C'est dans le lieu de vie de l’Arbre à Vins que les associations En Commun 66 et Notre Affaire à Tous ont proclamé la déclaration des droits de la Têt dans les Pyrénées Orientales en ce 26 novembre. Déjà soutenue par plusieurs citoyens, associations et élus locaux, cette déclaration ambitionne à terme d’être intégrée dans le cadre réglementaire pour mieux préserver l’intégrité du fleuve.
Les intervenants ont eu des mots forts sur les problèmes actuels de la Têt, l'un des 5 fleuves, et si la Têt est le premier, les autres devraient suivre le mouvement. Et surtout l'eau n'est pas une marchandise !
Parlons du fleuve Têt, c'est le premier du département et il constitue l’une des principales ressources en eau. Elle joue un rôle essentiel pour les activités agricoles, son bassin versant concentrant les 2/3 des superficies irriguées.
La vallée de la Têt et son bassin versant abritent par ailleurs une biodiversité remarquable et comportent 18 sites naturels qui font partie du réseau Natura 2000.
Cependant, elle se trouve aujourd’hui menacée par différents projets d’aménagement du territoire et de gestion du fleuve. L’état écologique se détériore et l’érosion de son lit s'aggrave d’année en année, menaçant l’existence du fleuve lui-même et les droits fondamentaux de ses riverains.
Face à cette situation alarmante et à l'insuffisance de mesures devant être mises en œuvre pour préserver son bon état écologique, l’association En Commun 66 a décidé de lancer une Déclaration des droits de la Têt en s'associant avec Notre Affaire à Tous. L'objectif est et reste le même : sensibiliser les élus et les riverains sur les droits de la nature et intégrer à terme cette déclaration dans des documents d’urbanisme, opposables juridiquement, afin de mieux protéger la Têt.
Cette déclaration n’est pas isolée, elle s’inscrit dans un mouvement mondial pour la reconnaissance des droits de la nature, comme le fleuve Atrato en Colombie, le fleuve Yarra en Australie ou encore la rivière Magpie au Canada. Une véritable révolution juridique et culturelle est en cours. Depuis ces derniers mois, le mouvement connaît un essor particulier en France où les initiatives locales pour les droits de la nature se multiplient, comme avec la Déclaration des droits du fleuve Tavignanu en Corse, soutenue par la ville de Bastia qui vient d’adopter une motion en ce sens, le Parlement de Loire ou encore l’Appel du Rhône.
Pour Philippe Assens, président de En Commun 66, “Cette déclaration est une chance pour notre fleuve et le territoire. Elle permettra en effet une meilleure coordination pour préparer l’avenir en tenant compte des intérêts de la Têt. Face à l’ampleur des défis qui nous attendent, beaucoup de solutions restent encore à inventer et nous savons qu’elles ne pourront réussir que si elles sont collectives et basées sur la biodiversité. Le temps où nous avons pensé contre la nature est désormais derrière nous. Vive la Têt ! Visca la Têt !”
Pour Marine Yzquierdo, avocate et membre de Notre Affaire à Tous, “de plus en plus de citoyens et d’élus à travers le monde prennent conscience que les fleuves et les rivières sont des entités vivantes dont l’intégrité doit être préservée si les êtres humains veulent continuer à prospérer. Il faut sortir de cette vision utilitariste où les entités naturelles sont perçues comme de simples ressources à exploiter, elles ont aussi des droits, comme celui d’exister et de ne pas être pollué, et une voix dans notre système juridique.”
L’idée des droits de la nature intéresse en effet de plus en plus d’élus locaux et d’eurodéputés. Marie Toussaint, eurodéputée écologiste, confirme que “Cette déclaration des droits de la Têt s'inscrit dans un mouvement grandissant : partout, des citoyens, associations, juristes se saisissent du concept des droits de la nature pour défendre les écosystèmes sur leurs territoires. En tant qu'élus, aussi bien au niveau local qu'au niveau européen, il est de notre responsabilité d'entendre ce mouvement et de participer à le transposer dans le droit : que ce soit dans les textes locaux d'urbanisme, ou bien dans le droit français ou européen. C'est déjà la démarche que nous avons initiée avec de nombreux élus locaux et maires de toute la France, et ce mouvement ne fait que commencer...”
Élus, citoyens et acteurs de la société civile sont invités à apporter leur soutien à la Déclaration des droits de la Têt en signant la pétition: https://www.change.org/droitsdelatet
Vous pouvez lire l’intégralité de la Déclaration :www.encommun66.org
A Baho pour voir la Têt
Après les discours à Perpignan, on a tous été invité sur le rond-point à Baho pour voir la Têt et les conséquences écologiques.
L'érosion qui menace les nappes phréatiques est très visible, et si on perdait l'eau potable ? Aujourd'hui, la question se pose à une vitesse plus rapide que ce que tous les experts prédisaient. La gestion forestière absente, du bois, des embâcles ... alors que les arbres bien entretenus permettraient de retenir la terre. On parlera d'une délégation du Sénégal obligée de planter à côté des rivières, mais sans eau, il faut les arroser et vous qui avez l'eau, vous ne comprenez pas qu'il faut en profiter maintenant, avant un nouveau réchauffement climatique.
Surtout que maintenant on va devoir gérer autant de séquences de sécheresse que des crues, l'aménagement doit penser à la biodiversité, à l'eau potable, à l'irrigation, mais également l'entretient des ouvrages d'art ...
L'eau c'est la vie et pourtant les problèmes d'eau augmentent, déjà potable avec le problème à Durban dans l'Aude avec des citernes pour la population, ou pour l'irrigation, la Têt en premier pour la déclaration des droits.
C'est aussi l'augmentation de la population alors que les réserves d'eau sont en baisse et pourtant on continue à construire, drôle de paradoxe de nos élus.
C'est un bien commun, la lutte contre les pollutions, le droit à tous d'avoir de l'eau dans un monde qui montre de plus en plus la difficulté d'avoir cette valeur essentielle qu'est l'eau.
Et si dans cette après-midi, les élus n'ont pas été présents, les idées progresses, c'est déjà un début mais attention à la suite, aura-t-on de l'eau ?