Immersion pour redescendre les vaches
Dans la catégorie : un reportage peut venir par surprise, voici un exemple concret.
Devant aller vider la maison atelier de Mr Massot, grand restaurateur de la chapelle de Thorrent (ce qui fera l'objet d'un autre article), la neige provoquera un changement de programme. Il est dit que ce 11 décembre sera mouvementé.
Pendant que les services de la mairie s'occupaient de la route, je suis parti sur les hauteurs de Sahorre, sur un sentier que l'on m'avait indiqué.
Ce sera en même temps l'occasion de voir et marcher sur un tapis bien blanc, le sentier au niveau de la neige reste très visible, alors continuons l'aventure.
Et voici que j'ai été doublé par des bergers, j'ai demandé si je pouvais les suivre et j'ai eu un avis très favorable. Comme quoi, on oppose souvent les promeneurs et les travailleurs des montagnes. C'est bien la preuve que non, avec cet accueil particulièrement chaleureux.
Mais où sont bien partis les 25 vaches ? La réponse sera au bout de quelques kilomètres, à marche plutôt rapide malgré le contexte. Ce sera (pour mon grand plaisir de photographe) au sommet ou un peu après, de la montagne, de là où la vue sur la ville de Sahorre est un pur enchantement.
En respectant scrupuleusement les consignes, j'ai pu voir le troupeau revenir par petits groupes. À deux, l'objectif est de les redescendre car elles ne peuvent manger avec la neige.
À deux, puis à quatre bergers, j'ai pu assister et participer avec grand plaisir à cette descente glissante autant pour les bergers que pour les vaches. Surtout qu'il faut imaginer que le sentier soit moins visible avec la neige.
Comme il me l'on dit, heureusement que ce n'était pas gelée, sachant que la neige se bloque dans le sabot et cela peut provoquer des chutes pouvant être graves.
Le parcours n'est pas une partie de plaisir absolu, le troupeau a décidé d'arrêter de descendre et a fait une remontée hors sentier. Branle bas de combat chez les bergers, faire vite, reprendre le contrôle en montant plus vite que les vaches.
Et me voici avec la mission d'empêcher un retour en arrière côté sentier. Comme quoi faire un barrage, du bruit pour éviter qu'une vache me dise bonjour d'un peu trop près, n'est pas une tâche si facile que cela pourrait paraître. Comment dire, devoir tenir tête à une vache qui est par force, plus forte que vous, c'est un challenge pour une personne comme moi.
Et puis compter les vaches pour être sûr que personne ne reste là-haut. Le nombre, une question qui est revenue plus d'une fois.
Enfin bref, j'ai passé un moment fabuleux avec des bergers pour vivre une heure ou bien plus, avec eux, voir comment ils aiment leurs bêtes, aiment la montagne, connaissent ce grand territoire comme personne.
Alors, si la neige n'est pas si rare, elle est arrivée rapidement cette année. Ils m'ont dit qu'avant elle tombait plus que sur ces dernières années.
Une vingtaine de centimètres sont tombés, parfois plus, mais parole d'homme on va toujours s'occuper des bêtes. J'ai pu assister et voir loin des clichés, un autre monde, sans invitation préalable, mais avec surprise, et celle-là était excellente. Très grand merci à eux pour cette transhumance.