Un village de montagne pour un reportage fait dimanche 25 février 2024, aux premières heures de la journée. Un lieu au cœur d’un village d’histoire avec son église, ses petites rues ou ruelles, les pierres ou plus en extérieur ses chalets. La capitale du Capcir se mérite bien et elle est très active en ce week-end de vacances scolaires. C’est un village à 1500 mètres d’altitude, avec son église Sainte-Marie ouverte à la visite avec un Christ du 12è siècle, une vierge à l’enfant … , son office du tourisme, en tournant autour, on découvrira des anciennes photos très intéressantes sur les 50 ans de ski, ses commerces, ses artisans d’art, la location de skis … Pour les amoureux de nature, du village à la nature, les sentiers sont directs et la forêt est très agréable pour la randonnée. Tandis que pour les skieurs, une navette gratuite est à disposition.
Pour information, la balade sera faite au hasard de mon envie sans aucune information, le passage au point d'info sera pour le final et donnera envie d'un retour.
La montagne vous gagne, même si dans quelques minutes, les nuages masqueront les sommets. Sur les hauteurs de Formiguères.
Une sculpture en bois polychrome doré de 50 cm représentant une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle. Elle n'est visible que lors des processions à la Chapelle de Villeneuve (commune de Formiguères) lors des fêtes mariales.
Cette chapelle possède une source guérisseuse, une vierge à l'Enfant du XVIe siècle, un magnifique retable de 1735 (classés monument historique) des ex-voto...
La Vierge trône, l'enfant sur le genou gauche. Dans sa main droite, elle tient un globe rouge, l'enfant tient un globe identique dans sa main gauche. Les deux sont couronnés et vêtus d'une longue tunique dorée descendant jusqu'aux pieds.
Jusqu'au traité des Pyrénées (1659) la frontière du Capcir fut souvent transgressée, par les soldats français ou espagnols, les pillards, les brigands. Les châteaux de Puyvalador et Formiguères jouèrent correctement leur rôle de défense.
En 1588, une troupe de gens armés essaya en vain d'entrer dans le château de Formiguera. Dix ans après, ce même château se défend vaillamment contre les Français. Ils réussirent à entrer, mais un tiers seulement des attaquants en réchappa.
Le 7 novembre 1659, le Capcir devient français en même temps que l'Artois, le Roussillon, le Conflent et 33 villages de Cerdagne.
La frontière se déplace et pour se protéger des incursions des soldats de la forteresse de Puigcerda, à la demande de Louis XIV, Vauban choisit le site de Mont-Louis pour édifier une place-forte.
Ce sont 3 700 soldats et 500 artisans français qui vont édifier les bâtiments de la citadelle et de la ville haute en moins de 2 ans et qui empruntent l'ancienne route (voie romaine ?) réaménagée, venant par Quillan via Espezel, Aunat, Rouze (ponts Vauban), Quérigut, Puyvalador, Formiguères, Les Angles, La Llagonne jusqu'à Mont-Louis.
Cette route a été utilisée jusqu'en 1840.
XIe siècles d'histoire.
C'est au IXe siècle, le 21 septembre 873 que SIGEBOD, archevêque de NARBONNE, se rend dans le comté de RAZES, à Formiguera, à la demande de GULFARIC, abbé de St JACQUES de JOCOU pour présider à la cérémonie de consécration de l'église, en présence de quatre comtes qui cousins, prétendaient tous avoir des droits sur le Capcir: les OLIBA Il comte Carcassonne fils WILFRED, MIRON 1er comte de ROSSELLO et WILFRED (ou Guifred ou joffre) le velu ou le poilu né en 852 à Ria comte de Confient et comte de Cerdagne depuis 870, qui deviendra comte de Barcelona, marquis de la Marche et donnera par les quatre lignes tracées de son sang sur son bouclier doré le blason catalan !
L'église comprenait les oratoires de Saint-Pierre et Saint-Jean Baptiste.
Le 6 octobre 1019 a lieu la deuxième consécration de l'église que Eribert, abbé de Jocou et Salomon prévôt de Ste Marie avaient fait agrandir, par le fils de Guifred II, nommé archevêque de Narbonne à 10 ans et maintenant âgé de 14 ans.
Jusqu'au début du XIVe siècle, le Capcir qui n'était pas français, dépendait pour le spirituel de l'évêché de Carcassonne. À partir de 1318 du diocèse d'Alet.
Lhérésie cathare qui aux Xlle et XIlle siècles s'étendait en Languedoc imprégnait le diocèse. Pierre Autier, bonhomme cathare, parcourut le Capcir à la fin du XIlle siècle.
Le roi de Majorque Sanche ler venait se reposer et soigner son asthme à Formiguères. Il y mourut le 4 septembre 1324.
En attendant le transfert de son corps en l'église St Jean de Perpignan, il fut enseveli au seuil de l'église de Formiguères.
Sous le roi Pierre d'Aragon, fin du XIVe siècle, l'église fut fortifiée : surélévation de l'abside, charpente entre la voûte et la toiture. Le toit de l'église constitue le dernier retranchement en cas d'attaque. Le mur clocher doit remonter à cette époque.
