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Je vous propose de voir mes photos dans des reportages photos. Nature, Promenades, Fêtes, Expositions ....


A vos agendas : 35è fête du miel nouveau à Tautavel avec l'interview

Publié par Lemenuisiart sur 29 Avril 2024, 19:41pm

Catégories : #manifestations, #huguet, #tautavel

André Huguet et les abeilles.

André Huguet et les abeilles.

Le miel nouveau est arrivé

Il est vrai que les conditions météorologiques de ces dernières années avec une sécheresse extrême, un printemps 2024 sans pluie significative ont durablement perturbé le butinage de nos précieuses abeilles (la pluie douce du 29 avril a fait du bien, mais cela reste peu si c'est pour remplir l'Agly). Malgré ces difficultés, les apiculteurs ne désarment pas et continuent l’élevage des abeilles, afin de récolter le précieux nectar.

Le miel nouveau, c’est quoi ? Dans l’ouvrage « abeilles et miel en catalunya nord » de Jean-Marie Rosentein, on trouve mention de la 1è fête du miel nouveau instaurée le 3 juin 1989 et la définition de ce miel  » Il s’agit d’un miel récolté au printemps, mis en pot 48 heures après son extraction, afin de lui conserver tous les arômes fruité, de finesse, avec un léger goût de cire nouvelle : ses spécificités organoleptiques seront ainsi préservées durant les trois mois après la mise en pot. »

C’est à l’initiative de l’apiculteur André Huguet, grand maître de la confrérie des goûteurs de miel, que cette fête a vu le jour. Dimanche 5 mai, c’est la 35è édition. Pour fêter le miel nouveau, les ruches de Tautavel perpétuent cette journée conviviale avec un programme grand public. Le cru 2024 a été récolté le 2 mai sur les ruches de Corneilla la rivière et Baho, il sera extrait le même jour et mis en pot samedi 4 mai puis mis en vente dimanche 5 mai.

Un marché de produits de terroir sera sur l’espace de l’écomusée de l’abeille et du miel et des vignerons des Caves Plurielles, des producteurs et artisans seront présents et vous proposerons des dégustations et des conseils d’utilisation. La vente de miel nouveau en pots et en rayons débutera dès 9 heures.Animations sur l’apiculture à partir de 15 heures une projection vidéo sera au programme, suivie d’un débat avec le public et le sujet sur la confection d’un piège à frelons asiatiques sera fait. Ensuite, extraction du miel en public avec toute la passion de l’apiculteur qui vous fera partager à découvrir les abeilles butineuses. Une journée ou une dégustation du miel nouveau est un incontournable et qui vous permettra de découvrir tous les autres produits de la ruche comme le pollen, la gelée royale, hydromel, pain d’épice, confiserie au miel … Et la philosophie de l’apiculteur.

Autour des ruches vivantes.

Autour des ruches vivantes.

Édito : Parlons fleurs et nature

Si on parle des abeilles, l’apiculteur de Tautavel aime prendre la parole, mais si on regardait le problème différemment.

Disons-le clairement sans fleur, les abeilles ou les autres pollinisateurs n’ont rien à se mettre sous la dent.

En ce début de printemps, quelques pluies sont tombées, laissant peu d’eau dans l’Agly qui s’arrête encore à Estagel ou le Verdouble qui coule paisiblement, si on est à Tautavel. C’est justement dans cette dernière qu’il faut voir la végétation et on peut constater que le romarin est bien en fleurs, mais bien moins que normalement, le thym est faible, un peu de genêt et quelques autres fleurs par-ci, par-là. Et pas besoin d’être un grand expert pour dire que c’est très faible. Reste bien quelques jardins d’agrément arrosés, mais il en faut des fleurs pour nourrir les abeilles, papillons et compagnie. Sans eau pas de fleurs, et même si on en plante (il y a des aides pour ça), sans eau cela n’ira pas loin que l’on se dise.

Et visible dans nos communes, les bacs ou parterres de fleurs se transforment en pierres et les fleurs sont belles, certes, mais en fer. Les temps sont durs, et il serait bien de stocker l’eau, amener le trop-plein d’eau et les inondations ont été nombreuses et si a amenait l'eau en train par exemple, cette année, dans notre pays, mais l’eau n’arrive pas là où il le faut. En tout cas une chose est sûre, il faudrait investir si on veut un avenir.

Christian Séguié

Interview d'André Huguet "Le miel se raréfie dans les PO"

À l’occasion de la 35è fête du miel nouveau qui se déroulera à Tautavel. Dimanche 5 mai est le moment de faire le point sur les récoltes de miel du printemps. André Huguet, apiculteur depuis 60 ans, créateur des Ruches de Tautavel depuis 1986, membre du conseil d’administration du syndicat apicole de l’USAR, va répondre aux questions même si déjà les sécheresses consécutives et visibles sont visibles de tous.

