elle se mit dans une grande colère et, pour la punir, transforma Callisto en ourse. Des années plus tard, Arcas rencontra l’ourse sans savoir qu’il s’agissait de sa mère. Il voulut alors la tuer mais Zeus intervint, stoppa Arcas dans son geste et le transforma lui aussi en ours. Il saisit alors la mère et son fils ours par la queue et les jeta au ciel. Ils devinrent ainsi la Grande et la Petite Ourse.
La légende iroquoise : Partis à la chasse, trois frères poursuivirent une ourse qui, ne pouvant plus leur échapper, gravit une montagne et sauta en direction du ciel. Dans cette course effrénée, les trois chasseurs l’imitèrent. Une poursuite visible dans le ciel puisque la constellation est bien composée d’un trapèze (l’ourse) suivi de trois étoiles (les chasseurs). Chez les Iroquois, elle porte le nom d’Okouari.

De l’Antiquité à la fin du XIXe siècle…


Pendant l’Antiquité, l’ours représente puissance, autorité et il est associé aux guerriers et aux rois. Puis, à partir de la deuxième moitié du Moyen Âge, il tombe en disgrâce. La montée du christianisme explique ce revirement. L’ours de l’Antiquité, alors considéré comme le roi des animaux, est trop associé au monde païen. Tandis que le lion prend sa place, l’ours devient un animal dangereux, destructeur, qu’il faut chasser ou dompter. Il représente aussi quelques péchés capitaux tels que la lubricité, la bêtise ou la gloutonnerie. C’est ainsi qu’il évolue jusqu’à la fin du XIXe siècle où il atteint même un statut quasi grotesque de bête de foire.
Le XXe siècle…
Au début du XXe siècle, tout change. Certes, l’ours conserve cette posture d’animal sauvage mais il prend une nouvelle dimension, plus attendrissante. L’exode rural limite les rencontres avec l’animal, qui s’est lui-même beaucoup raréfié ; il paraît moins dangereux et investit de nouveaux pans de la culture humaine. Il devient le personnage principal de nombreux livres et le jouet incontournable des tout-petits. L’ours devient un héros pour les enfants !

 

 

Estampe Ailuropus melanoleucus (A. Milne Edwards) © M.N.H.N – Bibliothèque centrale

Estampe Ailuropus melanoleucus (A. Milne Edwards) © M.N.H.N – Bibliothèque centrale

D’où vient le nounours ?


L’ours-jouet apparaît peu avant le XX e siècle, mais n’a alors rien de bien mignon. Rugueux et équipé d’une muselière, il rappelle les spectacles des montreurs d’ours. Mais une histoire vraie américaine change la donne. Lors d’une chasse en 1903, Théodore Roosevelt, alors président des États-Unis, ne parvient à tuer aucun animal. Pour ne pas rentrer bredouille, un ourson est finalement placé devant lui afin qu’il l’abatte. Mais « Teddy » Roosevelt ne peut s’y résoudre et épargne le petit. Un fabriquant de jouet se saisit de l’histoire et réalise alors une reproduction de l’ourson qui est à l’origine du fameux Teddy’s Bear (autrement dit « l’ours de Théodore » !).

4-  QUEL AVENIR POUR LES OURS ?

 

Pour parler de l’avenir des ours, il faut comprendre leur présent. Bien qu’ils ne soient pas tous dans une situation alarmante, ils font bien tous face à un environnement dégradé. Aussi, cette partie propose de faire un état des lieux général des huit espèces d’ours avant de découvrir des cas plus particuliers. Quelles espèces sont en danger ? Lesquelles se portent bien ? Quelles sont les principales menaces ? Quels programmes de conservation existent actuellement ? Qu’en est-il en France ? Pour répondre à toutes ces questions, des dispositifs didactiques sont proposés au public : projection sur grand écran d’un épisode du « Dessous des Cartes », photographies, fresques, espace « débat » ainsi qu’un squelette et trois spécimens naturalisés d’ours des Pyrénées dont l’incontournable ourse Cannelle.