La cloche la plus ancienne porte l'inscription : IHS, Ave Maria gracia plena, Dominus tecum. Vox Domini sonat. L'an MCCCCLXXXVIII Te Deum laudamus. (Jésus, Salut Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. C'est la voix du Seigneur qui sonne. L'an 1488. Dieu, nous te louons.)
En 1348, apparut la peste noire, "la glanola", qui en cette fin du XIVe siècle détruisit 90 % de la population de Formiguères (50 feux ou foyers en 1355, 8 en 1424 !)
Extérieure de l'église:
Au-dessus fenêtre en plein cintré ornée d'une frise en dents de scie puis le percé de quatre arcades contenant chacune une cloche : une en si de 350 kg datée de 1488, une en sol de 700 kg datée de 1838, une en sol de 60 kg datée de 1810, une en ré de 220 kg datée de 1933.
Sur le mur nord, on longe la construction d'une chapelle et d'une sacristie de 1843.
À la jonction de ce mur, et de la nef, une pile de pierres de granit haute de 3 mètres dont le sommet est encore recouvert d'une ardoise correspond au tracé de la nef de l'église primitive.
Le chevet est construit de galets liés au mortier de chaux. La partie Rue du Casteil, on longe le mur de la mairie qui correspond à l'ancien mur d'enceinte du château à l'intérieur duquel était le cimetière utilisé depuis l'époque carolingienne (IXe siècle) jusqu'au début du XVIlle siècle.
Le bureau de poste est à l'emplacement d'une ancienne tour donjon qui fermait le mur du château (mairie actuelle) dont il subsiste la porte monumentale en plein-cintre, appareillée en blocs de granit taillés, et deux meurtrières.
On pénètre dans l'église en descendant trois marches. La serrure de la porte est en forme d'insecte à plusieurs pattes, peut-être une fourmi, clin d'œil au nom du village.
La nef centrale est couverte par une voûte en berceau brisé. Selon le procédé traditionnel, la voûte est construite avec des lames de schiste juxtaposées par faces latérales et liées au mortier. Elle est séparée du toit par une charpente. De part et d'autre de la nef, deux chapelles latérales.
La table de communion, placée en 1892 présente des parties en onyx de Fontrabiouse.
Puis, à l'est le chœur et une abside semi-circulaire, tous deux couverts d'une voûte en plein-cintre qui s'achève pour l'abside en cul de four.
L'abside et le chœur sont désaxés par rapport à la voûte de la nef.
En entrant, on trouve à droite le bénitier en marbre rouge et les fonts baptismaux avec Saint Jean le baptiste qui baptise Jésus.
La première chapelle à droite a été la première ouverte dans la nef romane pour la gloire de ND du Rosaire. Un retable en bois sculpté et doré est daté de 1707.
Elle présente un Christ en bois sculpté, descendu de croix qui constitue la plus belle pièce d'art de tout le Capcir et qu'on situe dans la deuxième moitié du XIIe siècle. C'est l'œuvre d'un Maître sculpteur resté anonyme. Deux ou trois autres personnages devaient accompagner cette descente de croix : une main appartenant à un autre personnage subsiste sur le côté gauche. Le bras droit décloué est plus bas que le gauche. Les pieds étaient cloués séparément sur la croix. Le pagne descend jusqu'aux genoux. Trace du coup de lance discrètement marquée sur le flanc droit.
Dans le chœur, le maître autel en marbre d'Italie date de 1870.
À gauche, statue en bois d'une sainte tenant un livre fermé datée du XIVe siècle.
Statue en bois polychrome doré de Ste Catherine de Sienne avec la roue de son supplice du XVII.
Vous pouvez voir aussi (emplacement variable selon utilisation) un bénitier octogonal en marbre bleu qui était auparavant encastré dans la muraille dans l'escalier montant à la tribune d'où la différence de couleur. Il date du moyen-âge. Chaque section porte un rectangle décoré de deux chevrons inclinés. À chaque angle, une tête fantastique.
La chapelle suivante, Nord Est est datée de 1843 sur son œil-de-bœuf extérieur. Elle abrite le retable de la Piéta daté du 1845, en bois sculpté doré et peint.
La Piéta au centre est antérieure (XVIIe siècle) ainsi que le tabernacle où est représenté sur la porte l'Ecce Homo, entouré de deux cariatides qui supportent une corniche décorée d'une tête d'ange.
Sur le côté Crucifix de procession du XVII ou XVIIIe siècle.
La chapelle attenante Nord Ouest a dû être ouverte en second lieu vers 1727, date sculptée sur les gradins. Le retable est consacré à Saint-Antoine le grand ermite. Au centre, une grande toile représente la visite de Saint-Antoine à Saint-Paul, ermite dans le désert. L'un a 90 ans, l'autre 113. Ils parlent longuement du royaume de Dieu et voici que le corbeau qui portait tous les jours un demi-pain pour nourrir Paul en amène aujourd'hui un entier.
Buste de St-Jean-Baptiste en médaillon. Dans l'église primitive de 873, un autel était dédié à ce saint.
Au-dessus, 2 anges tiennent une volute qui entoure le vitrail situé derrière.
En bas à gauche, St Eloi en costume d'évêque, crosse dans une main, le marteau de ses professions antérieures, orfèvre et forgeron, dans l'autre.
À droite statue en plâtre d'une sainte pleurant, de facture plus récente, tenant tenailles, marteau et crucifix sur son buste.