Les médias, presse écrite, radio ou tv local ou national nous parlent des problèmes sur l’apiculture et plus particulièrement sur la sécheresse inédite actuelle bien de chez nous ? Et sur ce dernier point, une végétation avec si peu de fleurs doit être catastrophique.

André Huguet. Après trois années consécutives de sécheresse, le cheptel des apiculteurs s’est considérablement réduit suite à des mortalités hivernales en hausse et des colonies par assez populeuses pour butiner les fleurs de nos garrigues : romarin, thym, lavande maritime, elle aussi avec un faible potentiel nectarifère et pollenifère.

Pour la fête du miel nouveau, pourra-t-on déguster le miel et lequel ?

A.H Oui bien sûr, mais en quantité réduite. Une centaine de kilos de variété « Toutes fleurs » qui a été récolté sur la plaine du Roussillon sur mes ruchers de Forçà Réal et Corneilla la rivière. Ainsi que des miels de l’été dernier avec du tamaris, châtaignier et tilleul.

Les manifestations des agriculteurs français ont permis de témoigner de la détresse de la profession. Ont-elles débouché sur des solutions ?

A.H Les grosses exploitations agricoles ont obtenu quelques concessions notamment sur la réutilisation des pesticides … qui comme vous le savez desservent les abeilles et les revenus des apiculteurs.

Ou en est-on sur l’ensemble des aides existantes de la PAC et sur les calamités dans notre département pour les apiculteurs ?

A.H En ce qui concerne les calamités agricoles de l’année 2022, elles n’ont pas été prises en compte, ce qui a contrant la profession à aller en justice auprès du tribunal administratif. Celles de 2023 ont été prises en compte et sont en cours d’instruction. Les pertes de fonds au 30/06/23 ont été reconnues, mais à ce jour, on ne connaît pas le montant des indemnisations retenues par l’état. Les aides au repeuplement du cheptel 2023, réglées habituellement en décembre, ne le seront qu’à l’automne 2024. L’état avait promis qu’au 15 mars, toutes les aides seraient versées, c’est encore une promesse non tenue. Pour les aides MAEC (au maintien de la biodiversité). Elles deviennent de plus en plus restrictives. Cela provoque des trésoreries exsangues pour certains apiculteurs.

Vous dressez un avenir pessimiste pour la profession ?

A.H Au vu de la sécheresse qui persiste, il faut souhaiter que les transhumances de mai à novembre seront au rendez-vous des miellées : châtaignier, tilleul, rhododendron, toutes fleurs de montagne, callune, buplèvre, arbousier, inules, tamaris … Je ne suis pas de nature pessimiste, je dirais que je suis réaliste.

Si la sécheresse s’installe durablement, que préconisez-vous ?

A.H Bien sûr, changer les circuits de transhumance en nous éloignant de la sécheresse, à 150 kilomètres de Perpignan. On peut produire du miel, certes de culture céréalière : colza, tournesol, luzerne … Mais cela suppose une remise en cause complète. (nouveaux emplacements, longue distance, dépenses accrues) Il reste aussi la possibilité de réduire momentanément le cheptel, car il ne sert à rien de reconstituer et continuer à subir des pertes de fonds. Une idée à creuser : lors de la sécheresse de l’année dernière, les éleveurs bovins ont vendu une partie de leur cheptel faute de nourriture, mais ont perçu une rémunération financière. En ce qui concerne les apiculteurs des zones sinistrées successivement depuis 3 ans, l’on pourrait s’inspirer de cette mesure avec une participation des pouvoirs publics qui resterai à fixer. La diversification en apiculture est également une piste, mais il est plus facile de l’évoquer qu’à la réaliser. Je l’ait fait depuis 1986 avec la pollinisation, la plantation d’amandiers, de figuiers et de la vente directe de produits fermiers.

La passion de l’abeille, de la nature, de l’humain sont des qualités importantes, vous arrive t’il parfois de baisser les bras ?

A.H Oui, c’est indissociable, ils font partie intégrante de ma vie. Je terminerais cette discussion par deux souhaits : le 1er : acheter du miel directement chez l’apiculteur. Le 2è est une citation d’Hubert Reeves « Actuellement, l’homme mène une guerre contre la nature, s’il gagne, il est perdu »

L'extraction en public.

L'extraction en public.

Hommage à René, le poète de la confrérie des goûteurs de miel (par André Huguet)

La confrérie des goûteurs de miel des Pyrénées Roussillon a été créée le 30 septembre 1988 à la Casa Pairal au Castillet. A chaque cérémonie d’intronisation, un texte est lu par les membres à l’attention des personnes intronisées. Dernièrement ont eu lieu les obsèques de René GRAËLL. Collègue de travail, je l’avais sollicité pour écrire une partie de ce texte. La confrérie des goûteurs de miel, présente ses sincères condoléances à la famille de René, l’ami, le poète, auquel les abeilles continueront à perpétuer sa mémoire.

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