Le contexte actuel


Aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle, l’état des populations d’ours varie d’une espèce à l’autre. Certaines sont très menacées, comme le grand panda (1 800 individus), d’autres voient leurs effectifs baisser progressivement comme l’ours à lunettes et l’ours malais (10 000 individus chacun), l’ours lippu (20 000 individus), l’ours blanc (25 000 individus) ou l’ours à collier (40 000 individus). Enfin, l’ours brun se maintient malgré une tendance à la diminution (200 000 individus) tandis que l’ours noir est celui qui se porte le mieux avec ses 900 000 individus.
Six espèces d’ours sur huit sont donc dans une situation préoccupante. Les causes sont multiples mais la menace principale reste la destruction et le morcellement progressifs de leurs habitats en raison de l’expansion de l’agriculture, de la déforestation et de l’urbanisation. Aussi, leurs territoires de chasse et de reproduction s’amenuisent. L’ours malais, par exemple, vit dans les forêts tropicales d’Indonésie et de Malaisie, deux des principaux producteurs de bois exotiques et d’huile de palme. L’ours lippu, lui, vit à basse altitude en Inde, pays où la population urbaine a explosé. Ainsi, non seulement son espace de vie s’amenuise, mais la proximité avec, les hommes entraîne des conflits de voisinage. Parmi les autres menaces, il y aussi le braconnage, qui concerne quasiment toutes les espèces, et le réchauffement climatique dont l’un des emblèmes est le célèbre ours blanc. Son territoire disparaît à vue d’oeil et avec lui sa principale source de survie, son compagnon de banquise, le phoque dont il se nourrit quasi exclusivement. La présentation de tous ces dangers, habituellement associés à d’autres espèces, permettent de réaliser que les ours, eux aussi, sont des animaux à protéger…

La survie des grands pandas


Le grand panda est l’espèce d’ours la plus menacée. Il reste moins de 2 000 individus. Il fut longtemps chassé pour sa fourrure et les conséquences furent catastrophiques. C’est pourquoi le durcissement de la réglementation à l’égard des braconniers permet aujourd’hui au panda d’être une espèce protégée et de vivre sans cette menace. Cependant, en 150 ans, le développement de l’agriculture a rapidement détruit leur environnement. Aussi, les forêts ont mué en zones agricoles le long du fleuve chinois, le Yang Tsé, poussant le grand panda à remonter toujours plus haut dans les montagnes pour se nourrir de bambous. Les chaînes de montagnes les isolent en plusieurs petits groupes, limitant aussi leur reproduction. Une petite victoire doit pourtant être signalée puisquedepuis quelques années, grâce aux actions de conservation, la population sauvage augmente légèrement. Par ailleurs, les programmes d’aide à la procréation des femelles pandas et d’accueil des petits dans des nurseries spécialement dédiées se sont développés. Ces programmes de reproduction en captivité ont permis la réintroduction de quelques pandas dans leur milieu naturel. Pourtant, ces actions restent encore trop limitées pour être suffisantes.

L’Ours des Pyrénées


L’ours brun, espèce à laquelle appartient l’ours des Pyrénées, n’est pas en danger. Avec ses 200 000 individus dont 50 000 en Europe (y compris la Russie d’Europe), l’espèce se porte bien malgré les menaces auxquelles elle doit faire face. Cependant, tous les pays européens ne sont pas dans la même situation et le cas de la France est particulier. Au milieu des années 1990, seuls cinq ours vivent dans les Pyrénées : leur disparition est imminente. Aussi, entre 1996 et 2006, huit ours provenant de Slovénie sont relâchés en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées. Le choix d’ours slovènes s’explique par la proximité de leurs habitats et de leurs caractères génétiques. À ce jour, une trentaine d’individus vivent dans les Pyrénées. Il ne reste cependant plus qu’un seul individu de la souche pyrénéenne originelle, Cannelito, dont la mère Cannelle, dernière ourse pyrénéenne, fut abattue en 2004 par un chasseur.
Bien que l’enjeu écologique d’une population endémique viable soit important, les traditions de pastoralisme de la région et les craintes d’attaques du bétail en font une question localement très sensible. Aussi, l’exposition propose des clés de compréhension sur l’ours brun dans les Pyrénées, son histoire, sa relation aux hommes, sa réintroduction… Le dispositif « Ours des Pyrénées : y es-tu ? » permet, grâce à plusieurs vidéos, d’avoir en main toutes les problématiques liées à ces programmes de réintroduction afin d’alimenter le débat de manière objective. Avec ce dispositif le visiteur est actif et peut sélectionner lui-même les films qu’il souhaite visionner.

5- Les OURS DU MUSÉUM


Une longue et fascinante histoire lie les ours et le Muséum. Chassés ou offerts, naturalisés ou présentés au public à la Ménagerie du Jardin des Plantes ou au Parc Zoologique de Paris, les ours historiques du Muséum sont incontournables. Les artistes s’en inspirèrent aussi grandement et aujourd’hui plusieurs de leurs oeuvres font parties des collections du Muséum. La dernière partie de l’exposition, un peu plus restreinte, présente ce trésor patrimonial à travers d’illustres ours naturalisés, des oeuvres d’art animalier ou des photographies anciennes qui embarquent le visiteur vers d’autres temps, en particulier au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Célèbres ours du Muséum


Depuis la création du Muséum en 1793, que d’aventures associant les ours à l’institution ! Ici, une sélection de quelques histoires extraordinaires mais bien réelles amènent tout d’abord le visiteur en Arctique dans les pas d’un grand chasseur, le duc Philippe d’Orléans (fin XIXe s.– début XXe s.) qui rapporta de ses voyages de nombreux trophées dont plusieurs ours blancs.
Puis, le voyage continue par le cadeau des États-Unis à La Fayette, héros français de la guerre d’Indépendance nord-américaine, un oursongrizzli (le premier du genre en Europe) que La Fayette donna au Muséum au début du XIXe siècle. Ou encore en Chine, avec le père Armand David, missionnaire et personnage incontournable de l’histoire du Muséum, qui rapportait de ses voyages en Asie de nombreux spécimens inconnus en Europe.
Il ramena un jour le grand panda, découvert grâce à lui par les Occidentaux à la fin du XIXe siècle. Ce premier spécimen (appelé type) du panda arrivé en Europe est aujourd’hui précieusement conservé au Muséum.
Enfin, quelle drôle d’histoire que celle de Li Li et Yen Yen, deux jeunes pandas offerts par la Chine à la France en 1973. Un petit mâle et une petite femelle destinés à faire de beaux bébés… Mais les deux pandas installés au Zoo de Vincennes (Parc Zoologique de Paris), étaient en fait deux mâles…

Les ours de la Ménagerie inspirèrent aussi des artistes tels qu’Emmanuel Frémiet (1824 - 1910), sculpteur, professeur de dessin au Muséum, au style très marqué. Ses oeuvres dans lesquelles l’ours et l’homme s’affrontent sont saisissantes, comme en attestent deux oeuvres qui interpellent les passants dans le Jardin et sur l’une des façades des Galeries de Paléontologie et d’Anatomie comparée. Et comme une mise en abîme de l’oeuvre de Frémiet, un autre sculpteur, Henri Greber, rendit hommage à son maître en le représentant en pleine création du Dénicheur d’oursons. Les deux oeuvres se confrontent dans le Jardin des Plantes à quelques mètres l’une de l’autre.
Un autre artiste bien connu s’est aussi inspiré des ours du Muséum, François Pompon (1855 - 1933) dont la célèbre sculpture grandeur nature de l’ours blanc aux contours lisses, presque candides, marque les esprits. Le Muséum détient le plâtre original créé en 1922, installé depuis peu au Musée de l’Homme, ainsi qu’un moulage présenté dans la Grande Galerie de l’Évolution. Une version réduite est présentée dans l’exposition Espèces d’ours ! Bien qu’exposée dans de nombreuses institutions, l’oeuvre sculptée de Pompon a été léguée au Muséum.

 

L’exposition continue…


Cette introduction aux ours historiques du Muséum invite enfin le public à continuer sa visite à l’extérieur de l’exposition. Grâce à un plan « Parc’Ours » offert à la fin de la visite et disponible à l’entrée de toutes les galeries, chacun peut partir à la découverte des autres représentations d’ours au Jardin des Plantes. Elles sont onze dans cinq lieux distincts.

Les 11 « ours » du Jardin des Plantes Grande Galerie de l’Évolution
1. Ours blanc de Pompon (sculpture, copie). Niveau 0 - Milieux marins
2. Ours blancs du duc d’Orléans (spécimens naturalisés). Niveau 1 - Nef centrale
3. Panda Li Li (spécimen naturalisé). Niveau 2 - Devant la salle des espèces menacées et disparues
4. Jeune ours brun des Pyrénées (spécimen naturalisé). Niveau 2 - Salle des espèces menacées et disparues Galerie de Minéralogie
5. Fresques de Biard. Murs de l’entrée de la Galerie de Minéralogie

Ménagerie
6. Anciennes fosses aux ours où se trouvent aujourd’hui les pandas roux et les binturongs. Ravin au fond du Jardin alpin
7. Ours de Guyot (sculpture). Pelouse de la Rotonde de la Ménagerie Jardin des Plantes
8. Le Dénicheur d’oursons de Frémiet (sculpture). En bas du labyrinthe face à la serre de l’Histoire des plantes
9. Frémiet ébauchant le dénicheur d’oursons de Greber (sculpture). En face de l’entrée des Galeries de Paléontologie et d’Anatomie comparée Galeries de Pal ontologie et d’Anatomie comparée
10. Squelettes d’ours. Dans le troupeau de la Galerie d’Anatomie comparée (rez-de-chaussée)
11. Squelettes d’ours des cavernes. Galerie de Paléontologie (1er étage)

6- AUTOUR DE L’EXPOSITION

 

Pour compléter la visite de l’exposition, le Muséum propose tout un programme associé au monde des ours : des conférences dont la conférence exceptionnelle de Michel Pastoureau le 17 octobre, des rencontres avec des chercheurs mais aussi des animations pédagogiques à faire en famille dans un espace dédié. Sans oublier une impressionnante exposition de photographies grand format d’ours en pleine nature par Vincent Munier dans le Jardin des Plantes à partir du 10 décembre.

Conférences, rencontres, ateliers , films…*
Conférence exceptionnelle Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution.
• Lundi 17 octobre à 18h L’ours européen : une histoire culturelle Michel Pastoureau, historien médiéviste français, auteur de l’ouvrage L’ours : histoire d’un roi déchu (Éditions Points, 2013)
Cycle de conférences En partenariat avec l’Université Permanente de Paris.
À 14h30 au Grand Amphithéâtre du Muséum 57 Rue Cuvier, 75005 Paris
• Mercredi 12 o ctobre Influence des glaciations sur l’évolution des ours Alexandre Hassanin, systématicien et Stéphane Peigné, paléontologue au Muséum
• Jeudi 13 octobre L’ours, de l’image au symbole pendant la Préhistoire Elena Man-Estier, conservatrice du Patrimoine (Ministère de la culture) et Patrick Paillet, préhistorien au Muséum
• Lundi 17 octobre Ours et hommes à l’époque préhistorique : entre science et mythologie Dominique Armand, préhistorienne,, chargée de collections (Université de Bordeaux)
• Mardi 18 octobre L’ours blanc et les Inuit Bernadette Robbe, ethno-éco-anthropologue au Muséum

• Jeudi 20 o ctobre L’ours des Pyrénées : un symbole en péril Patrick Haffner et Audrey Savouré Soubelet, mammalogistes (Muséum). Une expo, des débats
À 18h à l’Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution Des débats organisés avec des scientifiques de tous horizons : archéozoologue, ethnologue, biologiste…
• Lundi 5 dé cembre 2016 L’imaginaire autour de l’ours
• Lundi 27 février 2017 Comment l’hibernation chez les ours inspire la recherche médicale
• Lundi 20 mar s 2017 Ours, leur conservation en questions

Semaine festive ursine
« C’est le printemps, sortez de votre tanière ! »
Du 20 au 26 mars 2017 Plusieurs rendez-vous évènementiels seront proposés tout au long de la semaine autour de l’exposition, des ateliers, films, débats… dont :
• Samedi 25 mar s 2017 : Soirée Prédateurs Une table-ronde sur le thème « Ours, lynx, loup…, quelle cohabitation possible avec l’homme ? », suivie de visites thématiques dans les expositions temporaire et permanente de la Grande Galerie de l’Évolution.
Inscription sur le site web : mnhn.fr/agenda
• Dimanche 26 mars 2017 : Séance cinéma « Pousse Pousse »
Pour les 2-5 ans autour de la thématique de l’ours. Cycle de films Entre février et avril 2017, le Muséum national d’Histoire naturelle et le cinéma La Clef (situé à proximité du Jardin des Plantes) s’associent pour trois soirées « ciné-rencontres » hors les murs liées à l’exposition
Espèces d’ours ! Les projections seront suivies de rencontres avec des scientifiques du Muséum.
Plus d’informations sur especesdours.fr / mnhn.fr

A lire
Espèces d’ours ! L’album de l’exposition. Cet album invite à découvrir les huit espèces d’ours
à travers l’ensemble des thèmes développés dans l’exposition : biologie, paléontologie, évolution, mythes, rites, avenir des ours et spécimens historiques du Muséum… Ouvrage collectif. Éditions du Muséum national d’Histoire naturelle. 68 p., plus de 80 illustrations. 12€.
Revue Billebaude : « L’ours ». Ce numéro invite à redécouvrir les ours sauvages et imaginaires qui, au XXIe siècle, peuplent encore les forêts et les mythes. Pourquoi l’ours tient-il une place si singulière dans les cultures des hommes ? Quelle place lui reste-t-il aujourd’hui dans la nature ? Comment cohabiter avec lui ? Fidèle à son approche, Billebaude invite biologistes, écologues, historiens, philosophes, bergers et artistes pour mieux comprendre l’animal et la place du sauvage dans notre monde contemporain.
Ouvrage collectif. Éditions Glénat / Fondation François Sommer / Muséum national d’Histoire naturelle. 96 p., nombreuses illustrations. 19,90€.

À l’occasion de l’exposition Espèces d’ours !, une série de clichés de Vincent Munier consacrés à cet animal emblématique, sera exposée sur les grilles de l’École de Botanique du Jardin des Plantes. « Une forêt sans ours n’est pas une vraie forêt », disait le naturaliste suisse Robert Hainard. Et tous s’accordent aujourd’hui pour dire qu’une banquise sans ours n’est pas une vraie banquise non plus. Cette exposition est une invitation à découvrir l’univers des ours, bruns comme polaires, à travers le regard singulier du photographe naturaliste Vincent Munier.
Plusieurs années ont été nécessaires pour réunir ces images, réalisées tantôt sur les glaces de l’Arctique canadien et du Spitzberg, tantôt dans les forêts sauvages d’Europe de l’Est et de Scandinavie, ou même à l’ombre des volcans du lointain Kamtchatka… Aujourd’hui encore, l’ours est cet animal mythique qui a frappé l’imagination de nos ancêtres et s’est terré dans nos contes et légendes. Il est la bête sauvage par excellence, qui parfois fait naître la peur. Une peur utile d’ailleurs, gage de distance et de respect. Sur les traces du photographe, sachons à notre tour entrer à petits pas dans l’intimité des ours…
Du 10 décembre 2016 au 14 mai 2017 Sur les grilles du Jardin de l’École de Botanique – Jardin des Plantes. Gratuit.

Biographie Originaire des Vosges, Vincent Munier se passionne très tôt pour la nature. Il découvre la photographie animalière à l’âge de 12 ans aux côtés de son père, Michel Munier, défenseur de la nature lorraine. Depuis 2002, il a réalisé de nombreux voyages photographiques, dans sa quête de montrer la beauté des vastes espaces sauvages, où la nature n’est pas encore « apprivoisée » par l’Homme. Le grand nord canadien, la taïga russe, les hauts plateaux tibétains et les déserts arctiques sont des terrains qui le fascinent. Il cherche à les explorer en s’immergeant, comme l’animal, le plus discrètement possible dans la nature, à travers des expéditions engagées, en solitaire et en autonomie. Il est l’auteur de nombreux livres, articles et expositions dans différents pays.

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E
Un billet extraordinaire, merci pour toutes ces informations.<br /> Une expo qui m'aurait plu.<br /> Bonne soirée
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L
Je n'ai pas hésiter longtemps à le mettre celui là.
M
Une expo qui m'aurait intéressait, dommage que ce soit si loin de chez moi
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L
Pour moi aussi
N
L'article, déjà, est au top et si je n'étais pas si loin et si j'avais le temps je me serais fait un grand plaisir d'y aller, mais bon, faute de grives on manges des... Belle soirée
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L
Oui excellent article.
F
Bonjour, ça va, j'aurai le temps de la voir! auparavant il y avait des ours à la ménagerie de Paris; je ne sais pas si l'ourse du Jardin d'Acclimatation est encore en vie, probablement sinon ils auraient refait son enclos, je te souhaite une bonne soirée, bisous
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L
C'est bien j'espère que tu le dira sur ton blog après
J
Ça ça me plairait de le voir. Dommage que j'habite trop loin
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L
Comme pour moi
C
Une belle exposition et très instructive. C'est vrai qu'au détour d'une balade en forêt je ne serais pas fier d'en rencontrer un.<br /> Bonne journée<br /> @mitié
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L
Oui de loin, mais l'expo ne semble bien
T
Ca doit être super intéressant comme expo et on se fait certainement de fausses idées sur les ours!!!<br /> Bel après-midi
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L
je pense comme toi
L
Ils sont très beaux en photos, mais je n'aimerai pas tomber nez à nez avec un ours ! Merci pour ce beau reportage sur les ursidés.
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L
Comme c'est bizarre
T
Salut<br /> un superbe article pour ceux qui n'auront pas la chance d'aller au muséum.<br /> Bonne journée
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L
Je suis de ton avis
É
Je n'ai pas tout lu mais cette exposition sur les ours doit être très intéressante. Bonne journée !
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L
Moi oui et puis c'est très bien écrit
Z
Magnifique bille Christian, j'ai adoré. Bises et bon mercredi !
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L
Merci beaucoup

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